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sur 490 notes
Un jour et une nuit à Ellis Island en 1910 : le temps pour les migrants juste débarqués de passer les contrôles, d'être acceptés ou rejetés. Pendant ce moment de flottement suspendu entre le monde d'avant et le monde d'après, plusieurs destins se croisent : Esther, l'Arménienne stigmatisée par le massacre des siens ; Gabor le gitan, qui fuit avec son clan la persécution en Europe ; Emilia et son père Donato, Italiens aisés qui ont choisi l'exil pour survivre à un deuil ; Andrew le photographe, Américain de la seconde génération à la recherche de ses racines ; Hazel la prostituée qui prépare obstinément son changement d'existence…


Tous ont en commun de se situer sur la brèche d'un nouveau départ, de trouver le courage de rompre avec le passé pour prendre leur destin en main et pour préserver ou redonner un sens à leur bien le plus précieux : la vie.


L'auteur a elle-même connu les affres de l'exil, son déchirement et son formidable espoir, autant d'émotions qu'elle restitue au fil d'une écriture sensible et poétique, toute en finesse et en profondeur, où chaque terme est soigneusement choisi, chaque questionnement intensément réfléchi. L'expression se fait passionnée, et se retrouve exaltée bien au-delà des mots, de manière très charnelle au travers de la passion amoureuse, ou de façon artistique par le biais de la photographie, de la peinture et de la musique.


Vibrant hommage à ceux qui partent, ou qui ont la force d'affronter les risques du changement et de la liberté pour vivre pleinement leur vie, quitte à tout perdre pour mieux se retrouver, ce roman d'une beauté indéniable est aussi d'une actualité brûlante : il nous rappelle les valeurs fondamentales qui font notre humanité, et que les préoccupations matérielles et le souci de sécurité nous font souvent perdre de vue.


Pourtant, ces qualités n'ont pas suffi à me séduire totalement : il ne se passe factuellement pas grand-chose dans ce récit avant tout introspectif, centré sur les combats intérieurs des protagonistes. Le poids de la réflexion a fini chez moi par nuire à la puissance de l'histoire, par ailleurs contrecarrée par un certain trop-plein d'exaltation autant intellectuelle que charnelle.


Ceux qui partent m'ont finalement plus ou moins laissée à quai, presque aussi déchirée qu'eux : avec l'envie d'aimer ce livre admirable de grande facture, mais que j'ai trouvé par moments un peu ennuyeux.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un passage dans une librairie extraordinaire du vieux Vannes [Morbihan ], "Le Silence de la mer ", où je serais bien restée des heures à fouiner dans leur fonds littéraire, très engagé et personnalisé... si je n'avais eu une visite non reportable !...

J'ai toutefois pris le temps d'acheter le dernier opus de Jeanne Benameur, parmi mes auteures de prédilection... même si j'ai lu plusieurs fictions autour d'Ellis Island, dont l'excellent texte de Gaëlle Josse, "Le Dernier gardien d'Ellis Island "...je me suis lancée !

"Les émigrants ne cherchent pas à conquérir des territoires. Ils cherchent à conquérir le plus profond d'eux-mêmes parce qu'il n'y a pas d'autre façon de continuer à vivre lorsqu'on quitte tout.
Ils dérangeront le monde où ils posent le pied par cette quête même." (p. 326)

Le titre choisi par Jeanne Benameur est d'une simplicité extrême...et le style de cette auteure nous " prend aux tripes" d'emblée !...Sans oublier la couverture sépia, également sobre, exprimant l'essentiel de cette fiction... !


