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Citations sur Signes, symboles et mythes (13)

Une tradition islamique nous rapporte qu'au Paradis Adam parlait en vers, dans une langue rythmée qui avait été jusque-là le privilège des dieux, des anges et de leurs symboles angéliques « les oiseaux ». Cette légende est la forme tardive qu'avait prise, après une longue filiation, une tradition historique beaucoup plus ancienne que nous ont conservée les Vedas. La langue primordiale et poétique y était appelée langue « syriaque » ou solaire, c'est-à-dire la langue d'une Syrie originelle et légendaire que les textes védiques situaient symboliquement au pôle où ils plaçaient également le foyer primitif de leurs ancêtres Aryens, alors qu'au cours de la dernière période interglaciaire cette contrée jouissait d'un climat tempéré. Ce centre circumpolaire de la tradition hindoue est devenu dans la mythologie grecque la Tula hyperboréenne et chez les Latins l'ultima Thule, l'île située aux confins arctiques du monde. (p. 28)
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... Il est naturel que tout mouvement partant du centre et qui se dirigerait vers la droite aille vers une manifestation extérieure, tandis que vers la gauche il se réfugierait dans l’intériorité.
On pourrait donc dire que la gauche recèle la part héréditaire et réceptive, le côté social et conformiste de l’individu, alors que la partie droite révélerait son originalité créatrice, sa volonté d’expansion. Et tout geste se spiritualiserait en s’élevant vers le haut et se matérialiserait en descendant vers le bas. (pages 45-46)
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L'abeille, ailée elle aussi, dont le nom hébreu (deborah) dérive de la même racine que le mot Verbe (dbr), a été quelquefois considérée comme une goutte de lumière tombée du soleil à l'aurore. Elle déposa sur les lèvres de Platon et de Pindare endormis le miel de l'inspiration poétique et du langage des anges. D'ailleurs le miel, base de l'hydromel, est une nourriture d'immortalité et en réapparaissant au jour après son hivernage dans la ruche l'abeille est devenue un symbole de la résurrection initiatique. (p. 49)
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Étymologiquement le mot symbole vient du grec sumballein qui signifie lier ensemble. Un sumbalon était à l’origine un signe de reconnaissance, un objet coupé en deux moitiés dont le rapprochement permettait aux porteurs de chaque partie de se reconnaître comme frères et de s’accueillir comme tels sans s’être jamais vus auparavant.
(page 5)
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La dégénérescence des symboles a provoqué la confusion qui règne dans la mythologie grecque dénuée aujourd'hui de toute valeur métaphysique.

Elle a transformé les mythes en simples fictions, ce que les Grecs eux-mêmes avaient déjà reconnu il y a vingt-cinq siècles, et ce qui rend difficile le dégagement des rites originaux perdus dans l'exubérance des épisodes adventices.

Au cours des âges, le caractère initiatique de ces récits a graduellement disparu derrière leur aspect poétique et romanesque, devenu quelque fois maléfique par son inversion, car l'ambivalence universelle des symboles sacrés se retrouve dans les mythes. D'autant plus facilement que sacré ne veut pas dire miraculeux, sauf si pour nous le mot miracle est le nom religieux de l'événement. « Lorsqu'il est universel, dit Leibniz, le merveilleux anéantit et absorbe ce qu'il a de particulier parce qu'il en rend raison... Toute la nature est pleine de miracles, mais de miracles de raison. »

Dans cette perspective la primordialité du mythe est bien « l’inconditionné des origines » reconnu par Kant, la « manifestation de l'absolu » de Hegel ou, pour parler le langage d'aujourd'hui, la « structure logique sous-jacente et commune à tous les niveaux », que définit Claude Lévi-Strauss, ce qui explique sa polysémie et la multiplicité de ses applications. Mythe et rite sont en effet les expressions complémentaires d'une même destinée, le rituel étant son aspect liturgique et le mythe sa réalisation à travers les épisodes d'une histoire vécue.

