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Critique de Meygisan


C'est avec un scénario plus qu'alambiqué que jean David Morvan explore le parcours de Naja, son héroïne, et à travers elle les méandres de la douleur, de la souffrance, du sado masochisme, et de l'amour, et comment le plaisir naît de la douleur et inversement.
Cette conclusion à la série est difficile à suivre pour plusieurs raisons. D'une part, le choix narratif basé sur l'alternance est en soi assez difficile à suivre. En effet en complément du narrateur principal, l'auteur place tel ou tel personnage dans ce rôle là lorsque celui ci raconte des événements de son passé. Cela rend d'autant plus compliquée la tâche de comprendre correctement ce qui nous est raconté. Assurer alors une continuité pour ne pas perdre le fil du récit devient ardu. Même si ce choix rend la lisibilité complexe, il n'en sert que mieux le rythme du récit.
D'autre part, l'auteur a choisi d'explorer le sado masochisme, afin non pas d'y apporter des réponses mais de tenter d'en comprendre les mécanismes. Mais ce sont surtout les mécanismes de l'amour qui l'intéressent à travers cette pratique considérée comme relevant d'une pathologie psychiatrique sévère. le sujet est déjà difficile en soi et son traitement le rend encore plus difficile d'accès, mais non moins intéressant.
Pourtant la résolution du récit montre que l'auteur s'attache plus à la libération de son héroïne qu'à ce qui fait sa souffrance, ou plutôt son absence de souffrances. L'inceste est également un thème injecté dans l'histoire et même s'il n'est pas exploré en profondeur, ses effets dévastateurs constituent pratiquement l'essentiel du récit. Il est le support de l'intrigue.
La conclusion est assez ambiguë et troublante selon moi car dans ce que j'y ai compris, Jean David Morvan nous dit qu'on ne peut guérir ou trouver la paix, ou être libérer d'un fardeau que par la souffrance et dans la douleur.
L'auteur explore également le thème de la vengeance ( et de l'héritage familial, contre lequel il met en garde) et je vous laisse découvrir à la lecture de ce tome comment il la traite, sans vous en dire davantage car cela révèle judicieusement la résolution, et joue pour une grande part dans la construction du scénario.
Au final, cette série m'a apporté un grand plaisir de lecture, autant par l'intrigue, le récit que par les graphismes, saisissants de rythme et de force.
Il y aurait certainement des approfondissements à apporter concernant le sujet traité mais cela dépasse de loin mes compétences.
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