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Le roman s'ouvre sur Alice. La jeune femme se recueille sur une tombe, et comme toujours elle se souvient de cet été-là... l'été de ses treize ans. Une quinzaine d'années se sont écoulées depuis le drame, et y penser lui fait si mal. C'est sans relâche. La douleur sera perpétuelle, elle le sait.
C'était une habitude, durant les vacances estivales, la famille - ses parents et sa soeur Marie de trois ans son ainée - descendait dans le sud de la France, au bord de la méditerranée. Rapidement, un climat lourd s'était installé malgré le soleil, la plage et le ciel azur. Alice supportait de moins en moins cette soeur solaire aux longs cheveux blonds, au corps de femme, au sourire irrésistible, au charme naturel qui émanait de toute sa personne. Une exaspération de chaque instant. Une souffrance, presque... parce qu'à treize ans on est rarement bien dans sa peau, l'esprit ballotté entre l'enfance et le seuil de l'adolescence. Un monde si désirable, angoissant et troublant à la fois. Ce mal-être, elle le traîne et l'intériorise. Alice n'en parle pas. Son père est trop occupé et puis il ne comprendrait pas, lui qui la voit encore comme sa petite fille. Sa mère est fragile psychologiquement, tantôt euphorique tantôt dépressive. Quant à Marie, entre elles-deux il y avait un rempart : « Insidueusement, il me semblait qu'entre ma soeur et moi un mur – ou plutôt une vitre opaque – se dressait de plus en plus souvent, quelque chose d'en apparence léger et facile à briser mais qui se révélait finalement infranchissable. » Alors quand l'ami de son père, Paul, entre en scène dans la vie d'Alice, une confusion de sentiments naît dans son coeur et dans sa tête. Des émotions qui la submergent. Un bouleversement qui la dépasse. C'est le compte à rebours vers la tragédie annoncée. Une atmosphère tendue est entretenue au fil des pages. le suspense est haletant jusqu'au dénouement, forcément terrible.
Un roman que j'ai lu très vite, happée par le personnage d'Alice et le drame qui se dessinait peu à peu sous mes yeux. Une plongée dans les affres d'une adolescence passée, et à la surface l'émotion du présent qui affleure. Un premier roman prenant, pertinent et émouvant.
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Alice a treize ans. Elle pâme d'admiration devant sa soeur de presque seize ans.
Cet été, comme d'habitude, la famille part en vacances dans le sud. La présence d'un collègue et ami de son père va bouleverser la vie de toute la famille.
C'est un roman sur l'adolescence et les transformations qu'elle engendre.
Alice est une enfant intelligente, d'une grande maturité, très intériorisée. Elle porte un regard lucide sur ses parents, sur les adultes en général.
C'est la transformation du corps, les premiers émois. Ce sont les interrogations, les incompréhensions, les doutes et les complexes, le mal-être.
Un portrait fin et juste de l'adolescence, avec du suspens jusqu'au bout pour découvrir en toute fin le drame de cet été-là.
L'ambiance familiale est parfaitement rendue : la tendresse bienveillante du père, la désinvolture de la soeur, les névroses de la mère.
L'écriture est agréable et le roman se lit bien, même si on a parfois un peu l'impression de tourner en rond.
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1992. Alice passe ses vacances avec ses parents et sa grande soeur Marie au bord de la méditerranée. C'est l'été de ses 13 ans, un été de tous les bouleversements.Alice observe celles et ceux qui l'entourent. Marie, qui compte bien perdre sa virginité avant de retourner au lycée et avec laquelle elle est de moins en moins complice. Ses parents dont le couple bat de l'aile en grande partie à cause de la fragilité psychologique de sa mère. Paul, l'ami de son père qui la trouble au plus au point. Et elle même, son corps qui change, ses premières règles, son incapacité à communiquer avec des ados de son âge. Des bouleversements qui, elle l'ignore encore, vont la marquer à jamais.

Un premier roman que je qualifierais de « timide ». Trop psychologique pour moi mais aussi un peu trop sage. Aucune surprise dans la construction du drame à venir, annoncé assez lourdement d'ailleurs à plusieurs reprises avant la fin, au cas où le lecteur pas très futé ne serait pas en mesure de comprendre ce qui va se passer. Tout est logique dans l'enchaînement des événements et dans les comportements des protagonistes. Les réactions des uns et des autres sont attendues, elles s'enchaînent avec une évidence qui donne malheureusement des airs de déjà vu.