"Il s'est habitué maintenant aux arrivées à Ellis Island. Il sait que la parole est contenue face aux étrangers,que chacun se blottit encore dans sa langue maternelle comme dans le premier vêtement du monde." (p. 12)


En faisant des recherches, je découvre que l'auteure a débuté son oeuvre par l'écriture de poésie, ainsi qu'un texte-poème de Jeanne Benameur, édité récemment par Bruno Doucey, dont le titre est des plus évocateurs "La Géographie de l'absence"... j'apprends ainsi que notre auteure a aussi vécu le drame de l'exil, le chagrin d'être arraché à son pays. Dans ce cas, elle était une petite fille de cinq ans, devant partir de l'Algérie avec sa famille... entre un père algérien et une maman italienne...Alors, elle sait de quoi elle parle, et nous le sentons très fort au fil de ce texte...; on ressent vivement le choix exigeant de chaque mot...!!

"Comme les grands oiseaux qui vont chercher l'asile propice pour faire leur nid, ils sont partis mais les hommes n'ont pas la liberté des ailes. La nature ne les a pas pourvus pour se déplacer au-dessus des mers et des terres. Il leur faut faire confiance à d'autres hommes pour être transportés.
Et pour être accueillis ? "(p. 27)


Dans cet espace "charnière" d'Ellis Island... nous nous prenons de sympathie avec les différents personnages: le jeune photographe, Andrew Johnson, New-Yorkais, père islandais, mère fière de son ascendance qui a appartenu aux premiers pionniers, refusant toutefois de parler de tous ces migrants; Ce fils,complice de sa grand-mère islandaise,qui tente de comprendre le passé de sa famille, en captant un peu de ces visages croisés, de leur destinée; Donato et sa fille Emilia, lui comédien talentueux,
amoureux des textes anciens; Emilia, dessinatrice et peintre...ils partent pour "tourner" la page, atténuer le chagrin de la mort prématurée de la maman; Esther, l'Arménienne...qui a vu mourir les siens; Gabor, gitan violoniste, orphelin, élevé par son grand-père, espérant aussi une nouvelle existence. Tous ces êtres vont se croiser, s'aider même silencieusement; un regard amical, bienveillant... pour s'insuffler du courage dans ce "no man's land" de l'attente, de l'espoir !

Récit au style magnifique, entre prose et poésie !! On pourrait sans doute être parfois gêné par des phrases très "léchées" aux thèmes identiques... comme des sortes d'incantation, mais cela fait partie intégrante de la musique, du rythme du texte...

"La douleur qui n'est pas écrite n'a pas de forme, elle peut envahir tout l'air et on peut en être envahi simplement en respirant." (p. 54)

Chaque personnage possède un moyen,une passion , un talent particulier pour moins souffrir dans ses deuils et ses manques: que cela soit la lecture , le théâtre, la musique, la peinture, et la tendresse des corps [ thème très présent...pour un oubli de tout, nécessaire, vital et en même temps,dans un instinct de Vie, plus fort que tout ...] dans ce moment charnière, où chacun tente de se projeter dans un Avenir...différent... Ces personnages, tous attachants, qui veulent oublier l'angoisse de leur statut angoissant de migrant...entre deux pays... le leur et celui qu'ils ont choisi pour se reconstruire....recommencer !

"Si jamais personne ici ne veut d'eux, de ce qu'ils sont vraiment, comment vont-ils vivre ? Dans quel regard vont-ils trouver le respect qui donne la force de vivre ?" (p. 147)

Une lecture très forte, exceptionnelle en émotions et questionnements "universels"... qui ne peut que nous interpeller au plus profond de nous mêmes....Je prolongerai cette lecture avec "La géographie de l'absence" , texte que j'ai commandé aussitôt, qui parle aussi d'exil, et de déracinement...
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Ceux qui partent. Que de promesses avec ce titre d'une actualité malheureusement chaque jour un peu plus brûlante.
Nous sommes en 1910, New York, Ellis Island camp de rétention où débarquent des flots de migrants venus du vieux continent. Un père et sa fille ayant quitté l'Italie débarquent d'un des nombreux paquebots. Un photographe saisi l'instant, le point zéro de leur nouvelle vie. Un instantané qui capte tous les espoirs, toutes les craintes, toutes les questions et déjà toute la nostalgie de ces gens ayant tout quitté dans l'espérance de jours meilleurs.
Jeanne Benameur va nous faire vivre leur première journée et leur première nuit d'attente dans ce centre où l'on délivre le droit de vivre ou le devoir de retourner crever chez soi.
Nous suivrons également les premiers pas de cette femme ayant échappé au génocide Arménien ou encore de gens du voyage en route pour l'Argentine.

