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Critique de alexandra1967


A celles et ceux qui ont été traversés par Dieu. Attention, je ne parle pas ici des dieux des hommes. Je parle de ce que l'on appelle dans le langage courant l'instant de grâce, cette conscience fugace qu'il existe un plus grand que nous, celui-là même qui nous relie au meilleur de nous-mêmes, cette gratitude indépendante de toute matière ou de toute pensée, Dieu en langage universel. Chacun vivra cette expérience au détour d'un paysage immense, d'une perte déchirante, d'une lumière boréale, d'un poème ou d'une peinture. L'artiste accompli est connecté au Cosmos et celle et celui qui regarde son oeuvre est à son tour touché. Et c'est chaque fois bouleversant.

Florence Ben Sadoun nous transporte dans ce bouleversement que lui a provoqué la peinture de Joan Mitchell et nous raconte cette femme dont elle aurait aimé être intime au point de partir à la rencontre de ses proches et devenir son amie imaginaire. Touchant de sincérité et juste de couleurs, ce voyage nous promène dans un certain XXème siècle, celui des artistes et du marché de l'art. Nous évoluons de conserve avec d'une part l'auteur et d'autre part la peintre Joan Mitchell si sensible et si farouche dans un univers qui charrie la liberté à tout prix et le sexisme en tous genres, la peinture comme un travail aussi exigeant que sa passion est dévorante, l'abandon et la mort.

En fonction de nos centres d'intérêt, certains passages nous parlent plus que d'autres. J'ai personnellement adoré la rencontre avec Paul Auster et Samuel Beckett. Est décrit dans ce chapitre le lien réciproque et indicible entre le peintre et l'écrivain, ce lien qui les autorise à parler l'un de l'autre dans un respect et une compréhension infinis de ce que signifie : travaille, regarde, ressens.
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