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Critique de Jeanne_B


A la mort d'Antoine Donelli en 2044, son fils Sacha remonte le temps et part à la recherche de celui qui fut son père en parcourant les carnets que celui-ci a laissé dans une vieille malle.

Dans chaque carnet, Antoine Donelli s'adresse à des personnes de son entourage à qui il livre réflexions et sentiments du moment. Il évoquera pêle-mêle ses années parisiennes, sa rencontre avec sa compagne Marie et, surtout, sa quête incessante pour comprendre l'état du monde avec, en toile de fond cette question lancinante : comment en est-on arrivés là ?
Capitalisme, écologie, société de consommation... ces interrogations se font nôtres et esquissent le portrait d'un homme d'aujourd'hui dans la quarantaine intranquille d'une époque fracturée et complexe.

Baya est un autodidacte, touche à tout (illustration, graphisme, musique, sculptures...) et avec Mémoires Effondrées, on peut embrasser l'étendue de ses talents. Les techniques multiples qu'il aborde (collage, dessin, fusain, photomontage...) ne perturbent pas le propos car elles s'harmonisent parfaitement. La construction narrative par le biais de ces carnets qui nous baladent dans des tranches de vie est astucieuse et fonctionne très bien. Je m'y suis retrouvée par mille connexions (les références culturelles, le Paris des années 2000, la parentalité, le rapport à la société, la nostalgie et… le constat...)

Certes on pourra trouver le propos sombre puisque le postulat est celui d'un effondrement annoncé, mais cela peut-il en être autrement quand on regarde le monde en face ?
Et pourtant, dans les interstices, la quête du bonheur est là, palpable, qui maintient en vie.

Un roman graphique d'une grande beauté, radical, inclassable et magistral.

"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil" René Char
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