AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de oiseaulire


Aurélien Bellanger a une belle plume.

Son récit de l'ascension d'un surdoué des affaires faisant fortune dans la téléréalité n'est pas inintéressante, mais à la longue il m'a lassée.

Le ton y est, l'élan y est. Mais je n'ai pas suffisamment d'intérêt pour le monde des affaires et du spectacle pour ce type de lecture, finalement assez monocorde. Et puis n'ayant jamais regardé de téléréalité, il me manque les bases nécessaires.

C'est exactement le genre de bouquin qui me donne l'impression d'être "hors-sol", une espèce rare et non protégée. Bon, la téléréalité, ce n'est pas le top, puis-je toujours essayer de me rassurer, mais une petite voix murmure au fond de moi "comment ai-je pu passer ainsi à côté de mon époque? ", "où étais-je pendant ce temps-là ?"

Pour ce qui est du style houellebecquien que l'on prête à Bellanger, il y est, c'est certain... mais Houellebecq, s'il a inauguré ce côté Chat Botté de l'analyse hyper acérée et lucide de grands pans de la vie économique (art, littérature, tourisme...) et sociétale, sait aussi revenir vers l'individu et ses désarrois intimes face à la grande machine broyeuse. Ses personnages sont sympathiques, car ils vivent et souffrent et tombent amoureux, et même s'ils sont de fieffés salauds, on les sent si proches de nous que ç'en est troublant ; d'ailleurs, Houellebecq a de l'indulgence avec l'humain, nul n'est à ses yeux un salaud à 100 %. Il y a chez lui une rédemption par la souffrance, ce qu'il n'y a pas chez le Sébastien de Bellanger, sorte de surdoué sans épaisseur.
Et pourtant... la fin du roman la suggère, cette épaisseur. L'auteur l'a faite brève pour qu'elle soit plus percutante. Je l'aurais aimée au contraire plus fouillée. le roman s'est ainsi raccroché à la tradition métaphysique et mystique de son mentor et la boucle est bouclée.

Cette oeuvre doit avoir son lectorat et le talent se sent. Mais il serait bon que Bellanger se dégage un peu de l'influence du Maître.
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}