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J'avais découvert Tonino Benacquista avec Malavita, que j'avais adoré, et je poursuis avec ce recueil de nouvelles, d'une centaine de pages qui m'a une nouvelle fois conquise.

Le recueil s'ouvre sur La boite noire qui donne son nom au recueil. On y découvre un homme qui après un accident de voiture passe une nuit dans le coma :
"Il y a eu cet énorme rayon de lumière. J'ai senti que mon corps s'élevait à l'aplomb, dans les ténèbres, à une vitesse folle. J'ai eu peur de heurter une borne invisible du cosmos. Un souffle d'air chaud m'a ramené sur terre et m'a couché, lentement, au beau milieu d'un pays d'horreur. Là, immobile, incapable de me hisser sur mes jambes ou même d'ouvrir les yeux, je n'ai pu que les entendre : chiens hurleurs et loups affamés, hyènes meurtries au rire aigre, feulements de fauves autour de ma carcasse. le silence et l'oubli ont mis des siècles à tisser un cocon où, enfin, j'ai pu me lover tout entier.
Jusqu'à ce qu'un Dieu de miséricorde me rende la vue.
Et la vie."
Il est dans un coma léger qui le fait parler et l'infirmière prend note de la totalité de son monologue. Il va donc découvrir ce que son inconscient a a lui révéler. "On se demande souvent ce que l'on ferait si la chance nous était donnée de lire notre avenir. Je sais aujourd'hui que connaître son passé a quelque chose de bien plus extraordinaire. La peur du lendemain est une plaisanterie comparée à celle de la veille. Et le destin n'est rien qu'un peu de passé en retard." C'est une nouvelle passionnante et surtout pleine d'humour.

Vient ensuite La Volière, l'histoire d'un homme qui part en Hongrie au chevet de son oncle mourant. Celui-ci lui livre une dernière volonté, vouloir être enterrer près de la volière. le neveu a donc trois jours pour comprendre ce que cela signifie. C'est une nouvelle très émouvante.

Dans Un Temps de blues, c'est un homme accoudé au bar qui se livre a nous, nous fait par de ses doutes. C'est une nouvelle qui fait réfléchir.

Dans Transfert, on suit un couple ensemble depuis de très longue année : "- Tu as bien dormi, Minou ? Minou c'est Catherine, la femme de ma vie, je l'ai épousée il y a douze ans. Elle se plaint depuis longtemps d'avoir les fesses qui tombent et cherche à m'en persuader, mais je note aucune différence. [...]"
C'est l'homme le narrateur et sa femme le pousse a faire une thérapie pour soigner sa dépression. Mais c'est une forme bien particulière de thérapie qu'il va choisir. J'ai adoré cette nouvelle, la chute est superbe et m'a beaucoup fait rire.

Le recueil se referme sur La Pétition, la nouvelle la plus longue mais sans aucun doute la nouvelle que j'ai le moins apprécié. On y rencontre un journaliste qui s'apprête a faire une grande interview mais les événements s'enchaînent de manière totalement imprévu.

Voici un excellent recueil de nouvelles, l'auteur m'a encore une fois conquise par sa plume.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Il y a peu je m'étais promis de renouer avec la plume de Tonino Benacquista. Pour ce faire j'ai choisi ce recueil de 5 nouvelles.

La Boîte noire donne le titre au recueil. C' est la boite où tout un chacun a enfoui ses faits et gestes, ses pensées les plus secrètes. C'est "grâce à une nuit dans le coma" et à la prise de notes d'une infirmière férue de psychanalyse que Laurent Aubier aura l'occasion de l'ouvrir ... Jubilatoire

La volière est un texte plein de tendresse, de fidélité à l'enfance. Emouvant à souhait , sans doute ma préférée.

Un temps de blues : un homme à la mitan de sa vie, aura t'il ou non l'énergie de se lever demain matin? A lui de se convaincre qu'il est encore capable du meilleur et que la vie en vaut la peine.

