Le cinéma occupe une place singulière dans l'industrie, celle d'une économie de prototypes. Autrefois un solide pifomètre, une bonne dose d'expérience et la place privilégiée du cinéma comme divertissement familial laissaient une certaine marge d'erreur et de folie aux créateurs et aux producteurs. Depuis l'arrivée de la télévision, l'éclosion des technologies nouvelles et des groupes intégrés, le modèle industriel prévaut de plus en plus. On assiste à une rationalisation des modes de fabrication du domaine audiovisuel, le cinéma n'en étant plus qu'une branche. Ainsi, on a assisté à l'apparition d'une tendance lourde au management. On a vu débarquer des contrôleurs de gestion, des comptabilités analytiques, et toute une batterie d'économies d'échelle et de standards de financement : bref, l'industrie a soufflé dans les bronches du petit peuple des artistes.