Une première journée qui sur les 200 premières pages valaient bien les 5 étoiles même si j'ai regretté rapidement que ce fragment de famille Italienne soit aisé, ne manquant de rien, qu'elle ait voyagé sur le pont supérieur et que l'exil soit choisi par la fille qui rêvait d'une liberté dont ne jouissaient pas les femmes au début du 20e siècle. Elle ne se voyait pas finir en mama et on peut la comprendre. Peu importe après tout puisqu'il y a presque autant de raisons de tout quitter que de migrants. Page après page, les 5 étoiles s'imposaient naturellement tant je trouve l'écriture de l'auteure toujours aussi belle, puissante, d'une douceur voir d'une tendresse qui contraste avec les situations. Cette écriture qui fait que j'étais migrant comme j'ai été danseuse (si si) dans « Laver les Ombres » par exemple.
Et puis et puis… et puis vint la nuit et c'est là que tout a commencé à merder pour moi.
Aux premiers pas de la lune sont venus se greffer les parents du photographe dont le père et la grand-mère sont des exilés d'Islande. Et puis une fiancée choisie par eux pour leur chère tête blonde et puis et puis… et puis on tombe dans le hors sujet dans ce dernier tiers du livre. On se retrouve en pleine collection Harlequin tout un monde d'évasion. X est raide dingue de Y et c'est réciproque mais Y tenant à sa liberté blablabla. Pendant ce temps W est aussi raide dingue de Y mais Y ne le voit pas (snif snif). W va passer son spleen avec Z, dame de petite vertu et amoureuse de M ami de W. Si on ajoute N folle de X, jalouse à en mourir et les parents de W qui ont la libido tenace sans parler du père de Y qui se dit aussi que depuis le temps qu'il est fidèle au souvenir de sa défunte épouse, il irait bien se soulager d'un poids coté en bourses, oh Jeanne, c'est quoi ce bordel????
Alors oui, encore une fois c'est très bien écrit mais quel rapport avec « Ceux qui partent » ? Ce sont les histoires de coeur et de cul de tout le monde que tu nous racontes là. Ceux qui restent connaissent aussi les déboires amoureux, les passions torrides, les corps à corps enflammés. C'est comme ça depuis la nuit des temps et peu importe les frontières, les religions ou le débat fromage ou pas dans le gratin Dauphinois. Tu me diras que c'est ton livre et que tu lui donnes le sens que tu veux et je ne dirai pas le contraire mais pour moi il se termine vers la page 180. Après c'était une autre histoire que je n'aurais pas acheté.
De 5 étoiles j'hésitais entre 4 et 3,5 (car, je me répète, j'adore ton écriture) et puis et puis… et puis le dernier chapitre a mit tout le monde d'accord entre mon envie de mettre une bonne note malgré tout et mon hésitation à laisser parler ma déception. On se croirait à la fin d'un mauvais téléfilm Américain (pléonasme je sais) où au générique de fin on a le droit à quelques lignes pour nous dire que machin a été condamné à 250 ans de travaux forcés ou que machine vit maintenant dans l'Ohio au sein d'une communauté Mormon. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, j'ai jamais été fan alors quelle frustration que cette fin.
J'ai adoré les deux premiers tiers du livre, j'ai détesté le dernier.
3 étoiles parce que comme on dit, qui aime bien châtie bien.
Vivement le prochain madame Benameur parce que je serai encore de vos lecteurs sans aucune hésitation.
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Ceux qui partent est un poème de 320 pages. Merci Jeanne Benameur pour cet ouvrage. C'est une pépite, une douceur qui se déguste.
Liberté, c'est le fil rouge. Autour de ce mot se glissent les couleurs, les musiques, les paroles, les souvenirs, l'espoir du futur, la mouvance de la vie...
Le fond de l'histoire, l'immigration aux Etats-Unis au début du XXème siècle. L'espoir de ces nouveaux arrivants qui débarquent à New York avec dans leurs bagages leur histoire. Mais en fait, cela importe peu... L'histoire pourrait se dérouler en un autre lieu, une autre époque.
Ce livre se lit, peu à peu, pas d'une traite... Les mots de Jeanne Benameur se dégustent, le lecteur se laisse emporter dans ce rythme langoureux.
Ce n'est pas le 1er livre de cette auteure que je lis, et je suis encore une fois conquise. Ce livre, il faut prendre le temps de le lire, pour le laisser nous imprégner, nous submerger. Besoin de pauses pour laisser les mots se faufiler en nous et nous emporter dans une sensation poétique. L'histoire en elle-même importe peu finalement. C'est un livre de sensations, de ressentis. Un livre à lire au calme, un livre apaisant.
Un véritable coup de coeur !!
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« Ceux qui partent » pour refaire leur vie sur un nouveau continent, ceux qui meurent, ceux qui nous quittent... Partir peut être libérateur, et l'on peut voir dans chaque départ non-pas une fin, mais un (re)commencement. Donato et sa fille Emilia, par exemple, ont volontairement quitté l'Italie, où plus rien ni personne ne les retenait et où leurs souvenirs les étouffaient, pour démarrer une nouvelle vie plus libre à New-York. Dans le bateau avec eux, des gens du voyages que les guerres ont chassés, forcés pour leur part de quitter les routes pour rejoindre Ellis Island via l'océan. Parmi eux Gabor, qui se demandera en rencontrant Emilia s'il a trouvé son coeur d'attache, ou s'il doit partir, encore, suivre les siens. A l'arrivée, un photographe amateur s'imprègne de cette ambiance d'exil pour retrouver un peu de l'histoire de sa propre famille, elle-même immigrée, dont il ne connaît pas tous les secrets et dont les silences le hantent. Enfin son meilleur ami, Matthew, est quant à lui parti ailleurs tenter de trouver l'oubli d'un chagrin d'amour… Naviguant d'un personnage à l'autre, Jeanne Benameur nous fait certes toucher du doigt les conditions d'arrivée de ces immigrés, et les réactions qu'elles provoquent en chacun d'eux ; Mais plus encore, elle sondent les coeurs de Ceux qui partent.


