Steglitz

Léni est une jeune femme qui se met volontairement à l'écart du monde et de sa vie, rien ne la touche profondément. Sa vie est un ronron perpétuellement ennuyeux. Elle s'abandonne à un mari volage et déloyal ainsi qu'à des souvenirs qui refont surface. Elle erre dans les rues sans but, déambule dans les cafés de son quartier de Steglitz à Berlin, parle à des inconnus mais rien ne semble l'animer excepté des coups de feu qui ravivent une mémoire traumatique jusque-là oubliée. Souvenirs envahissants, rêves répétitifs, détachement affectif. Léni glisse doucement vers l'abandon d'elle-même, on la suit à petits pas vers l'abîme effroyable d'un désarroi total. Oserais-je dire que Léni est lénifiante. J'aurais aimé que l'auteure entre plus dans la tête de l'héroïne en explorant les sources de son chagrin et approfondisse les mécanismes qui peuvent transformer une jeune femme en un individu qui reste placide sous les injures et humiliations en tout genre, car je peux bien le dire je suis restée sur le bas-côté et ma sensibilité a été comme engourdie tout au long de cette lecture. On ne comprend pas très bien où l'autrice veut en venir. C'est un roman troublant, lecture difficile et inquiétante, étrangeté des personnages. C'est un livre dérangeant dans lequel je me suis sentie dans une confusion totale. C'est dommage car j'avais adoré son premier roman, « le malheur du bas », qui avait été pour moi un vrai coup de coeur.
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