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Citations sur La langue rapaillée (12)

Confondre la langue écrite et la langue elle-même, c'est confondre le symbole avec ce qu'il symbolise. Car l'écrit, ce n'est pas une langue. C'est un code utilisé pour préserver physiquement des idées. C'est une manière de rendre réel ce qui se trouve dans notre tête.
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La légitimité des variétés de français en général, et de la variété de français québécois en particulier, est en effet loin d’être acquise. On l’a vu, les francophones ne voient habituellement pas la variation d’un bon oeil, ce qui est fondamentalement problématique au Québec, car le français qu’on y parle est, en soi, une variation par rapport au standard présenté dans les ouvrages de référence.
Et ce n’est pas tant le fait que les autres francophones peinent à reconnaître cette légitimité qui pose problème, mais bien le fait que les Québécois eux-mêmes ne la reconnaissent pas.
P.40
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Le problème avec cette confusion, c'est qu'elle donne l'impression à ceux qui ne maîtrisent pas les règles du français écrit qu'ils ne maîtrisent pas leur langue. Quand on pense à quel point la langue fait partie de l'identité, surtout dans le contexte québécois, on constate la gravité de ce raisonnement.
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Présenter le français québécois comme si ce n’était qu’un registre familier est dangereusement réducteur. Ça l’est d’autant plus si, pour ce faire, on utilise un terme qui historiquement, est connoté négativement (le joual). Le français est, au Québec, le principal vecteur d’identité. Car la langue, c’est beaucoup plus qu’un simple moyen de communication. C’est aussi un outil social et culturel. C’est lorsque les non-Québécois parlent que l’on reconnait qu’ils ne sont pas Québécois. Il n’ont pas l’accent. Et quand ces non-Québecois se mettent a adopter certains traits typiques de cet accent, et que les Québécois le leur font remarquer, ils en sont fiers. Dénigrer sa propre langue, donc, c’est dénigrer son identité.
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Les francophones parlent une langue tellement prestigieuse qu'ils n'ont pas le droit d'en faire ce qu'ils veulent, de peur de l'abîmer ou de la salir.
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Il faut comprendre que la sauvegarde d'une langue ne dépend pas de la langue elle-même, mais bien des locuteurs qui la parlent. Une langue ne disparaît pas quand elle s'éloigne de la norme prescriptive, elle disparaît quand elle n'est plus utilisée, point. Deux situations peuvent mener à ce résultat : soit les locuteurs ont disparu, soit ils ne peuvent plus aspirer au bonheur dans leur langue.

Ce ne sont pas les puristes qui ont maintenu le français au Québec. En premier lieu, ce sont les femmes qui, à la sueur de leur ventre, ont engendré des dizaines et des dizaines de petits francophones. La Revanche des berceaux, disait-on. Voilà pour empêcher la disparition des locuteurs.

Quant à l'aspiration au bonheur en français, c'est la loi 101 qui l'a permise. Sans la loi 101, beaucoup de baby-boomers auraient préféré que leurs enfants aillent à l'école anglaise, car il était manifeste que, de moins en moins, on pouvait aspirer au bonheur en utilisant le français. Et on souhaite toujours le bonheur de ses enfants.
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Quelqu'un a déjà justifié devant moi sa piètre connaissance des règles du français écrit par le fait que, selon lui, il n'y avait aucune logique dans la langue française. Je lui ai fait remarquer qu'il était bien chanceux, dans ce cas, d'être capable d'aligner des mots choisis au hasard, sans logique, et d'être quand même capable de se faire comprendre.
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La question que je pose ici est pourquoi diantre le locuteur québécois moyen devrait-il, dans son quotidien, se préoccuper que les mots qu'il utilise soient compris par les Martiniquais ou les Malgaches?! Pourquoi Denis, lorsqu'il discute avec son beau-frère Réjean, devrait-il faire attention pour que les mots qu'il emploie soient tous compris des Libanais ou des Sénégalais?
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C'est que les Canadiens anglais peinent à faire reconnaître la particularité de leur culture. Ils peinent à bloquer l'envahissement de la culture de masse américaine. Le français, au Québec, sert de bouclier contre cet envahissement.
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Qu’est que le français? C’est du latin parlé par des bouches gauloises, du latin vulgaire élagué, dégraissé, émondé, auquel on a ajouté des appendices germaniques, puis d’autres fioritures latines, classiques, celles-là, puis d’autres décorations italiennes, arabes, anglaises, japonaises. C’est la langue de Louis XIV et de son Grand Siècle, c’est la langue de prestige des Lumières, mais c’est aussi la langue de toutes ces petites gens dont l’Histoire ne parle pas et qui ont, malgré tout, eu une influence importante et durable. Le français, c’est fait de toutes sortes de petits phénomènes qui, pris individuellement, peuvent sembler anodins, mais qui, lorsque rapaillés, forment un système â la fois simple et complexe, structuré et illogique, convivial et intimidant.
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