Excellente pièce en un acte de
Jacinto Benavente, auteur espagnol, prix Nobel de Littérature 1922.
La pièce est jouée pour la première fois à Madrid en 1908. Elle m'a paru pourtant très moderne, et l'humour y est bien présent. L'action se déroule dans une capitale de Province où le qu'en-dira-t-on règne en maître. On est à la veille de l'inauguration d'un monument en mémoire d'un grand homme. Sa veuve, Carolina, qui s'est remariée avec l'ami du défunt, Florencio, hésite à s'y rendre de peur que son nouveau couple et sa présence soient mal vus. de plus, le monument est quelque peu osé :
"I could understand, perhaps, why the statue of Truth should be unclothed. Something of the sort was always expected of Truth. But I must say that Commerce and Industry might have had a tunic at least. Commerce, in my opinion, is particularly indecent."
Pour compliquer le tout, un autre ami du défunt, Casalonga, a écrit une biographie du mort dévoilant des détails qui ne sont pas les bienvenus. le livre va créer un scandale. Carolina et Florencio vont tout faire pour l'éviter. Mais Casalonga est un roué, avide de faire des bénéfices, acceptera-t-il de laisser tomber l'affaire ?
"For a time I was reduced to writing plays like everybody else although mine were better. That was the reason they did not succeed. Then I married my last landlady; I was obliged to settle with her somehow. A little difference arose between us, so we agreed to separate amicably after smashing all the furniture. However, that will be of no interest to you."
J'ai bien aimé cette pièce parce qu'elle est fine et amusante, enjouée. On craint que les principaux personnages en arrivent aux mains (au duel plutôt), mais tout se termine bien. Même le monument est "rhabillé" pour préserver les yeux de ces dames :
"At last the sculptor was convinced, and he has consented to with- draw the statue of Truth altogether, and to put a tunic upon Industry, while Commerce is to have a bathing-suit"