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Critique de mfrance


Mais quel diable de projet avait donc en tête Mélanie Benjamin en écrivant cette histoire ?
Le titre de l'ouvrage induit le lecteur en erreur. Car c'est un tel mêli-mêlo de tout et n'importe quoi qu'on ne voit pas très bien où elle voulait en venir.

Il ne s'agit pas de l'histoire du Ritz, même si l'on y évoque, très brièvement, certaines des célébrités qui ont fréquenté le palace, même si l'on y voit les officiers nazis investir les lieux et s'y installer en terrain conquis, le gros Göring y promenant sa fastueuse bedaine,
pas plus qu'il n'est question de donner une image précise de la vie à Paris sous l'occupation, quand bien même l'auteur emmène ses héros dans certains lieux représentatifs de la capitale.
Ce n'est pas non plus une chronique de la Résistance à Paris, on n'entre pas dans ses arcanes, même si certains faits y sont retracés.
Il y a bien, dans la mesure où l'auteur parle de la Rafle du Vel d'Hiv., quelques considérations sur la judéité, vue par la lorgnette de l'antisémitisme primaire prôné par le nazisme : "on reconnaît le juif à ses cheveux gras, ses yeux de fouine, son nez crochu, ses mains pareilles à des serres".

Et en dehors de cela ? Il s'agit plutôt de raconter et d'imaginer la vie du couple Auzello, dont l'homme était le Directeur du Ritz et consacrait son existence à la grandeur de son précieux palace.
Un couple remarquablement assorti ! Jugez-en par vous même :
Lui, la parfaite caricature du mâle français (telle qu'un américain peut l'envisager) estimant nécessaire, tout en étant très amoureux de sa femme, d'avoir une maîtresse, régulièrement visitée le jeudi soir, au su de son épouse bien entendu ! Quel galant homme ! Il ne manque à ce pauvre crétin de séducteur à la manque que le béret et la baguette sous le bras !
Elle, américaine émancipée, bien sûr, rechignant à exécuter les tâches ménagères, selon le voeu de son macho d'époux, et passant son temps à se repaître des ragots du Ritz, véhiculés par les célèbres voix de Fitzgerald ou autre Hemingway, d'Arletty et Coco Chanel se pavanant aux bras de leurs amants nazis ou par celles des richissimes commères s'emmerdant dignement dans les salons prestigieux de l'hôtel à la recherche d'un possible gigolo !

Et le récit de Mélanie Benjamin de se traîner plus ou moins languissamment pendant les deux tiers de cet ouvrage, sauvé de l'ennui uniquement par le final où enfin se dessine une intrigue digne d'intérêt.
Et où le goût enivrant de la victoire est atténué par toutes les souffrances subies et prend alors une mauvaise saveur d'amertume.

Il était temps ! Mais ce n'est pas suffisant, à mon sens, pour provoquer l'enthousiasme du lecteur.
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