AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tross371


C'est la 1ère fois que je lis un roman de Boris Bergmann, opportunité offerte grâce à l'opération “ Masse Critique “ de Babelio et à Calmann-Lévy. Merci à eux !

Dans un environnement difficile , pour ne pas dire hostile , cet auteur nous invite dans son récit qui est un conte poétique des Hlm et cités déshéritées . Conte que l'on lirait avec plaisir en écoutant en fond musical des chants grégoriens tels “ Schola Bellarmina “ ou “ Choeur de l' Abbaye de Ligugé “ par exemple : chants prégnants ,quasiment monocordes , rectilignes , sans aucune note plus haute que les autres et qui s'accordent parfaitement au texte proposé par “ Bergmann “ .
Le héros semble vivre sa vie selon un tracé immuable, sans heurts qui ne viennent le troubler, sans étincelle, résigné.
Il subit bien quelques événements désagréables, les ressent comme tels mais il continue sa route sans paraître plus affecté que cela. Il fait partie d'un processus qui l' entraine passivement . Il suit une ligne tracée par les autres ( comme une ligne d'eau dans 1 piscine … cf. page de garde, ou comme un électrocardiogramme plat … )

Etrangement, on est nous même, lecteur, porté par Issa sur ce chemin, sans que cela soit désespérant ou simplement triste , on suit aréactif cette lente déambulation . Mais cela va-t-il durer ?

Non, rebondissement ! Avec la découverte de la piscine municipale et de l'amitié, la musique de fond change, devient plus syncopée. Une métamorphose est en cours lentement mais sûrement. Comme après un électrochoc, il redevient metteur en scène de sa vie . le désir apparaît, le secoue, le réveille et redonne du sens à son existence. Issa bouge sa vie, ouvre les yeux et son esprit et on l'accompagne, en apnée parfois, quand le rythme s'accélère.
Et comme a pu l'écrire " Guillaume Apollinaire " dans les “ Trois Don Juan “ : “ Les tendres rêveries, les chants des poètes ne pouvaient lui offrir ce dont il avait réellement besoin : un sein pour reposer sa tête, un coeur qui battit d'amour contre le sien, et d'autres caresses encore “
Les longueurs qu'il parcourt entre les lignes d'eau sont autant de respirations hors de la Zone, sa Zone. le lieu de tous les dangers et de toutes les humiliations . Paradoxalement, le seul lieu qu'il connaisse, avec ses codes et ses lois , qui l' effraye et le rassure aussi car c'est son terrain, même s'il n'en est pas le maître .

Roman d'espoir même quand rien ne semble s'offrir à vous .
L'amitié indéfectible ( jusqu'au sacrifice ), l'éloignement de cette Zone si sombre et l'amour vont éclairer sa vie.
Quand tout semble perdu, un signe, un ami et une main tendue, un visage et l'amour sont toujours possibles et peuvent changer votre destin .

L'écriture de Bergmann, faite de phrases courtes , vives et tranchantes, donne un rythme soutenu au roman et nous emporte dans une fraicheur poétique agréable à entendre .
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}