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Critique de elitiatopia


C'est encore une relecture, faite avec grand-plaisir. On ne lit plus guère Pierre Benoit aujourd'hui, et c'est bien dommage ! Ses romans sont légers et comportent leur dose d'aventures, avec une touche de mystère voire de fantastique, tout en étant toujours instructifs et bien écrits.

Le récit se déroule dans les tranchées de la Première guerre mondiale, à la veille d'un important combat. Alors que le narrateur et Vignerte ont sympathisé, ils sentent que cette nuit devra être celle du récit des profondes préoccupations de ce dernier. L'histoire commence alors que Raoul Vignerte, jeune étudiant en histoire pauvre et besogneux, mais qui rêve de connaître le luxe et la facilité, se voit offrir une proposition alléchante : il s'agit de devenir le précepteur d'un jeune élève, au grand-duché de Lautenbourg, État imaginaire d'Allemagne, pour une somme rondelette qui le mettra à l'abri du besoin. Mais son vieux professeur l'avertit : on ne meurt pas souvent de mort naturelle au grand duché...

Raoul s'adapte bien à son nouvel emploi, donne ses leçons sans encombres, avec de bons résultats, et investit l'extraordinaire bibliothèque du château pour ses recherches. Une seule ombre au tableau de sa réussite : il devait rencontrer Aurore-Anna, la grande-duchesse, et lui lire de la poésie, mais elle néglige de recourir à ses services. Il faudra bien des efforts à Raoul pour qu'Aurore, fière cavalière d'origine russe, consente à abaisser son regard jusqu'à lui. Mais elle le voit, elle a besoin de lui, confiance en lui, et le dévouement du jeune homme pour elle ne connaît plus de bornes. C'est pour elle qu'il mènera l'enquête au sein même du château et débusquera des ennemis imprévus, tout en tâchant de la protéger, jusqu'à ce que la guerre soit déclarée et les sépare...

Le roman prend assez vite une tournure de romance entre Raoul et Aurore ; pourtant cette relation reste chaste, semée de traces d'humour et d'attendrissement. Aurore est un tel personnage qu'elle est magnifique et drôle en même temps, aussi douce qu'elle peut être impitoyable, sauvage même. L'atmosphère des lieux est prenante, les personnages bien campés et intrigants. L'écriture est classique et élégante, sans affectation, et ne gêne jamais l'action ni les dialogues. Je ne reprocherais qu'une chose au roman : il pêche par manque de clarté, d'explicite. Les sous-entendus voulus à l'époque ne sont plus très clairs aujourd'hui - il m'a semblé comprendre que la grande-duchesse ne dédaignait pas les charmes de sa suivante Mélusine, par exemple.

Pour la petite histoire, Koenigsmark est le premier livre de la collection du Livre de Poche : celui que j'ai a une couverture différente de celui que j'avais auparavant, hérité de mes grands-parents, mais il porte bien le numéro 1 sur la tranche.
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