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Critique de ElizabethBennet


Déjà rendu célèbre par son charmant, quoique un peu vain, précédent opus, La Reine des lectrices, Alan Bennett se lance avec ce nouvel ouvrage dans la satire grinçante de la bonne société anglaise. Nous voilà donc plongés dans le quotidien entièrement chamboulé d'un couple de petits bourgeois pétris de conventions et de préjugés, dont la "mise à nu" matérielle incarnée par le cambriolage conduit à une mise à nu psychologique, révélant le vide absolu d'une existence entièrement tournée vers la possession matérielle à l'excès, dans une dynamique qui n'est pas sans évoquer un croisement savoureux entre La Cantatrice Chauve de Ionesco et Les Choses de Perec. Avec ce cambriolage, c'est tout le voile fragile des conventions qui se déchire, laissant apparaître les failles d'un couple mal assorti, avec un mari snob, ridicule et insupportable, véritable petit tyran domestique qui reprend sa femme sur chaque mot, et une épouse transparente, complètement soumise à son époux, un peu nunuche, un peu potiche, mais rêvant d'une existence plus fantaisiste et moins figée, moins routinière. Malgré l'aspect un peu caricatural de ces deux personnages, on sourit de leurs petites misères, de leurs compromis ridicules, de leurs dissimulations et de leurs demi-mensonges, dont ils ne sont d'ailleurs dupes ni l'un ni l'autre. Néanmoins, le lecteur reste un peu sur sa faim en refermant ce livre à peine plus long qu'une nouvelle (un peu plus de cent pages...) : sans doute Bennett aurait-il pu développer davantage son intrigue, tout en gardant ce dénouement volontairement ouvert qui fait tout le charme du roman, même si certains lui reprocheront son côté bien-pensant et convenu.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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