Composée à partir du poème de
Baudelaire « A une charogne », l'oeuvre de
Clémentine Beauvais est bouleversante. Elle ajoute, si c'était possible, une dimension à la fois poétique et romanesque au texte d'origine. Elle offre une voix à Jeanne Duval, muse du poète maudit, ainsi qu'à Grâce, la charogne, la tueuse, la faiseuse d'ange, la putain, l'amante, l'amie et la grande soeur. L'autrice est tout cela, dans un récit qui prend la défense de toutes les femmes du siècle passé, celles qui n'avaient pas le choix de la misère, de la violence, de la maternité, de la maladie, de la mort. Avec des métaphores d'une grande délicatesse, croisant les personnages, l'espace et le temps, les chapitres nous emportent, gorge serrée, souffle coupé. L'écriture est fluide, intelligente et sensible, en vers libres, laissant dans la marge l'espace des respirations et des associations.
Une nouvelle collection que je découvre, très prometteuse ...
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