Après, l'écriture est maîtrisée, l'ambiance pesante bien rendue, les émois et les questionnements propres à l'adolescence sonnent juste et le personnage de la mère, difficile à cerner, apporte un vrai plus. Dommage que le sujet ait déjà été abordé mille fois, notamment le regard d'une soeur cadette sur son aînée s'approchant du monde des adultes et s'éloignant irrémédiablement de la complicité qui les unissait depuis l'enfance. Pas un texte désagréable à lire, loin de là même, mais bien trop convenu pour susciter mon enthousiasme.

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Sur un thème souvent traité, celui de l'adolescence et de ses drames, l'auteure de ce premier roman livre un texte sensible et juste, parvenant à installer un climat où la tension monte peu à peu. Juste dans l'approche des questionnements adolescents, des rivalités entre soeurs, des premiers émois et subtile dans le déroulement de l'intrigue, jusqu'à la révélation du drame annoncé dès les premières pages.
La belle facture compense ainsi le manque d'originalité du sujet, et la figure d'Alice parvient à émouvoir.
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Treize ans, l'âge des premières fois et, cet été-là qu'elle passe au bord de la grande bleue avec sa soeur Marie, tellement belle, son père, et sa mère fragile, très fragile, Alice va les connaître : premières règles, premiers désirs, premier amour…
Entre présent et passé, Aurore Bègue nous raconte une tranche de vie particulièrement bouleversante. Elle maîtrise parfaitement l'art du suspense, distillant à coup de gouttelettes les éléments d'un drame annoncé. Elle décrit à merveille les affres de l'adolescence, les jalousies sororales, cet âge de toutes les découvertes, de toutes les souffrances. A l'aide d'une écriture toute en fluidité faite de légèreté et de profondeur mêlées, elle décortique l'âme, les douleurs, les souvenirs et l'impact de l'enfance sur la vie de l'adulte. Elle réalise ainsi une étude extrêmement pertinente de cet âge que l'on qualifie d'ingrat.
Treize est véritablement un très joli moment de lecture, triste et lumineux à la fois, qui ramène à sa propre expérience. L'auteur emplie d'empathie pour ses personnages a su la transmettre au point de me donner l'envie de serrer Alice dans mes bras, de la consoler de ses chagrins de petite fille puis de mère.
C'est sombre et pesant, ensorcelant et touchant, bouleversant, captivant. En un mot, c'est un merveilleux premier roman que je pense garder longtemps en moi.
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Alice à treize ans. Treize ans, c'est l'âge de l'adolescence dans tout ce qu'elle a de plus énigmatique, émotion, attirance, premiers émois, premières amours ; de plus interpellant, naissance à l'état de femme, bouleversement des corps ; de plus individualiste, jalousie envers l'ainée, celle qui sait, qui a déjà « un peu » vécu, qui a l'expérience et qui plait aux garçons ; de plus intransigeant envers les parents dont on exige l'amour, total, absolu.
Alice à un père qui ne sait pas quoi faire pour plaire à ses filles, une mère bipolaire, malade et fragile, et Marie, sa grande soeur de 16 ans, si jolie, si sure d'elle. Comme tous les ans pour les vacances d'été, Alice part au bord de la mer dans la maison familiale avec ses parents et sa soeur. Cette année, Paul, le collègue de son père, sera là aussi, et comme souvent, malgré la différence d'âge, c'est de lui qu'Alice va tomber amoureuse pour la première fois.
Mais les enfants de cet âge sont exclusifs, exigeants, sans pitié pour ceux qui se mettent en travers de leur route. Forte de ses convictions d'enfants, Alice va provoquer un drame dont elle ne se remettra sans doute jamais.

