AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de SZRAMOWO


René Belletto a écrit le recueil de nouvelles « le temps mort » en 1972, il avait alors 29 ans et c'était son premier ouvrage. Il obtint le prix Jean Ray pour ce premier ouvrage, en 1974.
Paradoxe éditorial, aucune nouvelle ne porte le titre du recueil.
Je regarde les rayons de ma bibliothèque et je me demande ce qu'est devenu René Belletto. Joue-t-il toujours de la guitare classique, comme le héros de Sur la terre comme au ciel, habite-t-il toujours Lyon ? Des questions aussi inutiles que vaines….
Le temps mort compte dix nouvelles.
Ces récits contiennent déjà les clefs de l'univers « belletien » :
Lyon, le héros qui habite au centre, les personnages fortunés qui eux résident dans la banlieue, enfin une banlieue cossue :
« …ne s'était vraiment privé de rien en s'offrant cette vieille demeure de la banlieue est, où l'on pouvait sans effort se croire en pleine campagne. »
L' « hispanitude » des personnages, Juan de la Torre par exemple dans la nouvelle l'homme de main ; les voyages et le train (; les maisons abandonnées prêtées par des amis ;
Les voitures poubelles :
« …ma voiture – vieille, délavée, coussins nauséabonds, moteur qui tape, radiateur fuyant, les portières s'ouvrent seules et le bouton de la radio, actionné, émet mystérieusement des jets puissants d'huile noire. »
Le rythme de la vie semblable à celui du métronome ;
La solitude du héros et sa crainte fantasmée des autres :
« Son visage fin, osseux, un peu dur, était très expressif. Son regard brillait d'intelligence ou de ruse. Cyril remarqua sa calvitie totale, parfait au point de paraître anormale, presque répugnante, comme si l'homme appartenait à une race différente. »
« En surprenant un regard de détresse et d'hostilité qu'elle lui jeta, il sut qu'il venait de se faire un ennemi de plus. Cette idée le découragea. »
La fascination des armes à feu,
« Il fuyait un étrange poursuivant, casqué, masqué et armé d'un fusil. »
« Je vérifiai une dernière fois que le petit révolver ne se voyait pour ainsi dire pas dans la poche intérieure gauche de ma veste, et je sonnai à la grille d'entrée.
Le sommeil et la crainte de la disparition, de l'abandon, de la disparition au cours de ces heures perdues pour la vie :
« Un soir du mois de juin, il ne parvint pas à s'endormir, bien qu'il se fut couché à l'heure habituelle et qu'aucun souci particulier ne troublât son esprit. »
« Après une toilette prolongée, je me couchai et dormis dix heures d'affilée. »
« Il rêva qu'il était attaché dans une baignoire aux Thermes, et qu'il assistait impuissant à une scène sanglante. »
« …et ce fut comme si le sommeil, tapi jusqu'alors dans le studio triste où il m'assaillait dès mon entrée, m'avait agrippé avec tant de forces que je devais maintenant le traîner partout avec moi, plus pesant d'heure en heure. »
« Je dors n'importe quand, de petits bouts de sommeil qui se répartissent d'eux-mêmes, sans lois précises de fréquence et de durée. »
Un livre collector pour les amoureux de l'oeuvre de René Belletto.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}