Transfert. Un couple, douze ans de mariage, Madame est convaincue que Monsieur fait une dépression, veut le convaincre de consulter, le harcèle 24h/24 à ce sujet. Il finit épuisé, plus déprimé que jamais à consulter..... Vous avez déjà entendu parler de Transfert? Chute improbable quoique !

Que dire de la dernière nouvelle: la pétition? J'avoue n'avoir adhéré ni au sujet ni à l'écriture . Quand les évènements s'enchainent , que l'imprévu s'en mêle il y a de quoi perdre le Nord. Et si je n'avais rien compris , va savoir?

Rendez-vous presque réussi .


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"J'ai constaté encore une fois que la loi de l'emmerdement maximal est la plus inviolable de toutes" (page 101).

Un homme qui se voit confier, par une infirmière, la transcription de son délire comateux censé révéler la clef de son inconscient dans "La boîte noire", véritable "machine à explorer l'âme", "une chance unique de comprendre l'on est devenu ce que l'on est" ; un vieil homme demandant à être enterré près de "La volière" ; comment faire déraper le destin par "Un temps de blues" ; comment devenir fou ... ou se faire passer pour tel dans "Transfert" ; comment une rencontre ratée avec Harrison Ford peut tourner au lynchage dans "La pétition" ... c'est ce que nous concocte Benacquista dans ce petit recueil.

D'accord, je ne suis pas très bon public pour les nouvelles (sauf pour Buzzati, qui est quand même un cas à part), mais ici il s'agit de petites nouvelles délassantes et savoureuses, lues dans le bain, pendant que j'ai encore une baignoire et que je rentre encore dedans (oui, je sais, ce n'est pas durable). Bon format aussi pour les transports en commun (testé et approuvé).

On retrouve le ton tendre et noir à la fois de Benacquista (lire le très bon Malavita, si ce n'est déjà fait) ; à partir de situations banales, il projette ses personnages dans des situations qui les dépassent : finalement "la pluie ne sert qu'à déraper de sa trajectoire habituelle" (page 61). Ils s'y débattent avec plus ou moins de succès.

En bref, une petite lecture bien sympathique.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Allongé sur le divan de ma psy, je me sens prêt à discourir sur mes types de lecture. Par moments, j'ai envie de voyages. A d'autres, j'ai envie de réfléchir sur ma société, sur mon malaise au sein de celle-ci ou sur les injustices flagrantes dont je ne m'élève pas. Et puis, parfois, j'ai juste envie de me détendre, de lire pour m'amuser, sourire et ne pas prendre la vie au sérieux.