Car le développement d'une vérité doctrinale en mythe n'est pas une fable, d'autant moins que le mot fable provient d'une racine qui signifie parole (fabula), tandis que le mot mythe provient d'une autre racine qui signifie muet et silencieux (mutus). (pp. 102-103)
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Les animaux représentants éminents de leur espèce sont solaires, comme l'aigle, roi des airs, le lion, roi du désert, qui incarnent la majesté, le courage et la justice. L'aigle, dont le regard passait pour fixer le soleil sans dommage, pouvait percevoir directement la lumière intelligible. En Inde l'aigle divin Garuda, brillant comme le feu, était la monture de Vishnou et il incarnait un état transcendant de spiritualité.

Le cygne, autre oiseau solaire, accompagnait Apollon dans ses migrations hivernales en Hyperborée et reliait ainsi entre elles les contrées nordique et méditerranéenne. Le fameux « chant du cygne »est un aspect de la « langue des oiseaux » et étymologiquement isomorphe de la parole. En Inde le cygne (hamsa) est la monture de Brahma et de Varuna et il couve l’œuf du Monde (brahmanda) sur les eaux primordiales.

Un autre oiseau solaire, le phénix, nom grec du bennou égyptien, est identifié avec le héron pourpré. Cet oiseau mythique était supposé renaître de ses cendres et symbolisait la résurrection.

Le symbolisme solaire du lion est trop connu pour qu'on y insiste. L'une des fonctions royales étant la justice, il est naturel qu'au Moyen Age les trônes des souverains aient été ornés de lion et que souvent la justice ecclésiastique fût rendue entre les lions de pierre qui encadraient le portail de certaines églises. Il est plus curieux de voir associer le loup avec l'Apollon lycien par suite d'un jeu de mots entre lukos = loup et luke = lumière. Le loup passait pour voir clair la nuit. (pp. 50-51)
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Le trident
Le trident de Neptune qui dans l'Inde était déjà l'arme de Shiva dont les trois dents représentent le triple temps (passé, présent, avenir) et les trois niveaux de la manifestation universelle, devenu le triple joyau du bouddhisme. (page 61)
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La spirale double représente les deux mouvements complémentaires, évolutif et involutif, de la vie et de la mort. C'est également le double enroulement du serpent du caducée, ... (page 66)
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Le serpent
Ancêtre mythique et civilisateur, est un symbole universel.
Il jaillit de l'ombre comme l'éclair et représente l'ambivalence de toute manifestation.
Il est maléfique sous l'apparence de Typhon et de Python, mais il est aussi la sagesse comme l'indique son nom grec ophis, anagramme à une lettre près de la sagesse, sophia. Il réunit les deux courants ascendant et descendant de la force universelle.
Par leur attachement à la multiplicité dérivant de leur double nature, les serpents manifestent la "tentation" biblique du Paradis qui invitant l'homme à goûter le fruit de l'arbre de la science du bien et du mal, c'est-à-dire la connaissance duelle des choses contingentes, l'éloigne de l'unité originelle et l'empêche d'atteindre le fruit de l'arbre de vie.
Les spires du serpent autour de cet arbre symbolisent le parcours indéfini et renouvelé des existences comme il le faisait autour de l'Omphalos delphique et autour du caducée d'Hermès. (page 93)
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La mandorle
... La symbolique romane a illustré cette illumination intérieure au tympan des églises par une statue du Christ assis dans une amande ou mandorle, autour de laquelle rayonne une vibration de raies lumineuses.
C'est ce que l'on pourrait peut-être rapprocher de la tradition hébraïque qui nomme luz (ou amande) ce noyau d'immortalité, et ce que la mythologie grecque a traduit en créant le mythe d'Atys, né d'une vierge qui l'a conçu à partir d'une amande.
La floraison précoce de l'amandier, né d'une projection phallique de Zeus, annonce la reviviscence printanière de la nature.
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