Lettres à Yves

La création est d'abord une lutte contre soi, ensuite contre tout et contre tous. Une lutte de tous les instants. Je ne crois pas aux génies paisibles qui attendent l'inspiration.

Nous avons évité les embûches de la promiscuité. quelle chance !

Cette idée de séparer le corps de l'éros me plaît, comme me plaît cette phrase de Deleuze citée dans ce livre : "Quelle triste idée de l'amour, qu'en faire un rapport entre deux personnes." Si je te raconte cela c'est parce que je crois que parfois nous avons atteint, toi et moi, ce moment qui nous a conduits à la délivrance. C'est pour cela, et pour rien d'autre, que j'aime l'homosexualité et pourtant, tu le sais, j'ai le prosélytisme en horreur. Je l'aime parce qu'à mes yeux l'homosexuel se cherche dans l'autre, s'affronte lui-même, et parfois se trouve.

En démocratisant ce qu'on appelle le sexe, on a sans doute fermé un accès à l'opulence érotique.

L'artiste est ainsi fait qu'il ne trouve de salut et de raisons d'espérer que dans la création.

La vérité n𠆚ppartient qu’à ceux qui la savent, les autres ont le droit d𠆚voir celle qu’ils se sont inventée.

« « Yves tu es né à Oran sur la Méditerranée et moi dans l’île d’oleron sur l’Atlantique. Tanger est l’endroit où la Méditerranée et l’atlantique se rejoignent. » Je ne sais pas si cela t’a décidé mais nous avons acheté la maison »

Si Chanel a donné, comme on dit, la liberté aux femmes, tu leur as donné le pouvoir