Construit en flashback entre cet été là et Alice aujourd'hui, à la fois étrange et étouffant de culpabilité, Treize est un roman sur la fin de l'enfance, sur la trahison, l'égoïsme des enfants, la maladie aussi, ici celle de la mère, qui fait que l'enfance des filles ne pourra jamais être celle d'enfants ayant des parents équilibrés. Failles profondes, déséquilibre, manque d'amour et de compréhension, vont s'ajouter au caractère intransigeant des ados, pour aboutir au drame dont on sait dès les premières pages qu'il va arriver, chronique annoncée du malheur, mais intrigue à l'atmosphère parfois lourde qui nous maintient en haleine jusqu'au bout.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Treize est un roman comme je les aime, un roman qui vous prend et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière page. Pourtant, il ne s'agit pas d'un roman d'action, plein de rebondissements, ni d'une enquête policière haletante. Ici, on est dans le réalisme, la vie telle qu'elle est, faite de « petits » évènements qui peuvent pourtant bouleverser un destin.
Aurore Bègue a su tendre un fil qui ne cède pas tout au long du roman. Habilement, elle nous fait comprendre dès le début qu'un drame s'est joué, que quelqu'un est mort. Sans bien sûr nous révéler l'identité de la victime. Alors, on veut savoir. La tension croît, la menace plane. On suit l'évolution de la jeune narratrice, on glisse avec elle sur la pente dangereuse, vers l'inéluctable.
Tout est raconté avec justesse, on est très vite immergé dans cette ambiance de plage, de vacances, la chaleur étouffante, les jeux de séduction… J'ai apprécié la subtilité dans la retranscription des émotions, la finesse de la psychologie. Et la façon dont sont décrits la naissance du sentiment amoureux, l'éveil de la sensualité, la rivalité entre soeurs, cette relation ambivalente entre amour et haine. Comme le désarroi de la mère, dépressive, et l'irresponsabilité des adultes en général qui paraissent presque moins matures que les ados…
Je voudrais aussi souligner la qualité et la force de l'écriture - un style à la fois léger, naturel, limpide, mais en fait subtilement travaillé, qui sert admirablement le propos.
Ce court roman est une réussite.
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Alice, la narratrice, se souvient de l'été où tout a basculé. Elle a treize ans. Elle sort doucement de l'enfance pour entrer dans cet âge où on est à la recherche de soi. Où le monde qui nous entoure nous semble, sans trop savoir pourquoi, différent, étranger.
Cet été là, elle observe les gens qui gravitent autour d'elle.
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Au début du roman, Alice est encore un peu une enfant. de ses souvenirs on ressent la joie, l'été, la mer, les odeurs agréables. Puis la tension monte crescendo, et le ton change de façon subtile, habile. On devine qu'un drame va se produire. L'autrice alterne avec succès entre la clairvoyance d'Alice, qui entretient un certain suspense, et son côté enfantin, encore naïf, qui redonne sa légèreté au récit.
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Ce roman a été un véritable coup de coeur.
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Ma chronique complète est sur le blog.
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Pour ce livre, comme pour "L'heure bleue" lu juste avant, la couverture est trompeuse et annoncerait un livre plutôt positif, plutôt léger et puis lire la 4ème de couverture nous place dans le contexte...
On découvre la vie de l'héroïne, Alice, qui a 13 ans et qui entre elle à son tour dans l'adolescence. Il ne s'agit pas d'une période de la vie facile à passer, on le sait tous. Alors on est touchés par sa pudeur, sa timidité mais aussi son caractère qui commence à apparaître doucement.
La famille de Alice est, comme toute famille, singulière. Avec ses défauts, ses qualités, ses moments de complicité, ses secrets et ses failles. le texte est beau dans la mesure où il sous-entend les événements sans aborder la partie sombre de but en blanc. L'auteur nous décrit un moment mais finalement ce qui nous importe c'est ce que chaque membre de la famille en fera. En cela c'est un exercice réussi je trouve !
Je remercie les 68 premières fois car ce livre a été une belle découverte malgré le sujet délicat.
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois.

Il y a des lectures qui se suivent et qui se ressemblent. Regardez les couvertures, étranges, non ? Toutes les 2 de bleu vêtues, un titre à l'encre blanche, la mer comme écrin pour une jeune fille à la longue chevelure brune…

Et bien, ce ne sont pas là les seules ressemblances !

Nous sommes toujours en vacances, c'est l'été ! Partons pour la côte méditerranéenne en compagnie d'Alice, la narratrice, Marie, sa soeur aînée, et leurs parents.

Ces vacances estivales, le père, enseignant, en rêve. Depuis plusieurs mois, il ne cesse d'en parler aux filles. Il faut dire que chaque année, la famille prend la route du sud de la France pour aller se ressourcer dans la villa familiale, celle achetée par les grands-parents dans les années 1970. Chaque année, Alice retrouve sa chambre, la chambre bleue. Marie a la rouge et les parents la verte. La blanche est réservée aux invités. Mais comme chaque année, la mère d'Alice et Marie est « fébrile ». Elle redoute les départs, elle n'aime pas faire les valises, elle craint les imprévus, les choses qui ne vont pas comme elle veut. Personne ne sait encore que cette année sera la dernière !