Si ce roman aborde les raisons qui peuvent nous pousser à tout quitter, ainsi que les conditions matérielles et morales de cet exil, il montre surtout la difficulté psychologique du déracinement, même lorsqu'il est volontaire. le moment où, arrivant en terre inconnue, on se rend compte qu'on est plus ici qu'un étranger, qu'on ne connaît personne, qu'on ne connaît peut-être pas la langue qui permettrait de comprendre, et de se faire comprendre parmi des gens qui, parfois, ne veulent pas de nous. Heureusement alors, il existe le langage du coeur. Aussi ce roman raconte plus encore ce qui peut faire renaître et, plus important peut-être, ce qui peut donner envie de renaître, à soi et aux autres, de s'ouvrir, de refaire ses propres racines dans un nouvel endroit, avec de nouvelles personnes. Ce moteur, ce sont souvent les gens, leur humanité qui nous touche, nous inspire. Des inconnus la plupart du temps, du moins au départ. Des personnes vers qui la vie nous pousse, chez qui l'on reconnaît la petite étincelle qui nous manque et celle, complémentaire, reconnaissante, qu'on pourrait offrir. L'humanité en somme, qui n'est en réalité rien moins que l'amour de l'autre, l'amour à des degrés différents. Ce qui transcende la barrière de la langue ici, c'est le langage du coeur et des corps.


