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Critique de Lamifranz


Dans ses romans « exotiques », Pierre Benoit semble toujours raconter la même histoire : un héros jeune et naïf tombe dans le piège d'une belle et mystérieuse femme… et ne peut lui échapper. le talent de l'auteur c'est d'habiller à chaque fois ce scénario avec une telle imagination que ce n'est que le livre fermé qu'on se dit : « mais j'ai déjà lu cette histoire quelque part ».
« le soleil de minuit » est doublement exotique : l'auteur nous promène de la Mandchourie (à l'époque sous domination japonaise) à la Russie déchirée entre Blancs et Rouges (tsaristes et bolcheviques).
L'histoire commence à Moukden (Mandchourie). Charles Forestier vient chercher un travail d'ingénieur dans une société où travaillent déjà d'autres français. Un soir, dans un cabaret appelé « le Soleil de minuit », il rencontre Milena une danseuse qui évoque chez lui de terribles souvenirs, pris de boissons il s'en prend à plusieurs personnes dont un vieil homme. le lendemain, Forestier confesse à son collègue son histoire
Dix ans auparavant, en pleine Révolution russe, il était en poste en Russie. le hasard le met sur la route d'un général russe, Irénéieff et sa fille Armide, deux aristocrates doublés d'aventuriers, qui vont le pousser à des malversations pour effacer des dettes de jeu. Il s'en faut de peu que tout ne se termine dans le camp des bolcheviques. Les deux Russes disparaissent et Forestier s'en sort de justesse
Vous l'avez deviné, Milena et Armide sont une seule et même personne, et le vieil homme que Forestier a bousculé n'est autre que le général Irénéieff. Que va-t-il advenir de ce trio reconstitué ?
Chez Pierre Benoit, dans la plupart de ses romans, (mais pas tous heureusement), les rôles sont bien établis, le héros masculin ne brille pas par un charisme exceptionnel mais par une disposition à se faire mener par le bout du nez qui dépasse l'imagination, et l'héroïne féminine, c'est une belle… jeune femme qui brille essentiellement par une disposition exceptionnelle à mener les hommes par le bout du nez ! Autant dire qu'à la quatrième ou cinquième gorgée, on commence à connaître le goût. Mais comme on aime ça on continue. Parce que c'est bon.
Pierre Benoit change les ingrédients à chaque cocktail : comme on change de pays, il nous fait un petit topo historique et géographique, histoire de nous mettre dans l'ambiance. Il s'attache à garder cette touche « locale » dans les moeurs des habitants, sans jamais tomber dans le folklore Sur ce fond, il calque une histoire solide, avec des péripéties et de coups de théâtre, des personnages secondaires qui rehaussent les personnages principaux, et un rythme soutenu. Ajoutez un style infaillible, alerte et léger, avec un vocabulaire choisi, toujours précis et jamais ennuyeux.
Un bon Pierre Benoit, quoi. Pas de quoi grimper aux rideaux, pas de quoi non plus brouter la carpette. du beau, du bon, du Benoit. A déguster sans modération.
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