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Critique de Alexielle63


Dans la toute première, celle qui donne son nom au recueil, le narrateur est dans le coma suite à un accident de voiture. Lorsqu'il se réveille, l'infirmière qui était à son chevet lui remet les notes qu'elle a prises quand il était inconscient. D'abord prudent, il finit par ouvrir cette boîte de Pandore. L'atmosphère créée par l'auteur est étrange. Il nous interroge sur notre inconscient : est-il souhaitable d'y avoir accès ou ne vaut-il pas mieux laisser les choses en l'état. La chute éclaire cette nouvelle d'un nouveau jour.
Dans La Volière, un jeune homme est appelé au chevet de son oncle mourant. Celui-ci lui signifie alors ses dernières volontés : être enterré près de la volière. Commence alors pour le neveu une enquête surprenante, qui l'amènera à découvrir le passé de son oncle, que ce dernier a précautionneusement tenu caché. Encore une facette de l'auteur que je ne soupçonnais pas et qui me plait beaucoup. C'est la nouvelle que j'ai le plus aimé. le ton est juste, plein de pudeur et chargé de tendresse. On sent tout l'amour qui unissait l'oncle et le neveu, même s'il n'a jamais été dit. J'aurais aimé prolonger le moment passé avec le personnage et la dernière arrivante, être une petite souris et savoir ce qu'ils se disent, comment évolueront leur relation, etc…
Le narrateur d'Un Temps de blues nous fait part de ses doutes. Il est en pleine introspection, un soir de pluie, autour d'un verre, accoudé à un bar. Il a renoncé à bien des choses en grandissant. C'est un homme tout ce qu'il y a de plus banal, qui s'est laissé porter par les événements plus qu'il ne les a provoqués, voulus ou vécus. Las, on le sent au bout du rouleau mais il retrouve finalement du courage. C'est la plus courte des nouvelles. Faite de phrases hachées, elle permet de suivre le cours des pensées du narrateur, comme si nous étions dans sa tête. Très réaliste, elle nous renvoie à nos propres moments d'égarement, de découragement, que l'auteur retranscrit très bien !
Dans Transfert, un homme en couple depuis maintenant 12 ans, pense être heureux en ménage. Il aime sa femme, même s'il la connait par coeur. Pourtant, un beau matin, le couperet tombe : celle-ci lui annonce qu'il devrait consulter un psychanalyste. Elle le trouve maussade, triste, dépressif, totalement l'inverse de l'image qu'il donne au lecteur et qu'il a de lui-même et de leur couple. Devant son insistance, il finit par douter, se remet en question, ne comprend pas et va finalement la fuir. L'attitude obsessionnelle de son épouse, à vouloir absolument que quelque chose n'aille pas chez lui, va même le pousser à la faute. C'est l'arroseur arrosé. Encore une très belle chute, à l'ironie douce-amère, qui fait sourire.
La Pétition est la nouvelle que j'ai la moins aimé. Un présentateur radio décroche une interview avec Harrison Ford. Il attend avec grande impatience que son collègue vienne le chercher. La sonnette se fait entendre : il descend donc et ouvre mais tombe sur un invité imprévu : Jean-Baptiste, une connaissance, qui lui demande de signer une pétition pour la libération de José Fammenes et si possible de glisser un petit mot sur sa station au sujet de la manifestation qui a lieu le soir même. Désireux de se débarrasser au plus vite de l'importun, il signe et tombe alors sur un nom qu'il reconnait : Marlène, une jeune femme rencontrée quelques années plus tôt et pour qui il a eu le coup de foudre. Pour avoir son adresse, il demande à garder la pétition, promettant de la rendre plus tard dans la journée. Tout ne va pas se dérouler selon ses plans. Les catastrophes s'enchaînent, effet papillon oblige et mènent notre héros à sa perte. Ce personnage agaçant, rêveur, farfelu, m'a laissée indifférente dans ses tentatives désespérées pour rétablir les choses. Un vrai Gaston Lagaffe mais en beaucoup moins drôle !

De manière globale donc, j'ai beaucoup aimé ces nouvelles aux sujets sérieux mais dans lesquelles on retrouve néanmoins cette ironie, ce ton mordant, qui caractérise si bien l'auteur, notamment dans leur chute, et que j'avais déjà noté dans Malavita. Je trouve que le format lui réussit parfaitement. Il sait créer une ambiance, poser le décor et présenter ses personnages en peu de mots. Chaque nouvelle se suffit à elle-même. Il nous montre une autre facette de son talent et j'ai bien envie d'en découvrir plus encore !
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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