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Critique de Ambages


« La mort d'un sentiment est plus claire : c'est en nous, non chez les autres, que cette fois nous voyons le néant. »

Je ne connaissais pas du tout Emmanuel Berl avant qu'un babéliote m'en parle. Merci. Je vais de découverte en découverte, j'aime les petits cailloux qui tombent des poches. Un beau matin, on les suit sur des sentiers remplis de surprises. Emmanuel Berl... inconnu ? Je connaissais pourtant son épouse : Mireille et son Petit conservatoire, toute une époque ! (d'accord la mienne avec ses quelques décennies). Ces deux-là ont vécu quarante ans « de littérature et de chansons », c'est un beau parcours. Et ce livre de Berl dans tout ça me direz-vous ? Justement j'y viens... Parce qu'avant Mireille il y a eu Christiane ! ...les maisons de passe aussi, mais je ne m'étends pas -sans nier leur place dans le ressenti de Berl, c'est très bien décrit dans ce livre.
L'objet de cette Méditation sur un amour défunt, c'est Christiane. Voilà pourquoi je suis ravie d'avoir un peu creuser sa biographie, faute de quoi je serais ressortie chagrin de cette lecture. Une drôle d'histoire d'amour tous les deux. Je me demande si ce fût un amour réciproque ? (Lui en est persuadé) Mais là n'est pas mon propos, ce qui m'a plu ce sont ses méditations et sa vision de l'amour, et tout particulièrement ces deux petites lignes :

« Est-ce que je ne l'aime plus ?
Est-ce que je ne suis plus ? »

C'est beau comme il dépeint le fait que l'amour est le « noeud d'innombrables cordes par quoi » chacun se trouve « lié à l'univers. ». En perdant l'amour, il dit « j'ai perdu la conscience que j'avais de l'éternel, et je vois toute la vulgarité des mécanismes qui me commandent. »
Plus sombre encore cette pensée, puisqu'il en vient à se demander si la fin d'un amour signifie :
- « mon amour subsiste et je cesse seulement de penser à lui »
- « il n'a jamais existé, simple rêverie d'une imagination malade qu'enfin le réel détrompe. »
Des questions qu'on se pose forcément à la fin d'une histoire. A cette interrogation, il tranche fermement : « Préférer mes opinions présentes à mes certitudes passées, pour le seul motif que les unes sont présentes et les autres passées, c'est, il me semble, l'ultime lâcheté du renégat. »
Un livre très intéressant et une écriture dont il faut respecter les pauses, les virgules portent du sens. J'avoue avoir du m'y reprendre à plusieurs fois sur certaines phrases pour mettre le sens qu'il donnait au verbe.

« Pas plus aujourd'hui que jadis, je ne remettrai en doute l'existence de mon amour. »
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