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Critique de ClaudemarSilva


Mémé est presque un totem. Pas interdit, mais "sacré". Peut-être comme toutes les grands-mères. La relation avec son petit-fils, Simon, est une relation complexe, comme beaucoup d'autres. En effet, nos ancêtres ont leur caractère sacré et nous le transmettent au fil du temps comme par le lait maternel. La proximité de nos ancêtres nous a en quelque sorte rendus plus sages et plus expérimentés dans la vie. C'est une relation, donc, de proximité, de confiance et de soutien mutuel. L'auteur prend le lecteur par la main pour un voyage urbain, mais qui n'est pas sans rebondissements. de Vincennes à Champigny, on se promène avec les personnages au long des rues et on entre avec eux dans les commerces. La grand-mère a peur de ce qu'elle considère trop moderne, notamment les moyens de transports. Elle préfère se promener à pied. Pour arriver à leur destin, ils doivent marcher au moins 20km. C'en est rien, d'après elle : « Viens, mon fils, on marche ». Au fil de leur promenade, la vieille dame découvre la ville, les métros, les noms de rues, les magasins et les noms français de choses simples comme les poivrons, par exemple. de son Algérie reste la nostalgie et la sensation que les choses étaient mieux et plus simples là-bas. En France tout est saugrenu voire même incompatible avec sa façon de vivre. Qu'est-ce que c'est un clochard, une chapelle, une écluse ? "Comment est-il possible que quelqu'un n'ait pas un endroit pour vivre, un toit au-dessus de sa tête ? ». le monde hors de sa terre natale lui semble inhumain et dangereux.
Le voyage proposé par l'auteur apparaît ainsi comme une grande métaphore. Vers quel endroit les personnages se dirigent-ils ? Est-ce la découverte ou la révélation d'un monde extérieur qui implique d'abord la découverte de soi ? Avec Mémé et Simon, le lecteur marche lui aussi vers l'inconnu. le voyage est long, exténuant et improbable. On entend tout au long du récit parler d'une fête à leur arrivée. Les mots sont tous là et même l'auteur, dans la postface, essaie de donner ses explications. Écrit-il par tendresse pour lui-même, envers son adolescence, ou pour tenter de comprendre ce chemin invisible qui traverse toutes les générations ? Voilà le chemin devant nous, les lecteurs ; il suffit de le suivre.
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