Himawari House

Si j'aime une femme aussi folle que toi, c'est que je le suis moi-même.

Est-ce que j'aurais été différente si j'avais vécu ici?

Je profite de chaque instant tant que c'est possible.

Parfois, ce qu'il y a de japonais en moi me fait l'effet d'un costume toujours trop grand, quoi que je fasse. Peut-être que je ressemble à ces Blancs qui se prennent pour des Japonais parce que ça les amuse. S'ils m'énervent, c'est parce que j'ai peur d'être comme eux, au fond. Une étrangère.

Ces temps-ci, je réfléchis à ce qui différencie l'anglais du japonais. L'anglais, c'est un homme assis dans le train, jambes écartées. C'est un panier de pommes qui roulent Sur I'herbe. Pomme de rainette et pomme d'api... C'est comme plonger dans de l'eau fraiche, même pas peur !Au Japon, les mots sont précieux... On les saupoudre délicatement sur ses phrases, juste ce qu'il faut. Rien n'est feint. Entre les mots on sent un poids, une profondeur.

Au fur et à mesure que j’apprends des mots, le brouillard qui m’entoure se lève.

Je suis devenue américaine. Mais les souvenirs du Japon tapissaient encore les murs de mes rêves.

Aucun regret. Je lui ai dit et je suis fière de l’avoir fait.

Ah. Moi, j’aime que les touristes viennent visiter Singapour, ça me rend fière. Et puis ils sont trop sympa.

C’est dur à expliquer. Imaginez une personne débarque chez vous sans prévenir et vous pique vos fringues parce que ça l’amuse de se faire passer pour vous. Mais comme elle ne vous connaît pas, elle essaie de vous imiter et c’est n’importe quoi. Voilà. Les Blancs qui aiment le Japon, ça me fait cette impression.