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Critique de thedoc


Premier roman de Bernanos, « Sous le soleil de Satan » nous entraîne dans l'éternel combat entre le Bien et le Mal, mené par un homme qui brandit comme arme sa foi en Dieu. Cet homme, c'est le jeune abbé Donissan qui débute son ministère sacerdotal dans le village de Campagne, dans le Nord de la France, dans les années 1880. Issu du monde paysan, l'abbé Donissan est un être rustique, peu doué pour les études, timide et maladroit. Mais pour son supérieur, Donissan est un être à part, voué à la sainteté. D'ailleurs, le jeune vicaire se démarque par une piété démesurée, obsédé par la lutte contre le Mal. C'est en la personne de Germaine Malorthy, dite Mouchette, jeune fille de 16 ans, que l'abbé Donissan va tenter de gagner ce combat. La jeune fille, par bravade, s'est donnée au marquis de Cadignan. Enceinte et menacée par son père, elle se réfugie chez son amant qui, inquiet pour sa réputation, la rejette. Lors d'une dispute, Mouchette tue son amant et s'enfuit.
L'abbé Donissan va se donner pour mission de sauver l'âme de la jeune fille.


L'aspect surnaturel de ce roman renvoie bien plutôt à un miroir naturaliste où l'homme apparaît dans la voie ordinaire de ses péchés. Lâche, affairiste, plus soucieux d'honorabilité que de rigueur morale, l'être humain pactise sans cesse avec le Mal. le personnage de Mouchette révèle également une lente et inexorable descente aux enfers, où la folie semble surtout guider ses actes. Toute la déchéance de la jeune fille semble incarner le Mal, véritable obsession pour l'abbé Donissan. Ce jeune prêtre tourmenté est lui-même en proie au paradoxe : dans sa répugnance au Mal, il le frôle plus d'une fois à son tour et est au bord du blasphème.

Ténébreux, lugubre, glacial. “Sous le soleil de Satan” offre une lecture déstabilisante et nébuleuse. Plus d'une fois on cherche la lumière qui n'apparaît pas. Empreinte d'un très grand lyrisme, c'est une oeuvre particulière et puissante où le combat entre le Bien et le Mal symbolise pour ma part les éternelles contradictions et faiblesses de l'âme humaine.
C'est une oeuvre trop sombre à mon goût et j'avais hâte d'en terminer la lecture.
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