Cette histoire, elle commence avec une affaire de tombe. La narratrice se recueille, elle témoigne de ses états d'âme, ses sensations, ses émotions. Elle se pose une question : « Comment un simple souvenir peut-il faire si mal ? »

Avec ce roman, et à travers les yeux d'Alice, nous allons vivre l'été du drame.

Alice et Marie sont alors deux jeunes filles de 13 et 15 ans. Les vacances d'été, à la mer, dans le sud, c'est la voie de la liberté. A ces âges-là, quand on est une fille, on aspire à des aventures. L'amour est au coeur de toutes les discussions et suscite les premières émotions chez des adolescentes en quête de la 1ère fois. le jeu, c'est de séduire les garçons. Les filles se font belles, se maquillent, s'habillent de robes légères… C'est là, qu'entre soeurs, va fomenter une pointe de jalousie et de rivalité.


Ma soeur était mon modèle et ma pire ennemie. P. 17


La bataille est rude quand on est 2ème, que l'aînée a une longueur d'avance et vous traite avec dédain. A chacun ses armes, Alice va user de subterfuge pour attirer l'attention d'un homme, d'âge mûr celui-ci. Mais il y a un monde entre les adultes et les adolescents, c'est ce que va apprendre Alice.

Dans ces moments-là, on aurait bien besoin de pouvoir se reposer sur sa mère, mais pour Alice, ce n'est pas possible. Sa mère est bipolaire, tellement instable dans ses humeurs, tellement colérique parfois, qu'elle n'ose pas se confier à cet être fragile qu'un petit rien peut suffire à déstabiliser.


Tous habitués que nous étions, c'était toujours comme un mini tsunami, quelque chose qui arrivait sans que nous comprenions ce qui l'avait déclenché et auquel nous ne pouvions qu'assister, impuissants. P. 29


La relation mère-fille est totalement parasitée par la présence de la maladie. Toute la famille vit au rythme des crises de cette femme que les vacances ne suffisent pas à rassurer. On apprend assez vite le pourquoi de ses maux mais je vous laisse le découvrir au gré de la lecture.

Et puis un jour, ce qui devait arriver arriva, un drame. Là, on ne parle plus d'impuissance mais de culpabilité. La dimension des sentiments est décuplée à l'image de ce que peut éprouver Alice, torturée :


La culpabilité est pernicieuse et ne se laisse pas vraiment apprivoiser : elle ne devient jamais plus légère. Elle est toujours ce tiraillement interne, ce trou béant creusé dans le coeur, ces pensées sans fond s'entremêlant dans le cerveau. P. 61


Comment vivre avec le poids de cette tragédie ? Comment se construire soi-même ? Comment transmettre aux générations suivantes ce patrimoine familial si lourd à porter ?

C'est notamment la question que se pose Alice quand elle porte le regard sur sa propre fille. Doit-elle lui cacher ce passé si douloureux ? Pour la protéger bien sûr !


Lorsqu'elle parle, ensuite, me détaillant sa journée, comment elle a gagné contre les autres filles à la corde à sauter et pourquoi Pablo n'est plus son amoureux, je me dis qu'il y a bien un jour où il faudra que je lui explique.

Qu'elle a le droit d'être au courant, que cela fait partie de son histoire.P. 35


La lecture de « L'heure bleue » puis de « Treize » me laissent sous le choc des effets de la maladie mentale d'une mère sur ses filles, adolescentes. Comment surmonter une jeunesse bafouée et affronter sereinement sa vie d'adulte?

Je suis profondément troublée par le parcours de vie de ces jeunes filles, par ce conflit permanent entre la légèreté de l'adolescence et la violence des effets de la maladie.

Entre Alice de « Treize » et Zoé de « L'heure bleue », il y a tout l'alphabet (je viens de m'en rendre compte !) et pourtant, il semble bien que leur vie tourne autour du M, M comme Maman, M comme Maladie, M comme mentale. Un univers réduit à trois fois rien, une toute petite bulle !

2 romans très émouvants !
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