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Critique de JBLM


Je reste sur le même sentiment que le Barbier de Séville. On a une intrigue beaucoup plus dense, avec quasiment une grosse situation burlesque par acte, ce qui fait que l'on croit regarder 4 ou 5 pièces d'affilée avec à chaque fois les mêmes ressorts : le comte veut exercer "son droit" sur la future épouse de Figaro, ou il soupçonne la comtesse d'avoir un amant (oui parce que ce qu'il trouve normal pour lui est scandaleux pour elle, bref...). On a pléthore de quiproquos, de confrontations, de justifications, de pièges qui sont déjoués ou retournés, c'est assez compliqué de s'y retrouver surtout avec la quantité assez folle d'apartés à destination du spectateur ou d'un seul personnage. Je ne suis pas metteur en scène, mais si je m'en tiens au texte, ça m'a l'air incroyablement difficile à adapter : j'ai l'impression que les comédiens doivent se démener pour donner une quelconque vraisemblance à cet enchaînement où tout n'est que coïncidences, escamotages et jugements à l'emporte-pièce fondés sur des détails anodins. Ça m'a rappelé quelque chose que j'avais détesté dans Les Chouans de Balzac, à savoir les personnages qui changent quinze fois diamétralement d'opinion sur l'être aimé au premier faux-semblant rencontré... Il y a des passages très drôles, bien sûr, notamment avec Brid'oison, et il y a les fameuses formules choc qui font passer Beaumarchais pour un révolutionnaire (ce qu'il ne fut pas), mais cela n'a pas contrebalancé mon impression plutôt fade. Cela étant, les traits d'esprit sont vraiment excellents.

En définitive, c'est beaucoup d'agitation pour pas grand-chose, ce n'est ni un moment de repos, ni un moment d'émotion, ni un moment de rire. On passe son temps à reconstituer le puzzle de l'intrigue, à essayer de se rappeler qui sait quoi, qui pense quoi de qui, qui est qui par rapport à qui, bref on remet de l'ordre dans un capharnaüm au lieu de savourer les situations autant qu'on le voudrait. C'est peut-être le fait de m'être trop frotté au théâtre classique et à Molière qui produit cette impression, mais Figaro fait un peu pâle figure à côté.
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