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EAN : 9782374252940
192 pages
Rue de l'échiquier (02/09/2021)
4.53/5   16 notes
Résumé :
2044. Antoine Donelli vient de mourir. Au cours de ses soixante et quelques années d’existence, dans un monde que tourmente la perspective d’un effondrement, ce comédien, naguère célèbre, a écrit à ses proches dans des carnets illustrés et soigneusement conservés. Il interroge le sens de la vie, le rapport à l’argent, le mystère de la création, la soumission à l’autorité, la recherche du bonheur... Au fil de ses réflexions se dégage une question existentielle : mais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Les masses critiques sont des occasions de se tourner vers des livres vers lesquels on n'aurait peut-être pas été de prime abord, d'attirer notre attention sur des romans dont on ignorait l'existence, de faire parfois des lectures marquantes. En 4 ans j'ai eu la chance d'en faire plusieurs et notamment sous la forme graphique : La BD le plongeon, le roman graphique Les oiseaux ne se retournent pas ou encore Les Couleurs du Ghetto. 3 oeuvres qui m'ont marqué, touché, trois oeuvres que je n'oublierai pas. Je peux en rajouter une Mémoires Effondrées de Baya.

Fini depuis le 15 mai, je me demande comment vous parler de ce roman graphique. Je sais que je ne serais dans tous les cas pas totalement satisfait de ma chronique car il est difficile je trouve de tenter de décrire cette oeuvre remarquable qu'il faut juste lire, découvrir, et je pense relire tant elle est riche aussi bien graphiquement que dans le propos.

Dans ce roman graphique on fait un peu, par des fragments, des bouts de vie, la connaissance d'Antoine Donelli, nous sommes en 2044 et il vient de mourir. Un peu plus de 60 ans d'existence que l'on va découvrir par bride, par petite touche dans 40 chapitres tout aussi différents les uns que les autres mélangeant la chronologies telle un grand puzzle à reconstituer sans jamais que le lecteur ne soit perdu. 40 bouts de vie que l'on découvre avec des graphismes en tous genres, de tous styles d'une page à l'autre. C'est bluffant, chaque nouvelle page est une surprise, un plaisir pour les yeux.

Ces bouts de vie on les découvre par le biais de carnets illustrés qu'Antoine Donelli a rédigé tout au long de sa vie y racontant ses pensées, y écrivant à ses proches. Des carnets bien conservés que va feuilleter son fils après sa mort nous faisant ainsi découvrir la vie d'Antoine Donelli, ses malheurs, ses bonheurs aussi, ses questionnements dans une société et un monde qui va à la dérive. Je vous parlais plus haut d'une richesse du propos car c'est vaste une vie et de sujet ce roman n'en manque pas, il y a non seulement dans ce roman un aspect très touchant par la découverte au fil des pages de ce personnage que constitue Antoine au fil de ces lettres qu'il adresse à ses proches et ses amis au fil des années qui passent, de terrifiant aussi par la perspective d'un avenir proche terriblement réaliste dont ne ressort rien de réjouissant. C'est une lecture qui m'a laissé très songeur, qui pousse à réfléchir, et à s'interroger sur notre propre vie et notre avenir, sur la société dans laquelle nous vivons. C'est tout simplement un roman graphique remarquable à tout point de vue.

Vous l'aurez compris je ne peux que vivement vous recommander cette lecture, l'une des meilleures, peut-être même la meilleure que je ferais cette année. Je ne peux que finir par remercier Babelio ainsi que la maison d'édition Rue de l'échiquier pour m'avoir permis de faire cette magnifique découverte.
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Gros coup de coeur !
Le traitement est très original, cette bande dessinée mêle montage photos, illustrations dans des styles très différents, et même des bricolages, sculptures d'objets de rebut à la façon de Christian Voltz, il y a un peu de Tim Burton, et parfois on revient à un dessin très réaliste.
2044, on ouvre la malle d'un père récemment décédé et on y découvre un carnet de notes. C'est raconté comme une suite de rubrique, chacune est dédicacée pour une personne, certains destinataires reviennent sporadiquement, c'est entre le roman épistolaire et des notes d'impressions, de réflexions sur le monde, la vie...
Toutes les lettres sont mélangées, dans le temps, on va de la fin des années 1980 à 2047 mais la plupart tourne autour de la période 2015-2025. L'histoire se monte par bribes, comme un puzzle, avec en toile de fond le réchauffement climatique, la pollution, l'agonie de l'humanité et de la planète, chaque récit est une suite de réflexions, d'instantanés, des bribes d'histoires, autour de rencontres, de réflexions sur un article de journal, une discussion, une lecture, un film… Cet ensemble d'impromptus nous met face à nous même, ce sont des notes que chacun de nous aurait pu écrire, du moins jusqu'en 2021. La fin, on la connait, et c'est le lien entre la réalité d'aujourd'hui et ce qu'il nous donne à entrevoir des années 2040 qui est vertigineux et tellement réaliste, parce que le constat est dur : le moment où ça dérape est déjà passé.
Avec ces petits bouts de ferraille, ces photos truquées, ces petites taches d'encres, ces réflexions souvent anodines, l'auteur semble lancer un SOS terrible pour notre planète. C'est un récit écologique sans militantisme apparent, pas d'explications, juste une manière d'ouvrir les yeux, de la poésie qui a des choses à dire.
Cette bande dessinée, par son étrangeté, nous retient pour mieux nous secouer, c'est beau et horrible à la fois. À lire et à relire, jusqu'en 2047, parce qu'après…
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Cette lecture est impossible à identifier.
En ouvrant ce livre, Baya vous embarque..Ailleurs!
C'est vraiment beau et étonnant.
Une sorte de" rubrique à brac",
cousine du catalogue Manufrance.
Le graphisme épouse1001 styles.
Des photos, des montages, des collages..
se suivent sans se ressembler..
La planète en danger, le bonheur,.. la vie quoi.!
On y rencontre même Rachida Dati,Trump, Hitler, Sarkozy
Et puis aussi Colibri..
On trouve tout!
Presque n'importe quoi..
Dans ces mémoires effondrées
C'est un livre d'art
qui fait de l'oeil à l'almanach Vermot.
Vous vous y perdrez ..
sans grande envie de vous retrouver ..
C'est tellement bien cet Ailleurs de Baya!
Belle découverte..
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A la mort d'Antoine Donelli en 2044, son fils Sacha remonte le temps et part à la recherche de celui qui fut son père en parcourant les carnets que celui-ci a laissé dans une vieille malle.

