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Citations sur Faire la romance (9)

Quand je regarde les femmes autour de moi, celles qui ont fait le choix d’être mères en plus de tout ce qu’elles sont déjà, je me surprends souvent à faire la liste des choses qu’elles tiennent à bout de bras, toutes seules. Ce qui revient au top de cette liste, c’est inévitablement la souffrance, la douleur physique des mères, des femmes en général aussi. Le champ de mines qu’est leur ventre, durant les règles, puis durant la grossesse, puis pendant l’accouchement, et longtemps après. Leur sexe et leurs entrailles déchirées, leurs mamelons en sang, leurs seins étrangers, la fatigue qui pèse tellement fort qu’elle coupe le souffle, qu’elle fait craquer les os et serrer les dents. Je pense au poids de la contraception, à ces femmes qui, même après trois, quatre enfants, se font refuser une petite vasectomie par leur partenaire, parce que leur précieuse masculinité passe par leur fertilité éternelle, parce que « ça va faire mal ». ils ont peur de la douleur pendant que les femmes qu’ils aiment et qui leur donnent des enfants connaîtront la douleur toute leur vie durant, sans jamais se plaindre, parce que c’est comme ça, parce qu’elles sont habituées, parce que c’est la biologie, la vie, quoi.
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J’ai envie de travailler fort pour honorer cette façon d’aimer, parce que j’ai l’impression qu’on oublie trop souvent qu’être en couple, c’est se triper dessus, peu importe combien de temps cette euphorie peut bien durer. Mais on s’obstine à miser sur la longévité de nos histoires plutôt que que sur leur potentiel romantique parce que c’est bien vu, que ça sonne sérieux dans une conversation, que ça inspire l’envie, le respect même. C’est plus glorieux de se donner des médailles à chaque dizaine d’années passées ensemble que de se quitter quand ça ne fonctionne plus, quand on désire quelqu’un d’autre ou quand on a besoin de liberté.
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Ce qui me donne envie de vieillir avec Rémi, c’est de savoir que ce n’est pas nécessairement la fin de ma vie affective. C’est notre façon de vouloir nous aimer ici et maintenant, et c’est tout. C’est déjà beaucoup. Et il y aura du travail à faire, un jardin à arroser et à désherber, de la thérapie à mettre à l’agenda, des remises en question à affronter, des mots difficiles à s’échanger. Surtout, il ne faudra jamais perdre de vue que notre couple ne peut pas être notre seule source de sécurité et de tendresse. J’aime trop l’amour pour aimer mal ou de manière paresseuse. Quand l’angle de son nez et les taches de rousseur qui se mêlent à ses pattes d’oie ne me feront plus l’effet d’un manège qui fait des vrilles dans le bas de mon ventre, quand l’idée de le voir déboucher une bouteille de rouge léger ne me donnera plus envie de faire l’amour avec lui, quand sa manière de me demander si veux un câlin, une joke ou un cunni pour me remonter le moral ou apaiser mon SPM ne me donnera plus envie de pleurer de bonheur, je me permettrai d’arrêter le temps un moment pour nous laisser la liberté de nous surprendre autrement, de nous inventer de nouvelles façons de nous séduire, et de nous demander si on a le feu assez brûlant pour continuer.
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C’était un des premiers amours foudroyants qui nous font faire des choses qui parfois ne nous ressemble pas, comme fermer les yeux sur des petites violences, des mots qui font mal, des oui qui auraient dû être des non.
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Regardez ce corps défait. Il est fatigué et puissant et gorgé d’amour, regardez comme j’existe fort.
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Ce livre, il s'écrit pour ça. Pour m'aider à accepter de ne pas vouloir. Mais aussi, peut-être, pour m'aider à accepter de vouloir. Ce livre s'écrit dans un état de chaos, au détour d'une transition. Je suis affaiblie par une incertitude qui ne me ressemble pas.

Être mère ou ne pas être mère, c'est, pour moi, une quête identitaire.

