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Critique de marina53


Interne à l'hôpital, au SAMU, Jean reçoit l'appel d'une maman en détresse. Son fils, âgé de 6 ans, convulse. Mais, parce qu'elle s'est trompée d'adresse, 42 au lieu de 24, le SAMU arrive au bout de 12 minutes au lieu de 6. Une erreur fatale puisque l'enfant décédera quelques jours plus tard. Pour Jean, c'est un drame dont il ne se remet pas. Quelques jours de vacances, un retour à l'hôpital qu'il quittera très vite. Aujourd'hui, Jean, à 36 ans, est médecin de famille dans un petit cabinet. Il gomme ainsi l'asymétrie entre soigné et soignant et le cabinet est un lieu plus propice à l'échange. Pour autant, depuis le drame, le jeune homme est incapable de pleurer. Aussi a-t-il décidé de prendre la plume pour raconter les rencontres, les anecdotes, les pathologies... en espérant, peut-être secrètement, comprendre pourquoi ses larmes ne veulent plus couler...

À travers le personnage de Jean, et au moyen d'un long monologue, Baptiste Beaulieu nous raconte son quotidien de médecin de campagne. Empreint d'une extrême empathie, de dévouement, de sincérité, parfois d'humour ou de colère, il se penche sur ce quotidien surchargé, sur ses patients sur leurs petits bobos et leurs maux, sur leurs silences parfois. Des anecdotes plus ou moins tristes, plus ou moins graves ou drôles, des rencontres touchantes et émouvantes pour la plupart. S'il soigne, Jean, avant tout, écoute. Ce qui se dit et se qui se tait. Ce qui se murmure. Avec clairvoyance, il fait état du monde médical en dénonçant notamment le manque de moyen et de temps, les personnes âgées délaissées, les démunis, la violence conjugale, le manque de respect... Autant de sujets plus ou moins graves que l'auteur réussit à rendre passionnants, poignants et universels d'autant qu'il ne manque ni d'humour, ni de tendresse, ni de compassion. Tout sonne juste et vrai. Aussi, c'est avec beaucoup d'émotions que l'on quitte Alvaro, Josette et tant d'autres et le coeur serré que l'on laisse Baptiste Beaulieu sécher ses larmes...

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