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Critique de andras


C'est toujours avec délectation que je me plonge dans un livre de Pierre Bayard. C'est la quatrième fois qu'il nous refait le coup de déconstruire une énigme célèbre de la littérature (après "Le chien des Baskerville", "Hamlet" et, déjà avec Agatha Christie, "Le meurtre de Roger Ackroyd") et de nous prouver par A+B que l'auteur, bien naïf ou bien pour le moins inattentif, s'est trompé de meurtrier, entrainant des millions de lecteurs dans le même aveuglement que lui. On n'imaginait pas que ce put être le cas pour ce monument incontesté de la littérature policière qu'est "Dix petits nègres". Et pourtant...

A chaque fois, P. Bayard en profite pour nous parler de littérature, et des mécanismes qui sont en jeu quand un lecteur entre en interaction avec une oeuvre littéraire, je veux dire quand il l'a lit, ou lorsqu'il en parle – sans forcément l'avoir lue, d'ailleurs. Dans ce nouvel opus, l'auteur nous parle des différents types d'illusion qui permettent à un lecteur de voir autre chose que ce qui est pourtant sous son nez. Bien-sûr la force de l'illusion est encore plus spectaculaire quand le romancier en est lui-même victime !

C'est donc la deuxième fois que Pierre Bayard nous démontre qu'Agatha Christie, dans deux de ses plus fameux romans qui plus est, est passée côté de l'identification du véritable meurtrier, désignant à sa place un autre personnage qui, selon tous les codes du roman policier, ne pouvait décemment pas être le coupable. Mieux encore, P. Bayard nous apprend que dans un autre roman, publié deux ans après "Dix petits nègres", A. Christie, en démasquant cette fois le véritable meurtrier, donnait toutes les clés qui aurait dû la conduire (ainsi que ses lecteurs) à découvrir le/la véritable meurtrier(ère) de l'île du Nègre.

Agatha Christie nous aurait-elle sciemment induits en erreur, riant sous cape de voir ses lecteurs gober comme un seul homme la désignation d'un faux coupable dans ses deux plus célèbres romans ? Je vous laisse découvrir, si le coeur vous en dit, ce qu'en pense le malicieux Pierre Bayard.
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