Avec la sensibilité à fleur de peau qui la caractérise, l'auteure se coule avec aisance dans les sentiments de ses personnages, hommes ou femmes, qui nous guident dans ce voyage éprouvant et lointain. Si l'histoire ne m'a pas immédiatement séduite et touchée comme l'avait fait Otages intimes, ce roman a fini par me faire entendre la mélodie attachante des mots et pensées des personnages. En nous approchant au plus près d'eux, Jeanne Benameur nous fait ressentir qu'ils ne sont pas des numéros parqués dans l'attente, mais des coeurs qui battent, des corps qui vivent. Ils sont comme nous, avec leurs décisions, leurs obligations, leurs émotions. Plus que nous montrer l'inhumanité de certaines arrivées, elle choisit de nous montrer l'humanité de ceux qui partent. Plutôt que d'insister sur nos différences, elle met en valeur ce qui nous lie. Je dois admettre que ce n'est pas le thème qui m'a emballée mais la plume, qui demeure l'une de mes favorites car capable de me faire approcher toutes les situations avec sensibilité. C'est pour ça que je continuerai à lire Jeanne Benameur même si, cette fois, je n'ai pas été passionnée par l'histoire ni, malheureusement, ses personnages.


« Les émigrants ne cherchent pas à conquérir de nouveaux territoires. Ils cherchent à conquérir le plus profond d'eux-mêmes parce qu'il n'y a pas d'autre façon de continuer à vivre lorsqu'on quitte tout. 
Ils dérangeront le monde où ils posent le pied par cette quête même.
Oui, ils dérangeront le monde comme le font les poètes quand leur vie même devient poème.
Ils dérangeront le monde parce qu'ils rappelleront à chacun, par leur arrachement consenti et leur quête, que chaque vie est un poème après tout et qu'il faut connaître la manque pour que le poème sonne juste.
Ce sera leur épreuve de toute une vie car lorsqu'on dérange le monde, il est difficile d'y trouver une place. »