Dans chaque carnet, Antoine Donelli s'adresse à des personnes de son entourage à qui il livre réflexions et sentiments du moment. Il évoquera pêle-mêle ses années parisiennes, sa rencontre avec sa compagne Marie et, surtout, sa quête incessante pour comprendre l'état du monde avec, en toile de fond cette question lancinante : comment en est-on arrivés là ?
Capitalisme, écologie, société de consommation... ces interrogations se font nôtres et esquissent le portrait d'un homme d'aujourd'hui dans la quarantaine intranquille d'une époque fracturée et complexe.

Baya est un autodidacte, touche à tout (illustration, graphisme, musique, sculptures...) et avec Mémoires Effondrées, on peut embrasser l'étendue de ses talents. Les techniques multiples qu'il aborde (collage, dessin, fusain, photomontage...) ne perturbent pas le propos car elles s'harmonisent parfaitement. La construction narrative par le biais de ces carnets qui nous baladent dans des tranches de vie est astucieuse et fonctionne très bien. Je m'y suis retrouvée par mille connexions (les références culturelles, le Paris des années 2000, la parentalité, le rapport à la société, la nostalgie et… le constat...)

Certes on pourra trouver le propos sombre puisque le postulat est celui d'un effondrement annoncé, mais cela peut-il en être autrement quand on regarde le monde en face ?
Et pourtant, dans les interstices, la quête du bonheur est là, palpable, qui maintient en vie.

Un roman graphique d'une grande beauté, radical, inclassable et magistral.

"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil" René Char
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Un livre à mi-chemin entre le roman graphique fictionnel et la bande dessinée engagée, j'ai adoré mais d'abord… Merci Babelio et les éditions Rue de l'échiquier pour m'avoir donné le privilège de lire ce beau livre.

Donc fictionnel comme je le disais car on suit les réflexions de vie d'Antoine Donelli à travers ce qu'il a laissé à son fils, des carnets, des lettres qui racontent le temps passé. Et engagée car la bande dessinée pose aux lecteurs de nombreuses pensées qui l'incite à l'introspection sur « comment en est-on arrivé là ? », différents thèmes sont présents, politique, écologique, collapsologie, le tout avec des mémoires plutôt pessimistes mais quand même teintées de vie.
Graphiquement parlant c'est une réussite aussi, entre les différentes techniques de dessins, d'illustrations ou encore de photomontages, le livre tient ses promesses de nous plonger dans un univers qui pourrait bien être le nôtre. En 2044 notre protagoniste est mort mais c'est sa vie que l'on s'accapare, c'est sa vie faites des hauts et de bas dans laquelle on entre à pieds joints.

Belle découverte, peu commun ce livre vous apportera autant de la réflexion que de l'art.
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critiques presse (1)
BDGest
07 septembre 2021
Un livre fascinant, exigeant et réjouissant.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est con mais... Je ne sauverai pas le monde. Finalement la seule chose que je puisse faire, c'est nuire le moins possible à autrui...
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Comme si mon esprit d'enfant savait déjà que l'homme lui-même...
... ne ferait rien pour se sauver de son auto-destruction.
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Est-ce que toi aussi ça te fait ça en regardant en arrière? En pensant à hier ?Cette impression d'avoir eu plusieurs vies .
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On rit de tout pour ne pas tomber en dépression.
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