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Critique de traversay


Dense, complexe, sinueux, implacable ..., combien d'autres qualificatifs pourraient convenir à ce roman, Parole perdue, portrait sans concession et d'une lucidité effrayante d'un pays en guerre intérieure : la Turquie ? le livre d'Oya Baydar a 6 ou 7 personnages centraux, des lieux d'action nombreux : Istanbul, Ankara, la Norvège, et, avant tout, l'Anatolie, "à l'est de l'est", là où séparatistes kurdes et troupes gouvernementales s'affrontent quotidiennement. de quoi se perdre dans les méandres d'un roman qui fait la part belle aux portraits d'hommes et de femmes au croisement de leurs destins, perdus dans le maelström d'événements sanglants qui les dépassent et annihilent leur volonté. Il y a là un écrivain en panne de mots, son épouse qui a perdu sa foi de militante, leur fils exilé qui ne croit plus en rien, un ancien de la guérilla kurde qui fuit, sa fiancée échappée d'un crime d'honneur, une pharmacienne énigmatique entre deux mondes, d'autre encore. Oya Baydar dit la souffrance, questionne les raisons d'une telle violence entre les communautés et tente d'apercevoir une lumière au bout de ce tunnel de douleurs et d'incompréhensions. Pas facile, pas plus que la lecture de ce livre épais dans tous les sens du terme, et parfois trop lourd pour les frêles épaules du lecteur éreinté. Il lui reste des images fortes, des mots coupants comme un poignard et le sentiment que la haine est décidément le seul carburant qui alimente le coeur des hommes. Une noirceur et un pessimisme qui laissent exsangue, ni plus, ni moins.
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