« Rien n'appartient à personne sur cette terre, sauf la vie. »
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1910, Donatio Scarpa, ancien comédien de tragédie , italien, a perdu ses repères après la mort de sa femme. Sa fille , Emilia désire émigrer à New York. Avant de débarquer, un jeune Américain les photographie : Donatio protège sa fille de ses bras et serre contre lui un exemplaire de L'Eneïde auquel il sera fait référence plusieurs fois dans le récit.
Andrew, le photographe amateur veut comprendre la réalité de l'émigration, lui qui a des origines islandaises.
Avant de débarquer définitivement, sur le sol américain, tous les voyageurs doivent prendre une barge qui les mène au centre d'Ellis Island et là, ils sont contrôlés, triés et seulement le feu vert leur est donné.
Ils passeront la nuit au centre et certains vont nouer des liens, comme Esther, venant d'Arménie, Gabor, un tzigane...La nuit va devenir un élément d'unité entre tous.
L'importance est donnée à la langue natale qui agit comme un rempart en ces dernières heures avant l'immersion dans un autre pays. Emilia est sensible à toutes les sonorités différentes des autres langues et prend conscience qu'elle va devoir s'approprier un autre langue que sa langue maternelle. Elle le savait déjà mais ce fait prend toute son importance.
C'est un roman d'ambiance écrit avec une langue poétique du début jusqu'à la fin, une très belle écriture dont on ne rate aucun mot tellement le sens des phrases est profond.
Personnellement, j'aurais aimé un peu plus d'actions.
J'avais lu "Profanes" de Jeanne Benameur et il répondait plus à mes aspirations.
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J'aime l'écriture de Jeanne Benameur, son phrasé appliqué, mais elle m'a un peu perdue dans ce dernier opus, trop grandiloquent à mon goût (j'ai vraiment adhéré à l'histoire qu'au bout de 80 pages). le sujet est intéressant puisqu'il s'agit de l'arrivée à New York, au début du 20ème siècle d'une poignée de migrants, dont les vies vont s'entremêler. Émilia et son père, notables italiens à la recherche d'une autre vie, Esther qui fuit la guerre, Gabor le gitan violoniste, Andrew le photographe américain à la recherche de son passé, vont se rencontrer à Ellis Island le temps d'une journée qui va bouleverser leur destinée et les obliger à faire des choix. C'est un roman choral, avec une poignée de personnages qui se dévoilent, et dont la chair est le thème central. C'est un récit mélancolique, un texte très romanesque, qui en ravira sûrement certains mais qui ne m'a pas pleinement convaincue.
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L'écriture de Jeanne Benameur est fascinante. Telle une orfèvre qui ciselerait un bijou, les mots sonnent justes et portent des émotions qui nous dépassent.
Nous sommes emportés très loin et très vite dans le tumulte des coeurs, dans un foisonnement de couleurs qui portent un monde à elles-seules.
Ceux qui partent, ce titre a une portée double.
Celle des émigrants que nous content Jeanne Benameur dans ce livre et les morts qui sont partis mais toujours vivants dans ceux qui vivent.
Cette vision nous transporte dans un fol espoir qui nous réunit tous ensemble.
Les personnages du roman sont au final, un peu des rebelles qui ont choisi l'exil américain sciemment pour partir vivre une nouvelle vie.
Parfois, cet exil leur est imposé comme Esther, cette jeune femme arménienne qui a perdu tous les siens, d'autres comme Emilia, cette jeune italienne qui choisit avec son père de larguer les amarres pour New York.
Tous sont rattachés à leur langue qu'ils n'oublieront jamais car elle est le sel de l'identité. A l'image de cette islandaise qui parle sa langue chaque jour même seule.
Oui, beaucoup de messages très forts et surtout un message d'espoir, l'exil ne conduit pas forcément à la misère mais s'il ne demeure pas moins un arrachement douloureux à une partie d'un être humain
Un petit roman magnifique qui monte en puissance à l''image d' un chant d'amour, un chant qui prône la vie.

"Les émigrants ne cherchent pas à conquérir des territoires. Ils cherchent à conquérir le plys profond d'eux-mêmes parce qu'il n'y a pas d'autre façon de continuer à vivre lorsqu'on quitte tout."
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Je suis restée en lisière de ce roman tout le long de sa lecture. Peut-être à cause du style trop travaillé et pompeux. Arrivée d'un bateau d'immigrés à New York. Sera raconté la nuit d'un père et de sa fille qui va perdre sa virginité dans les bras d'un musicien au premier regard. On y trouve également un bourgeois qui fait des photos en amateur. D'une femme pleine de chagrin. Et d'autres. Des relations se nouent entre eux. le sujet visé est le changement de pays et l'intégration. Je n'ai pas adhéré aux façons d'agir des personnages. Et bien sûr les seuls qu'ils veulent aider financièrement sont pour les seuls qui n'en ont pas besoin.
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Ceux qui partent, désignent les émigrés fuyant la misère, arrivant sur Ellis Island en cette année 1910 tels Donato et Emilia, un père et sa fille venus d'Italie, pour changer de vie ou encore Esther, arménienne fuyant les persécutions turques. ou Esther Agakian, l'arménienne quiveut tout reconstruire.

Car reconstruire une vie, ou simplement la vivre, s'épanouir et vivre leurs rêves voilà ce à quoi aspirent ces migrants magnifiés par la plume de Jeanne Benameur

Face à eux, Andrew, jeune américain passionné de photographie vient immortaliser tous ces visages de l'exil .

Une prose douce et élégante raconte l'exil avec énormément de délicatesse et de sensibilité sur le déracinement et ce terrible déchirement de quitter son pays, sa famile et sa culture d'origine et l'histoire a le même décor que le très beau The Immigrant de James Gray

Un récit profond et émouvant, plein de tristesse et d'espoir sorti à la rentrée de septembre et à rattraper incessamment.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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