Citations sur Mes tempêtes intérieures (14)
Je me sentais aussi coupable de ne pas avoir été présent mentalement durant les premiers mois de la vie de mon bébé, alors que moi, j’ai eu le meilleur papa du monde. Ça me renvoyait à mon incompétence complète de père qui était toujours couché, avec l’envie de ne rien faire. Ça me mettait de la pression pour être un bon parent, alors que je n’étais même pas capable de m’occuper de moi comme il faut.
Il faut prendre du temps pour soi tous les jours, malgré ses horaires surchargés. C’est bon pour le corps et pour l’esprit. Il faut aller en thérapie si le problème devient trop grand. Il faut aussi penser aux stresseurs, pour mieux les affronter. Si nous en connaissons la cause, c’est plus facile de régler un problème.
La santé mentale est un enjeu absolument sous-représenté et mal représenté. Plus nous serons nombreux à en parler, mieux ce sera.
J’ai avalé tous les médicaments que j’avais en ma possession. Au lieu de mourir dans mon sommeil, je me suis réveillée. J’ai paniqué et composé le 911. Comme j’étais consciente à l’arrivée des policiers, ils ne pouvaient pas défoncer ma porte, qui était verrouillée; c’est le protocole. Très faible, je n’étais pas du tout en mesure d’aller leur ouvrir! Ils ont donc appelé mon ex puisqu’il possédait encore la clé de l’appartement. Comme il n’y avait pas d’ambulance disponible, j’ai dû me rendre à l’urgence en auto-patrouille. Disons que la police a eu le bon réflexe de me conduire à l’hôpital sans attendre : quand une personne vient de tenter de se suicider avec des médicaments, les minutes comptent pour être en mesure de la sauver.
Je suis à l’opposé des standards de beauté. Ça ne change rien à mes idées. Alors pour moi, qu’on veuille me discréditer sur mon apparence, mon habillement, ma façon de parler, ça ne me dérange plus. J’ai toujours dit que je préfère être une femme vraie qu’une vraie femme selon les normes de l’industrie. Je suis moi-même et j’en suis fière.
Au moment où le pharmacien m’a indiqué qu’il faudrait de six à huit semaines avant que le médicament fasse effet, je me suis demandé comment je me rendrais jusque-là. Finalement, ça a pris encore plus de temps, des mois lors desquels j’étais une astronaute qui flottait dans l’espace, détachée de la station spatiale. Dans le néant total.
La journée où elle s’est suicidée, je lui ai écrit et elle m’a répondu une heure avant de passer à l’acte. Aucun appel de détresse. C’est même moi qui étais en détresse. J’étais en rupture amoureuse. J’avais mal. Je lui écrivais que je n’allais pas. Que j’étais triste! Que j’aimerais que nous allions manger ensemble cette semaine. Ce que je trouve bizarre dans tout cela, c’est qu’elle m’a répondu qu’elle allait m’appeler pour planifier un repas cette semaine.
Effectivement, lorsque je trouvais que les choses allaient moins bien à l’entraînement, ne pas manger me donnait le sentiment que j’étais capable de finalement gérer quelque chose dans ma vie. Je me sentais mieux parce que j’avais un pouvoir sur mon poids, sur mon apparence. Je sais que ce n’est pas normal.
En me guidant vers un centre de thérapie fermée où j’ai passé 30 jours, elle a changé le cours de mon destin, elle m’a sauvé la vie. Tous les jours, j’avais des thérapies de groupes ou individuelles pour comprendre d’où venaient mes problèmes de consommation. J’ai appris à m’aimer et à découvrir qui je suis. On m’a donné des outils pour cesser d’utiliser des béquilles comme l’alcool et la drogue pour fuir mes pensées et mes problèmes.
Je n’ai plus honte de ma maladie. Ce que je trouve problématique, c’est qu’il y a encore des gens qui associent maladie mentale avec faiblesse. Nous ne devrions pas différencier la santé mentale de la santé physique. Ça devrait être juste un problème de santé, point. Parce que nous sommes un tout. Le cerveau est un organe qui peut avoir un problème, tout comme le foie.