AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,53

sur 16 notes
5
6 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Les masses critiques sont des occasions de se tourner vers des livres vers lesquels on n'aurait peut-être pas été de prime abord, d'attirer notre attention sur des romans dont on ignorait l'existence, de faire parfois des lectures marquantes. En 4 ans j'ai eu la chance d'en faire plusieurs et notamment sous la forme graphique : La BD le plongeon, le roman graphique Les oiseaux ne se retournent pas ou encore Les Couleurs du Ghetto. 3 oeuvres qui m'ont marqué, touché, trois oeuvres que je n'oublierai pas. Je peux en rajouter une Mémoires Effondrées de Baya.

Fini depuis le 15 mai, je me demande comment vous parler de ce roman graphique. Je sais que je ne serais dans tous les cas pas totalement satisfait de ma chronique car il est difficile je trouve de tenter de décrire cette oeuvre remarquable qu'il faut juste lire, découvrir, et je pense relire tant elle est riche aussi bien graphiquement que dans le propos.

Dans ce roman graphique on fait un peu, par des fragments, des bouts de vie, la connaissance d'Antoine Donelli, nous sommes en 2044 et il vient de mourir. Un peu plus de 60 ans d'existence que l'on va découvrir par bride, par petite touche dans 40 chapitres tout aussi différents les uns que les autres mélangeant la chronologies telle un grand puzzle à reconstituer sans jamais que le lecteur ne soit perdu. 40 bouts de vie que l'on découvre avec des graphismes en tous genres, de tous styles d'une page à l'autre. C'est bluffant, chaque nouvelle page est une surprise, un plaisir pour les yeux.

Ces bouts de vie on les découvre par le biais de carnets illustrés qu'Antoine Donelli a rédigé tout au long de sa vie y racontant ses pensées, y écrivant à ses proches. Des carnets bien conservés que va feuilleter son fils après sa mort nous faisant ainsi découvrir la vie d'Antoine Donelli, ses malheurs, ses bonheurs aussi, ses questionnements dans une société et un monde qui va à la dérive. Je vous parlais plus haut d'une richesse du propos car c'est vaste une vie et de sujet ce roman n'en manque pas, il y a non seulement dans ce roman un aspect très touchant par la découverte au fil des pages de ce personnage que constitue Antoine au fil de ces lettres qu'il adresse à ses proches et ses amis au fil des années qui passent, de terrifiant aussi par la perspective d'un avenir proche terriblement réaliste dont ne ressort rien de réjouissant. C'est une lecture qui m'a laissé très songeur, qui pousse à réfléchir, et à s'interroger sur notre propre vie et notre avenir, sur la société dans laquelle nous vivons. C'est tout simplement un roman graphique remarquable à tout point de vue.