Dans ces nouvelles, on y découvre épisodiquement les petits travers de chacun, on y croise la route de Harrison Ford en même temps que celle d'un condamné à mort d'une « république » exotique, on y comprend pourquoi le vieux veut être enterré prêt d'un bordel d'antan... On s'y amuse souvent, on sourit, on imagine... Cela pourrait être nous le héros malheureux de la nouvelle, même si en fait c'est toujours le voisin. Au fait, une question sans réponse : Vous faisiez quoi le 17 Juillet 1994 entre 22 et 23 heures ?
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Les choses se passent rarement comme on les a prévues, c'est tout le sel et le poivre de la vie.
Ces nouvelles sont rafraîchissantes, avec le bon dosage de l'humour et de l'ironie, un accent Buzzatien et des chutes aussi hautes qu'inattendues,..
Bref à recommander comme en apéritif avant d'affronter les nouvelles surprises de notre existence.
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Très bon recueil de nouvelles avec parfois des chutes intéressantes. "La boite noire", nom de la nouvelle qui donne son nom au recueil est particulièrement prenante, avec un homme souffrant d'une forme de coma lors duquel il parle sans cesse, mettant à nu son inconscient. Une fois réveillé, il va découvrir des éléments de sa vie qu'il ne soupçonnait pas ou en tout cas pas consciemment. "La volière" est surprenante, tendre et et plein de drôlerie, "Transfert" s'attaque au couple, à la routine, la façon dont on voit l'autre, les blocages de communication, les risques d'éclatement du couple et tout cela dans l'humour. " J'ai moins aimé "un temps de blues" beaucoup plus sommaire mais "la pétition" est riche de péripéties et de cas de conscience, avec un final se refusant d'être "romanesque", refusant les ficelles des romans épiques, mais préférant la lucidité du réel.
Tonino Benacquista, une fois de plus, ne m'aura pas déçue, avec ses thèmes et son écriture fine et qui touche juste.
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Dans la toute première, celle qui donne son nom au recueil, le narrateur est dans le coma suite à un accident de voiture. Lorsqu'il se réveille, l'infirmière qui était à son chevet lui remet les notes qu'elle a prises quand il était inconscient. D'abord prudent, il finit par ouvrir cette boîte de Pandore. L'atmosphère créée par l'auteur est étrange. Il nous interroge sur notre inconscient : est-il souhaitable d'y avoir accès ou ne vaut-il pas mieux laisser les choses en l'état. La chute éclaire cette nouvelle d'un nouveau jour.
Dans La Volière, un jeune homme est appelé au chevet de son oncle mourant. Celui-ci lui signifie alors ses dernières volontés : être enterré près de la volière. Commence alors pour le neveu une enquête surprenante, qui l'amènera à découvrir le passé de son oncle, que ce dernier a précautionneusement tenu caché. Encore une facette de l'auteur que je ne soupçonnais pas et qui me plait beaucoup. C'est la nouvelle que j'ai le plus aimé. le ton est juste, plein de pudeur et chargé de tendresse. On sent tout l'amour qui unissait l'oncle et le neveu, même s'il n'a jamais été dit. J'aurais aimé prolonger le moment passé avec le personnage et la dernière arrivante, être une petite souris et savoir ce qu'ils se disent, comment évolueront leur relation, etc…
Le narrateur d'Un Temps de blues nous fait part de ses doutes. Il est en pleine introspection, un soir de pluie, autour d'un verre, accoudé à un bar. Il a renoncé à bien des choses en grandissant. C'est un homme tout ce qu'il y a de plus banal, qui s'est laissé porter par les événements plus qu'il ne les a provoqués, voulus ou vécus. Las, on le sent au bout du rouleau mais il retrouve finalement du courage. C'est la plus courte des nouvelles. Faite de phrases hachées, elle permet de suivre le cours des pensées du narrateur, comme si nous étions dans sa tête. Très réaliste, elle nous renvoie à nos propres moments d'égarement, de découragement, que l'auteur retranscrit très bien !
Dans Transfert, un homme en couple depuis maintenant 12 ans, pense être heureux en ménage. Il aime sa femme, même s'il la connait par coeur. Pourtant, un beau matin, le couperet tombe : celle-ci lui annonce qu'il devrait consulter un psychanalyste. Elle le trouve maussade, triste, dépressif, totalement l'inverse de l'image qu'il donne au lecteur et qu'il a de lui-même et de leur couple. Devant son insistance, il finit par douter, se remet en question, ne comprend pas et va finalement la fuir. L'attitude obsessionnelle de son épouse, à vouloir absolument que quelque chose n'aille pas chez lui, va même le pousser à la faute. C'est l'arroseur arrosé. Encore une très belle chute, à l'ironie douce-amère, qui fait sourire.
La Pétition est la nouvelle que j'ai la moins aimé. Un présentateur radio décroche une interview avec Harrison Ford. Il attend avec grande impatience que son collègue vienne le chercher. La sonnette se fait entendre : il descend donc et ouvre mais tombe sur un invité imprévu : Jean-Baptiste, une connaissance, qui lui demande de signer une pétition pour la libération de José Fammenes et si possible de glisser un petit mot sur sa station au sujet de la manifestation qui a lieu le soir même. Désireux de se débarrasser au plus vite de l'importun, il signe et tombe alors sur un nom qu'il reconnait : Marlène, une jeune femme rencontrée quelques années plus tôt et pour qui il a eu le coup de foudre. Pour avoir son adresse, il demande à garder la pétition, promettant de la rendre plus tard dans la journée. Tout ne va pas se dérouler selon ses plans. Les catastrophes s'enchaînent, effet papillon oblige et mènent notre héros à sa perte. Ce personnage agaçant, rêveur, farfelu, m'a laissée indifférente dans ses tentatives désespérées pour rétablir les choses. Un vrai Gaston Lagaffe mais en beaucoup moins drôle !

