Son nom lui-même – celui d’une plante, tout comme celui de Sage – attestait de son statut d’enfant illégitime… Ainsi le voulait la tradition. L’enfant n’y était pour rien, bien sûr, mais la jeune fille ne comprenait pas comment sa tante avait pu pardonner à son mari un tel écart de conduite.
C’était une habitude chez lui : la congédier sans autre forme de procès. Sage, qui brûlait de forcer son oncle à lui accorder ne serait-ce qu’une once d’attention, vit rouge tout à coup, prise de l’envie soudaine de se jeter sur lui par-dessus le bureau… mais voilà qui, en l’occurrence, aurait vraiment fait honte à son père.
Il n’avait sans doute rencontré de sa vie pire menace que celle d’un mendiant trop agressif… La seule chose vraiment en danger chez lui, c’était justement cette ceinture, mise un peu plus à mal chaque jour par sa bedaine toujours plus prononcée.
Quel gâchis, tout ce papier… C’était le genre de luxe que la maison pouvait se permettre mais, même après quatre années sous ce toit, Sage, pour sa part, peinait encore à jeter le moindre objet. Elle avait trop souffert de privations pour agir autrement. Elle arrêta finalement son choix, au milieu d’une des piles de livres, sur un petit manuel d’histoire particulièrement aride qu’elle n’avait pas consulté depuis plus d’une semaine.
Sans représentantes de la gent féminine, il n'y aurait plus un seul homme sur terre.
On ne sait pas toujours apprécier ce qui est bon pour soi, surtout au début.
Les forgerons façonnent l'acier à leur guise, mes consœurs et moi-même en faisons autant avec les hommes et les femmes. Nous ne sommes pas les seuls, d'ailleurs. Acteurs et conteurs se jouent de leur public eux aussi.