Vous l'aurez compris je ne peux que vivement vous recommander cette lecture, l'une des meilleures, peut-être même la meilleure que je ferais cette année. Je ne peux que finir par remercier Babelio ainsi que la maison d'édition Rue de l'échiquier pour m'avoir permis de faire cette magnifique découverte.
Commenter  J’apprécie          6111
Gros coup de coeur !
Le traitement est très original, cette bande dessinée mêle montage photos, illustrations dans des styles très différents, et même des bricolages, sculptures d'objets de rebut à la façon de Christian Voltz, il y a un peu de Tim Burton, et parfois on revient à un dessin très réaliste.
2044, on ouvre la malle d'un père récemment décédé et on y découvre un carnet de notes. C'est raconté comme une suite de rubrique, chacune est dédicacée pour une personne, certains destinataires reviennent sporadiquement, c'est entre le roman épistolaire et des notes d'impressions, de réflexions sur le monde, la vie...
Toutes les lettres sont mélangées, dans le temps, on va de la fin des années 1980 à 2047 mais la plupart tourne autour de la période 2015-2025. L'histoire se monte par bribes, comme un puzzle, avec en toile de fond le réchauffement climatique, la pollution, l'agonie de l'humanité et de la planète, chaque récit est une suite de réflexions, d'instantanés, des bribes d'histoires, autour de rencontres, de réflexions sur un article de journal, une discussion, une lecture, un film… Cet ensemble d'impromptus nous met face à nous même, ce sont des notes que chacun de nous aurait pu écrire, du moins jusqu'en 2021. La fin, on la connait, et c'est le lien entre la réalité d'aujourd'hui et ce qu'il nous donne à entrevoir des années 2040 qui est vertigineux et tellement réaliste, parce que le constat est dur : le moment où ça dérape est déjà passé.
Avec ces petits bouts de ferraille, ces photos truquées, ces petites taches d'encres, ces réflexions souvent anodines, l'auteur semble lancer un SOS terrible pour notre planète. C'est un récit écologique sans militantisme apparent, pas d'explications, juste une manière d'ouvrir les yeux, de la poésie qui a des choses à dire.
Cette bande dessinée, par son étrangeté, nous retient pour mieux nous secouer, c'est beau et horrible à la fois. À lire et à relire, jusqu'en 2047, parce qu'après…
Commenter  J’apprécie          401
Cette lecture est impossible à identifier.
En ouvrant ce livre, Baya vous embarque..Ailleurs!
C'est vraiment beau et étonnant.
Une sorte de" rubrique à brac",
cousine du catalogue Manufrance.
Le graphisme épouse1001 styles.
Des photos, des montages, des collages..
se suivent sans se ressembler..
La planète en danger, le bonheur,.. la vie quoi.!
On y rencontre même Rachida Dati,Trump, Hitler, Sarkozy
Et puis aussi Colibri..
On trouve tout!
Presque n'importe quoi..
Dans ces mémoires effondrées
C'est un livre d'art
qui fait de l'oeil à l'almanach Vermot.
Vous vous y perdrez ..
sans grande envie de vous retrouver ..
C'est tellement bien cet Ailleurs de Baya!
Belle découverte..
Commenter  J’apprécie          170
Un livre à mi-chemin entre le roman graphique fictionnel et la bande dessinée engagée, j'ai adoré mais d'abord… Merci Babelio et les éditions Rue de l'échiquier pour m'avoir donné le privilège de lire ce beau livre.

Donc fictionnel comme je le disais car on suit les réflexions de vie d'Antoine Donelli à travers ce qu'il a laissé à son fils, des carnets, des lettres qui racontent le temps passé. Et engagée car la bande dessinée pose aux lecteurs de nombreuses pensées qui l'incite à l'introspection sur « comment en est-on arrivé là ? », différents thèmes sont présents, politique, écologique, collapsologie, le tout avec des mémoires plutôt pessimistes mais quand même teintées de vie.
Graphiquement parlant c'est une réussite aussi, entre les différentes techniques de dessins, d'illustrations ou encore de photomontages, le livre tient ses promesses de nous plonger dans un univers qui pourrait bien être le nôtre. En 2044 notre protagoniste est mort mais c'est sa vie que l'on s'accapare, c'est sa vie faites des hauts et de bas dans laquelle on entre à pieds joints.

Belle découverte, peu commun ce livre vous apportera autant de la réflexion que de l'art.
Commenter  J’apprécie          70
A la mort d'Antoine Donelli en 2044, son fils Sacha remonte le temps et part à la recherche de celui qui fut son père en parcourant les carnets que celui-ci a laissé dans une vieille malle.

Dans chaque carnet, Antoine Donelli s'adresse à des personnes de son entourage à qui il livre réflexions et sentiments du moment. Il évoquera pêle-mêle ses années parisiennes, sa rencontre avec sa compagne Marie et, surtout, sa quête incessante pour comprendre l'état du monde avec, en toile de fond cette question lancinante : comment en est-on arrivés là ?
Capitalisme, écologie, société de consommation... ces interrogations se font nôtres et esquissent le portrait d'un homme d'aujourd'hui dans la quarantaine intranquille d'une époque fracturée et complexe.

Baya est un autodidacte, touche à tout (illustration, graphisme, musique, sculptures...) et avec Mémoires Effondrées, on peut embrasser l'étendue de ses talents. Les techniques multiples qu'il aborde (collage, dessin, fusain, photomontage...) ne perturbent pas le propos car elles s'harmonisent parfaitement. La construction narrative par le biais de ces carnets qui nous baladent dans des tranches de vie est astucieuse et fonctionne très bien. Je m'y suis retrouvée par mille connexions (les références culturelles, le Paris des années 2000, la parentalité, le rapport à la société, la nostalgie et… le constat...)