De manière globale donc, j'ai beaucoup aimé ces nouvelles aux sujets sérieux mais dans lesquelles on retrouve néanmoins cette ironie, ce ton mordant, qui caractérise si bien l'auteur, notamment dans leur chute, et que j'avais déjà noté dans Malavita. Je trouve que le format lui réussit parfaitement. Il sait créer une ambiance, poser le décor et présenter ses personnages en peu de mots. Chaque nouvelle se suffit à elle-même. Il nous montre une autre facette de son talent et j'ai bien envie d'en découvrir plus encore !
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Tonino Benacquista, c'est de la gaité bien enlevée. Ça se lit facilement, c'est intelligent, imaginatif et facétieux, j'adore !

Ce livre-ci reprend quelques une des nouvelles initialement parues dans le recueil « Tout à l'égo ».
La première nouvelle donne son titre au recueil. Un homme y découvre son inconscient au travers de notes prises par une infirmière, à son chevet, pendant qu'il parlait dans son sommeil. Psychanalyse facile, certes, mais on se prend vite au jeu.
Plus amusantes, « La volière » où un homme découvre une partie cachée de la vie de son grand-père, tendre et romantique, et « Transfert », immorale mais tellement drôle.

Les autres textes du recueil sont plaisants, mais moins remarquables que ceux que je viens de citer.
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Une agréable nouvelle qui m'a fait passer un bon moment de par son originalité, et le flôt coulant de son écriture.
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Ce court recueil de nouvelles de Tonino Benaquista ne restera, je pense, pas dans ma mémoire... La première, qui donne son nom à l'ensemble, est plutôt astucieuse et bien conçue, avec cet homme victime d'un accident et dont l'inconscient s'est exprimé dans son sommeil. L'enquête consiste surtout à retrouver à quoi correspondent les assertions sybillines du carnet, et bien que tous les mystères soulevés par "la boîte noire" ne soient pas résolus, l'un d'entre eux fournira la chute et la clé même du début de la nouvelle. Il est aussi intéressant de voir l'obsession pour ces secrets personnels comme une drogue, au même titre que la clope...
La deuxième prend un tour plus affectif, voire romantique : la recherche d'une mystérieuse volière pour y enterrer l'oncle du narrateur. La troisième relève plus du récit d'ambiance, un arrêt sous la pluie, un arrêt de la pluie... Cafardeux, mais sa brièveté et l'espoir des dernières lignes la sauvent. Quatrième étage: un narrateur dont la vie avec une femme trop prévisible se dérègle tout d'un coup dans une obsession de dépression et de psychothérapie. Bien que j'apprécie la mécanique à l'oeuvre dans cette nouvelle et sa chute, la misogynie latente du récit ( "Minou" est montrée comme ayant bien mérité ce qui lui arrive!) me dérange un peu . Cinquième et dernier étage: Rien pané à cette dernière et longue nouvelle sur l'enfer vécu par un journaliste minable et désabusé qui essaie malgré tout d'interviewer Harrison Ford et lui faire signer une pétition pour sauver un type d'une exécution dans une dictature lointaine... C'est long, compliqué, je n'ai rien trouvé à sauver dans celle-là.
Le style, ici toujours à la première personne, de Benaquista, est à la fois goguenard et désemparé, assez fluide et pour tout dire agréable à lire. Ca a du charme, celui d'un certain courant masculin, efficace et gouailleur du polar français des années 1990-2000 , surtout grâce à l'humour, mais que j'ai trouvé ici très anecdotique. Si d'autres livres de lui (peut-être La maldonne des sleepings, ou Malavita?) me tombent sous la main, je jetterai un coup d'oeil, ça passe le temps sans prendre la tête, ce qui est souvent ce qu'on demande à ce type de bouquins!
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