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Critique de Nadael


Ils ont quitté terre, famille, amis, repères. Ils ont traversé l'océan immense. Sur le bateau, vague à l'âme et rêve de bonheur mêlés affluaient continuellement dans leur corps, dans leur coeur et dans leur tête. Mais avant de fouler le sol de leur pays d'accueil, ils ont débarqué à Ellis Island, passage obligé, porte d'entrée de l'Amérique. Nous sommes en 1910. Depuis des décennies les immigrés européens descendent là. On les ausculte, on les questionne, on inspecte leurs bagages. Certains restent quelques heures, d'autres passent la nuit. C'est ce qui va arriver à Emilia, Donato, Esther, Gabor… Une journée brumeuse, flottante, empreinte de doute, à observer les autres visages souvent graves, à livrer un combat intérieur entre vaillance et angoisse. – Un jeune homme, Andrew Jonsson, photographie ces nouveaux arrivants, fige leurs expressions, capte leur regard et une partie de leur histoire peut-être. Cette activité le fascine ; il aimerait tant, lui le fils d'une famille de grands bourgeois, lever le voile à travers elle sur ses propres origines (son père est islandais) qu'on lui a toujours tues. – Une nuit agitée mais pleine d'espoir. Un temps en suspens. L'obscurité révèle les aspirations des esprits, l'exaltation des corps, la langue inestimable qu'ils ont en leur sein. Emilia, jeune femme italienne éprise de liberté artiste peintre, son père Donato comédien et son inséparable livre de l'Enéide, Gabor l'homme au violon désireux d'abandonner son clan, Esther l'arménienne couturière survivante du génocide… tous voient l'aube poindre et avec elle l'éclat des couleurs, la résonance de leurs mots, la grâce de leur art. Ils réalisent enfin l'exil comme un renouveau.
Un roman d'une grande humanité, enveloppant, à l'écriture sensuelle, au rythme lent, aux longues introspections comme des incantations, sur ceux qui partent, par choix ou obligation. Un cheminement intime, une portée universelle.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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