Certes on pourra trouver le propos sombre puisque le postulat est celui d'un effondrement annoncé, mais cela peut-il en être autrement quand on regarde le monde en face ?
Et pourtant, dans les interstices, la quête du bonheur est là, palpable, qui maintient en vie.

Un roman graphique d'une grande beauté, radical, inclassable et magistral.

"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil" René Char
Commenter  J’apprécie          60
Ces « Mémoires effondrées », ce sont celles d'Antoine Donelli (1980 – 2044), le père du narrateur. Celui-ci, au travers des matériaux qu'il a pu glaner, correspondances et extraits de journaux intimes, dresse le portrait kaléidoscopique d'un homme qui, après avoir mis un terme à ses études de psychologie, fut acteur puis réalisateur et toujours profondément soucieux du monde qui l'entourait …

Les quelques planches illustrant ce billet sont celles disponibles sur le site de l'éditeur et elles m'ont tellement séduite que j'avais coché l'ouvrage dans le cadre d'une opération Masse Critique de Babelio. Leur originalité et leur qualité reflètent celles de l'album tout entier, trésor d'inventivité dans ses créations et sa mise en page, s'éloignant délibérément et pour notre plus grand bonheur des sentiers classiques de la bande dessinée.
Le contenu, en revanche, m'a moins convaincue. Je me suis dit que c'était peut-être parce que les BD-tranches de vie ne sont pas ce que je préfère dans le genre, mais ce serait négliger le fait que j'ai adoré « le combat ordinaire » de Manu Larcenet et « Les grands espaces » de Catherine Meurisse.

« Vas-y, ouvre la malle … et prends un carnet au hasard ! », se dit le narrateur au début du livre. Dès lors, celui-ci, dans sa construction volontairement non linéaire d'un point de vue chronologique (les dates sont indiquées mais ne se suivent pas), reflète ses recherches et tâtonnements pour essayer d'obtenir de son père une image vouée à demeurer fragmentée et partielle, comme celle qu'on peut avoir de tout être humain lorsqu'on essaie d'appréhender les contours de son existence.
Correspondances à des proches et journaux intimes font état des choses vues et commentées par Antoine Donelli sur tous les sujets qui l'interpellent voire l'inquiètent, évoquent des souvenirs d'enfance et d'études (sur le comportement humain en particulier), des anecdotes et des doutes, pêle-mêle de ce qui tisse une vie, au sein du « petit Théâtre effrayant de notre Planète » dont le devenir ne cesse de le préoccuper.

Si le traitement graphique, exceptionnel, m'a emballée, je suis restée à distance du propos, alors qu'une bonne partie des thèmes évoqués ont un écho en moi, touchée seulement à la toute fin : une question de sensibilité personnelle quant à la manière de les présenter, sans doute, chaque lecteur réagit à sa façon, on le sait bien.

« Mémoires effondrées » est une oeuvre atypique, ancrée dans les questions de son temps, dont le graphisme hors du commun est une totale réussite.






Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          50
Bordel. C'est le premier mot que j'ai pu sortir de moi après avoir refermé le roman graphique de Baya, Mémoires effondrées. Il a fallu un petit temps avant que je puisse sortir de l'état de sidération dans lequel la lecture de cet album m'a laissé.

Antoine Donelli, le narrateur et personnage principal dont on découvre la vie à travers les carnets qu'il a remplis de ses pensées depuis la mort brutale de ses parents quand il avait dix ans, écrit en 2026 qu'il ne prend quasiment plus jamais de claques culturelles. Il a à ce moment-là quarante-six, j'en ai vingt-neuf en 2022 et je viens de me prendre une violente claque.
Antoine Donelli naît en 1980 et meurt en 2044. Entre temps il vit, dans un monde qu'il peine à comprendre, qui le révolte, qu'il voudrait changer. de sa vie, de ses pensées, nous recevons des fragments, livrés dans un ordre qui ne cesse de faire des allers-retours entre les décennies qu'il a traversées, ente les différentes personnes qu'il a été au fil du temps, se demandant si "en retrouvant les transitions floutées, on peut réussir à coudre entre eux tous ces morceaux de vie". Et c'est ce que Baya parvient à faire, en faisant se répondre les anecdotes, les craintes, les doutes et les souvenirs.

