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Critique de Romileon


Si on vous propose une viande « spéciale », une viande d'une qualité exceptionnelle, garantie sans OGM, si on vous propose en plus une belle pièce de la bête élevée dans des conditions très rares ? Qui refuserait ?
Ici, un virus transmissible à l'homme a frappé tous les animaux de la planète que les hommes ont donc tués pour se protéger.
Marcos, est quasi dépressif, après un drame personnel. Il travaille pour un abattoir. Seulement, il y a un hic. Que tue-t-on dans ces abattoirs puisqu'il n'y a plus d'animaux ?
Les hommes qui ne peuvent se passer de manger de la viande, mais ont de la ressource, ont mis au point une viande « spéciale », spéciale car viande humaine spécialement élevée pour être mangée.
Marcos est en quelque sorte commercial. Il est donc en relation avec les grossistes, mais aussi les chasseurs et les laboratoires qui eux ont des demandes spécifiques à leurs besoins. Cela nous permet de découvrir les leurres qu'utilise la nouvelle humanité pour accepter cette nouvelle façon de consommer, comment elle évite d'évoquer en toute hypocrisie ce cannibalisme de fait : euphémismes pour désigner ce nouveau bétail, pièces de viande qui ne doivent pas être trop nommées de façon trop explicite, comment elle justifie au nom du progrès les expérimentations faites sur ce cheptel particulier.
La vie de Marcos change quand on lui fait cadeau d'une femelle.
Je n'ai pas totalement adhéré à ce roman. Il a un petit air de déjà lu. Sans être le thème central du récit, cette idée a déjà été traitée notamment dans La route de C. Mc Carthy. Et puis j'ai deviné assez vite quelle serait sa chute ce qui est dommage…
Ce roman vise à choquer très certainement. Et à ce niveau, il a atteint son but.
Car, je crois, ce n'est pas tant son thème, le cannibalisme mais plutôt la froideur, la distanciation du traitement fait à ces êtres soi-disant sous humains, (pratique pour se dédouaner de toute culpabilité), ces nouvelles têtes de bétail, qui m'ont incommodée. Je n'ai pu m'empêcher de penser furieusement ce qui se passe dans nos abattoirs…
Brrr ! Que n'est-on prêt à accepter pour un steak ?
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