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Critique de Valmyvoyou_lit


Dred ou le grand marais maudit est paru, aux Etats-Unis, en 1856, quatre ans après La Case de l'oncle Tom. En France, il a été édité, une première fois, en 1857, puis il a été réédité plusieurs fois, notamment en 1859 et 1867, avant d'être indisponible, pendant plus de cent soixante ans.


Dans la préface, Roger Martin explique que La case de l'oncle Tom a été « la cible d'attaques virulentes venues de deux camps diamétralement opposés » (p. 10). L'oligarchie sudiste lui a reproché ses prises de position contre l'esclavage et a clamé le « bienfait » du système. Les abolitionnistes, par les voix d'auteurs afro-américains ont rejeté la fin du roman et l'ont accusé d'indulgence envers les propriétaires blancs. L'auteure a, alors, entamé une tournée de conférences. Alors que des séries d'incidents entre « adversaires et partisans de l'esclavage » (p. 12) ont éclaté sur le continent américain et que des prémices de guerre civile l'ont alarmée, Harriet Beecher Stowe a écrit Dred, le roman contrepoint de son précédent. Elle s'est attaquée ouvertement à l'esclavagisme et son oeuvre a contribué à la fin de l'esclavage. Lorsque Abraham Lincoln l'a rencontrée en 1862, il l'a interpellée : « Ainsi, c'est vous, la petite dame qui a causé cette grande guerre ? »


La case de l'oncle Tom fait partie des livres qui ont marqué mon enfance et que j'ai envie de redécouvrir avec un regard adulte. Je me rappelle, seulement, avoir versé des torrents de larmes. Aussi, j'étais très curieuse de découvrir Dred ou le grand marais maudit.


Nina Gordon dirige la plantation Canema, depuis le décès de son père. C'est une jeune fille insouciante, qui virevolte d'un sujet à l'autre, d'un ruban à l'autre, d'un prétendant à l'autre, et même en même temps, puisqu'elle a accepté d'être courtisée par trois hommes. Sans Harry, un de ses esclaves, l'exploitation familiale serait ruinée. Nina est reconnaissante à ce dernier de veiller sur elle. Elle ne sait pas qu'il est, en réalité, son demi-frère. L'homme rêve d'acheter son affranchissement, mais il cache à sa maîtresse et soeur les sacrifices qu'il fait en son nom. Il ne veut pas l'abandonner, il est conscient que ce serait catastrophique pour elle. Cependant, sous les attitudes frivoles de la demoiselle se cache un grand coeur, comme le montre le soutien qu'elle apporte au Vieux Tiff et aux enfants à qui ce dernier a décidé de consacrer sa vie. Elle montre beaucoup d'empathie et, grâce à Edward Clayton, fervent partisan de l'abolition de l'esclavage, elle réalise qu'elle peut agir.


Hélas, des événements dramatiques forcent Harry à partir. Il rejoint Dred, un esclave évadé, qui a établi un camp dans le marais. Cet homme a décidé de combattre la violence des propriétaires blancs et offre un refuge à ceux qui les fuient.


Ce roman est un plaidoyer contre l'esclavage. J'ai été très touchée par Nina : son éducation ne lui a pas enseigné que c'était un fléau, mais elle accepte d'ouvrir les yeux, elle s'investit auprès des personnes qui travaillent pour elle, ce qu'elle paie très chèrement. J'ai loué Edward Clayton. C'est un homme d'action. Il risque de perdre tout ce qu'il possède (carrière, richesse, il joue même sa vie) pour lutter contre l'injustice, abolir les privilèges et arrêter l'inhumanité de l'esclavage. Harry m'a touchée par son déchirement qu'il ressent entre ses désirs et son envie de protéger Nina. J'ai été bouleversée par ce qu'il subit de la part de Tom, le fils légitime du Colonel Gordon. le Vieux Tiff m'a profondément émue. Il est dévoué aux enfants sur qui il a promis de veiller, à la mort de la mère. Il est mon personnage préféré, tant sa douceur, sa générosité, son sens du sacrifice, sa tendresse, etc. sont saisissants d'humanité et d'abnégation.


Autour de ces personnages attachants, fourmillent des êtres détestables[…]


La suite sur mon blog…


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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