Citations sur Les Doubles liens (57)
La logique traditionnelle de l'identité et de la non-contradiction, impliquée dans tout système isolé hors de l'espace et du temps, est confrontée à une logique des niveaux, des différences et des paradoxes, et ceci in vivo.La confrontation à cette confrontation, c'est-à-dire la logique systémique, met à sa place hiérarchique inférieure la logique analytique et valorise, pour les sciences psychosociales, une logique du paradoxe, de la contradiction et des sauts quantiques. Elle peut être dite , ainsi, dialectique.
La spécificité du double lien est claire. Il faut le distinguer de situations où sont appliquées de simples injonctions contradictoires qui laissent malgré tout la possibilité du choix, même si celui-ci s'avère erroné. "Un moindre mal est toujours un mal", certes, mais il ne s'agit que d'un dilemme et non d'un double lien. Le double lien offre une situation plus dramatique "L'injonction paradoxale barre la possibilité même du choix, rien n'est possible et une suite alternée infinie est ainsi déclenchée."
Même si c'est vrai, c'est faux.
Henri Michaux
La théorie du double lien souligne que le problème relationnel principal est celui de l'organisation du pouvoir dans les systèmes. Le besoin individuel de gouverner autrui va de pair avec l'impossibilité de le faire vraiment. Le pouvoir est le système, un ensemble de relations.
La connotation positive permet aux intervenants de s'allier aux efforts que chacun fait, dans le système, maladroitement et à contre-courant, pour sortir de la situation bloquée. Nécessaire au recueil des informations passées et à la libération de comportements relationnels actuels, elle permet l'élaboration et l'emploi de paradoxes conte-paradoxaux.
Quoi qu'en disent les behavioristes, la modification du symptôme s'obtient mal par des moyens pédagogiques isolés : conseils, exemples, interdictions, récompenses ou sanctions. Par contre, selon Haley, la prescription du symptôme va à la fois dans le sens du système qui l'induit, et dans celui du fonctionnement du sujet, qui le produit. Cette réunification intégrative facilite le changement, but essentiel de toute psychothérapie.
Des études sociologiques illustrent l'ambiguïté des prescriptions collectives dans notre civilisation qui, par exemple, fait peser sur la condition féminine le poids de tâches multiples, matérielles et professionnelles est, en grande partie, ignorée sur le plan légal.
Le triangle unissant les points clés du vouloir du malade, des devoirs de la famille et du savoir thérapeutique, apparaît comme un ensemble systémique, c'est-à-dire le lieu d'un "gouvernement", au sens cybernétique du terme. C'est une identité ou plus banalement un pouvoir collectif. Tout se passera mieux pour le malade lorsque les relations qui fondent ce pouvoir collectif seront clairement affrontées dans une tentative égalitaire d'entretiens collectifs thérapeutiques.
On doit savoir que les aides discordantes deviennent des liens inhibiteurs.
[Bateson] a montré toutefois que, si les doubles liens constituent bien la matrice des discordances, ils peuvent induire aussi la création et le changement évolutif. La notion de contexte implique celle d'émergence.