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Critique de ValerieAnneCoston


François Bégaudeau s'empare d'un fait divers glauque à souhait et lui insuffle l'énergie et le fantasque de la fiction dans un style cru et caustique. C'est noir et c'est drôle !

Annecy, 1995. Jeanne Deligny, la quarantaine, infirmière psychiatrique dans un centre de doux dingues farfelus et attachants, est retrouvée morte sur le palier de son appartement : balafrée et égorgée. Pas de motif apparent au meurtre, l'enquête s'enlise jusqu'à la découverte d'un sac plastique Bricorama...

L'assassin est retrouvé qui argue d'un homicide involontaire : ancien petit ami de Jeanne qui l'a laissé sexuellement insatisfait, il voulait se désenvouter...

De la garde à vue aux 4 jours de procès que le lecteur vit quasi en huit-clos, sous forme de dialogues savoureux, puis la prison, François Bégaudeau n'a pas à rougir de son aventure sur le terrain de l'intrigue criminelle, avec un roman tout en cynisme et ironie. Les systèmes policier, judiciaire, carcéral sont passés au vitriol mais la tendresse et l'émotion affleurent. Et au-delà d'une simple structure littéraire à suspens, la force du roman jaillit de tous ces personnages tantôt absurbes, fêlés, grotesques, durs, perdus, aux univers mentaux bien décalés, qui eux-mêmes dressent simplement un portrait du commun des mortels, de la folie humaine prise dans le chaos du monde voire dans des univers qui nous dépassent...


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