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Critique de alouett


« Thomas dépense beaucoup d'énergie pour établir la communication avec l'autre sexe. Mais tout cela se traduit souvent par des échecs, autrement nommés des râteaux. Il n'a pas réalisé que le féminisme avait fait son oeuvre. Les filles sont devenues exigeantes, directes, malicieuses. Thomas va devoir hausser le niveau et se remettre en question jusqu'à trembler sur ses bases viriles » (synopsis Quatrième de couverture).

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Le petit battage médiatique autour de cet album m'a intriguée. Cela à commencé avec la prépublication dans Libération cet été puis, à la rentrée, le dossier spécial consacré à ce Mâle occidental contemporain sur le site de Delcourt. Ajoutez-y quelques passages radio dont celui du 14 novembre dernier au Grand Bazar (France Inter), le fait qu'un collègue décide d'acheter l'ouvrage et la présence de Clément Oubrerie au dessin (que l'on connaît déjà sur des séries comme Aya de Yopougon ou Pablo).

Le postulat de départ est simple : les femmes détiennent désormais les cartes maîtresses en ce qui concerne la drague. La femme assume ouvertement de ses fantasmes ; parler de sexe à un collègue de travail ou mettre un porno dès le premier rencard sont pour elle des choses tout à fait naturelles.

« En ce temps-là, pas si lointain, les femmes représentaient à peine plus de la moitié du million qui habitait la ville. Pourtant, tout se passait comme si les rues leur appartenaient. A un homme qui vivait là, il ne restait qu'à se tenir en bord de scène… »

François Bégaudeau aborde avec un léger décalage temporel, et de manière amusée, les rapports hommes-femmes. L'art de la drague tel que nous le connaissons est désormais une affaire de femme et les hommes sont légèrement instrumentalisés dans ce contexte. C'est grâce à Thomas, le personnage principal, que l'on découvre les nouvelles interactions sociales. Malheureusement pour lui, ces rapports ne sont pas toujours évidents à vivre, il faut dire que cet homme est le cliché du looser qui rate immanquablement tout ce qu'il engage. Il est pataud, inhibé, gauche, la caricature du gentil gars qui pourrait être touchant s'il n'était pas aussi pathétique.

Ses cuisants échecs donnent lieu à des scènes amusantes, du moins dans les premiers gags. Et bien que le scénariste utilise parfaitement avec le comique de situation et innove en inventant différentes situations qui mettent à mal son personnage, on perçoit malheureusement trop vite sa personnalité de cet homme. le fait qu'il soit aussi empoté vis-à-vis des femmes nous fait rapidement tourner en rond et on se lasse finalement très vite de cet individu un peu potache. de gag en gag, on en revient toujours au même point : soit le personnage s'y prend mal (approche balourde, répartie quasi inexistante, manque de confiance en soi…) et c'est le râteau assuré, soit il fuit quand sa potentielle partenaire prend les devants. Il semble prédestiné à finir vieux garçon, ce qui n'est finalement pas plus mal pour lui. Pire encore, à force de l'observer, j'ai fini par le prendre en pitié en espérant plusieurs fois qu'il finirait par se noyer définitivement dans cet océan de femmes… histoire qu'on n'en parle plus.

L'ambiance graphique est agréable grâce à un choix de couleurs chatoyants et ludique. Pourtant, je trouve que Clément Oubrerie impose un univers aussi lisse que le personnage principal. le dessin est conventionnel, l'auteur ne prend pas de risques et a sagement organisé la composition de ses pages. Il s'échappe de temps en temps vers des illustrations en pleine page qui nous permettent de prendre une bouffée d'air mais cela ne suffit pas. L'ambiance est pathétique, plombante et étouffée sous un tas de banalités.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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