Et c'est la plus grande question de ma vie.
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À travers ce livre, j'ai envie de mieux comprendre pourquoi la question de la maternité me taraude autant, à 33 ans. J'ai besoin d'explorer la femme que je suis et que j'ai été, sous toutes les coutures de mon cœur et de mon corps, de revisiter mes amours, mes ébats, mes colères, pour encore mieux me connaître et imaginer la forme que prendra la vie qui se dessine devant moi. Parce que pour une rare fois, je ne suis pas intransigeante; ce n'est ni blanc ni noir, c'est un "peut-être", c'est un "je ne sais pas". Cette zone grise est inconfortable pour tout le monde, autant pour moi que pour ceux et celles qui voudraient que je me range dans un camp ou un autre. L'incertitude, quand elle est liée à la volonté d'être mère ou non, est peu discutée. C'est soit on veut des enfants, soit on n'en veut pas. Souvent, les femmes qui en veulent ou qui en ont déjà en parlent beaucoup. Les mères explorent la maternité en collectivité, dans le partage des expériences, des attentes, des craintes et des joies. On les célèbre, avec raison, pour le courage, la résilience, la patiente, la polyvalence, la générosité et le don d'elles-mêmes dont elles font preuve quotidiennement. Les femmes qui ne veulent pas d'enfant ou qui n'en ont pas, elles, sont plus silencieuses, discrètes, ou peut-être qu'on ne s'intéresse seulement pas assez à elles, peut-être qu'on les met de côté, qu'on les oublie, qu'on ne les considère même pas, finalement. Et quand une femme se situe dans l'entre-deux, dans l'ambivalence pure, il y a un genre de flottement, un malaise, comme si le chemin vers le choix n'avait pas de place pour exister, pour évoluer, pour fluctuer. Il faudrait qu'on se range d'un côté ou d'un autre, qu'on ne bouge pas et qu'on se taise. Et surtout, qu'on ne change pas d'idée.

Mais moi, je me situe bien au milieu, et j'ai besoin d'en parler pour me décider.
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Ma réflexion sur la maternité, de manière aussi consciente et concrète, est nouvelle. Elle est arrivée dans ma vie sans que je m'y attende, sans que j'y sois préparée. Et même si je commence à peine à la décortiquer, elle prend toute la place. Elle est violente, intense, accaparante, elle m'habite tout entière. En quelques années, elle s'est hissée au sommet de ma longue liste de questions existentielles, une liste qui comprend entre autres ces interrogations loin d'être légères :

1. Est-ce que je m'aime assez pour être capable de tomber en amour?
2. Est-ce que ça vaut la peine de rêver s'il n'y a plus de glaciers?
3. Est-ce que je suis hétérosexuelle pour plaire à mes parents?

Mais la grande, l'immense "est-ce que je veux être mère?" gagne la médaille d'or, surpasse toutes les autres, et de loin. C'est comme si le temps pressait, comme si je devais trouver des réponses là, tout de suite, avant de vieillir, avant de regretter, avant de passer à côté de quelque chose d'inégalable.
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« Mon unique regret, c’est de savoir que personne ne pensera à moi comme je pense à ma mère. » ( témoignage de Diane, Families of two, Laura Carrol)
C’est un regret que moi aussi j’anticipe. Personne ne m’aimera comme j’aime ma mère. Je ne serai jamais au sommet de la liste de quelqu’un quand ça va bien, quand ça va mal ou quand ça va ordinaire, je serai tout le temps deuxième. Ce n’est pas une affaire de besoin d’attention, c’est une affaire d’amour inconditionnel. Quand mes parents et mes sœurs ne seront plus autour de moi, cette sorte d’amour de sang, personne ne le ressentira pour moi. (…) Ce qui me donne mal au ventre aujourd’hui, c’est plutôt le deuil de cette admiration et de cette tendresse que j’ai pour ma mère et qui n’existeront jamais pour personne envers moi. Il y a tellement de gens qui ressentent toutes sortes de beaux sentiments envers la personne que je suis, surtout des amies, qui m’aiment comme des sœurs, mais ce lien mère-enfant, il me sera éternellement inconnu, et j’aurai l’impression, jusqu’à la fin de mes jours, de passer à côté d’une sorte de relation qui surpasserait toutes les autres. C’est gros de dire non à ça.
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