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Critique de Cathy74


La Mort du petit cheval, second volet de la trilogie vipérine d'Hervé Bazin est celui qui me touche le moins. Très introspectif, voire égotiste, le récit est centré sur Jean Rezeau, alias Brasse-Bouillon, double littéraire de l'auteur. le ton est péremptoire, la critique de sa famille et de toute autre famille ou personne amenée à croiser sa route est brutale, sans concession. Élevé dans un monde clos, éduqué dans un système de caste, Jean appartient malgré lui à celle de la haute bourgeoisie spirituelle, la seule valable selon Jacques, le père de famille. Il peine à trouver sa voie, d'autant qu'il reste sous le joug de Paule, la mère honnie et malfaisante.
Il est intéressant de noter que Paule est aussi le prénom de la bonne amie de Jean - un "pôle" positif pour un "pôle" négatif – qui l'aidera à déblayer les ronces et racines qui le ligotent.
En dépit de cette aide, Brasse-Bouillon est en passe de coller au modèle de Folcoche - alias La Vieille, alias La Douairière - trio funeste des avatars maternels - jusqu'à deux évènements décisifs ; une rencontre amoureuse sur un de ces petits bancs publics d'autrefois chers à Brassens et une révélation en demi-teinte sur un épisode chinois de la vie de sa mère. Évènements fondateurs, déclencheurs, qui vont hâler Jean sur le chemin d'un retour à soi plus apaisé. Né dans une famille divisée, il tisse le cocon d'une famille unie et s'autorise à être heureux, à la grande rage de Folchoche.
Récit de la maltraitance psychologique et mentale plus que de maltraitance physique. Conflit intérieur, stress, paroles blessantes, inégalité, un terrain chaotique à niveler.
La Mort du petit cheval donne à toucher cette confusion des sentiments, ces dialogues intérieurs douloureux et excessifs. C'est une lecture dérangeante et indispensable, un espace de transition entre Vipère au point et Le cri de la chouette, la description d'un espace en chantier, entre la fin de l'adolescence et le seuil de l'accomplissement personnel.
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