Je me dois d'être honnête, le mot bordel, je ne me le suis pas dit qu'après ma lecture, mais bien souvent face aux pages qui s'étalaient sous mes yeux. Bordel, que c'est beau ! Bordel, que c'est fort ! Bordel, pourquoi j'ai envie de chialer ? Il faut me pardonner, j'ai tendance à être un peu vulgaire et à manquer de vocabulaire quand je suis bouleversé.

La claque a d'abord été visuelle. J'ai été impressionné par la qualité des illustrations, la diversité des techniques utilisées, et le mélange des styles. Il y a des planches que je pourrais regarder pendant des heures. Ces planches, il m'a fallu les toucher, comme par réflexe, pour les éprouver physiquement, en capter la force sous mes doigts.

Et puis il y a le propos, le fond terriblement profond qui a achevé de me retourner. C'est vertigineux, une vie. Encore plus quand elle s'inscrit dans un monde qui court à sa perte. D'un roman graphique épistolaire, on a l'impression de passer à un manifeste écologique ou anticapitaliste, à un essai philosophique, à une introspection. Faire tenir en quelques pages une vie, dans tout ce qu'elle a de complexe et de beau, de terrible et amusant, de pathétique et lumineux, c'est un tour de force. Antoine Donelli n'aura peut-être pas sauvé le monde, mais il a le pouvoir, c'est certain, de le changer pour certain.es d'entre nous.

Merci aux éditions Rue de l'échiquier de m'avoir envoyé cette incroyable bande dessinée via l'opération masse critique de Babelio.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          50
Une jolie découverte.

La couverture est magnifique et c'est en partie à cause de cela que j'ai voulue découvrir ce roman graphique.

A l'intérieur on découvre une sorte de carnet intime, un pèle mêle d'instants de vie qui nous narrent l'histoire de Antoine. Les graphismes sont surprenants. Les illustrations mêlant des tas de style différents. On peu passer d'une photos à des graphismes floues en l'espace d'un chapitre.

L'histoire semble parfois brouillonne, mais le message de ce roman en reste très clair. Ici on aborde le temps qui passe, les rêves qui s'effritent, l'écologie, et même pandémie mondiale.

Un voyage à travers le temps, qui nous permet de plonger dans l'essence même d'une vie. Une très belle découverte.

Belle lecture à tous.
Commenter  J’apprécie          50
Quel magnifique roman graphique !
L'objet d'abord, imposant, lourd . Ensuite le graphisme , très varié, différents styles et techniques comme si différents dessinateurs s'étaient partagés les chapitres . Collages, photographies, aquarelles et autres techniques dont je ne connais le nom, quadrillages innovants des cases, toujours différents d'un chapitre à l'autre.
L'histoire enfin, le journal d'Antoine Donelli, lu au hasard des années , écrit pendant une trentaine d'années, fragmentés, des réflexions sur notre société qui se meurt sous le poids des épidémies et de la crise climatiques . J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit , concentrée sur l'image et la couleur dans les teintes vertes et brunes . Et puis , la magie....Des phrases pleines de réflexions et philosophie, m'ont attrapé le coeur , me plongeant moi aussi dans réflexion et langueur, me donnant envie de coucher mes pensées de peur qu'elles ne se perdent . Images et mots suscitent une émotion très forte, profonde, qui m'a remué encore après la fin de la lecture. Pourtant la vie d'Antoine n'a rien d'exceptionnelle, c'est une vie ordinaire entre drames et bonheurs, une vie comme nous l'avons. Mais une histoire finalement pleine d'une humanité en questionnement, une histoire unique et sensible .
Mémoires Effondrées est un album remarquable .
Commenter  J’apprécie          30
Un fils retrace la vie de son père, à travers les lettres et extraits de journaux intimes qu'il découvre dans une boîte.

Un énorme coup de coeur pour cette bande dessinée inclassable !
Belle tant par le fond, mélange de SF, épistolaire…
que par la forme, insaisissable et riche de techniques variées : peinture, collages, bricolages…
Commenter  J’apprécie          20



Autres livres de Baya (1) Voir plus

Lecteurs (43) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5274 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}