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Critique de Lollipop59


Un premier roman très original digne de ceux de Margaret Atwood ou d'Octavia Butler !

"L'école aux oiseaux" (dont le titre original est "The illness lesson") est un roman qui traite du thème du féminisme se heurtant à l'ordre patriarcal dans la Nouvelle-Angleterre du 19ème siècle. Je remercie les éditions @pressesdelacité et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de le découvrir.

La scène s'ouvre en 1871, à Ashwell dans le Massachusets, Samuel Wood, philosophe et essayiste visionnaire, souhaite créer une école de filles adolescentes dans sa ferme isolée avec l'aide de son disciple, David Moore et de sa fille, Caroline âgée de 29 ans. Son but est de forger une nouvelle génération de femmes instruites, capables de réfléchir par elles-mêmes.

Cette idée est assez révolutionnaire pour l'époque. Même Caroline, qui a reçu cette éducation non conventionnelle, se demande si elle est vraiment bénéfique car elle semble l'avoir laissée en marge de la société. Elle accepte cependant de suivre son père dans cette expérience en enseignant la littérature à huit adolescentes. Mais, bientôt celles-ci manifestent d'étranges symptômes...

Un mal mystérieux semble contaminer ces jeunes-filles alors que des oiseaux rouges appelés "Coeurs palpitants" envahissent peu à peu la campagne environnante. Quand Samuel décide de faire appel au Dr Hawkins, Caroline se rebelle contre ces hommes qui veulent dicter leurs règles. Parviendra-t-elle à défier l'ordre patriarcal pour sauver ses jeunes protégées ?

Ce roman est composé de vingt chapitres assez courts, ce qui donne du rythme et cela permet d'avancer rapidement dans le récit. L'atmosphère est assez inquiétante dès le début avec l'apparition de ces oiseaux rouges de mauvaise augure. Ce huis-clos devient de plus en plus oppressant au fil des pages, créant un sentiment de malaise croissant, comme si ces jeunes filles restaient prisonnières de leur corps de femme.

L'intrigue est prenante et s'apparente un peu à une fable grâce à la symbolique qui se cache derrière ces oiseaux rouges menaçants. le portrait psychologique détaillé du personnage complexe, plutôt énigmatique, d'Eliza est très réussi. J'ai trouvé Caroline trop passive et rêveuse au départ, mais elle finit par s'affirmer à la fin en s'éloignant de l'autorité paternelle.

Ce que j'ai le plus aimé, c'est la prose poétique de l'autrice qui rend la lecture très agréable. Grâce à une plume sensible et délicate, l'autrice dénonce les abus du système patriarcal avec beaucoup de finesse. Un premier roman que je recommande à celles et ceux qui aiment le style d'Octavia Butler ou de Margaret Atwood !

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