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Citations sur Le Bon Coeur (33)

Elle les voyait venir avec leurs gros sabots. Ils voulaient la faire passer pour une sorcière, une illuminée, une folle, une affabulatrice, une fille des bois, adoratrice des fées, des sources et des arbres magiques. Et puis encore, une semeuse de discorde, une femme travestie en homme, avide de pouvoir et de luxe, amoureuse de la compagnie des mâles, les provoquant à la luxure, à la guerre et au meurtre, troublant leur entendement et les détournant de l'Église. Elle répondait posément, avec bon sens, avec humour dès que l'occasion s'en présentait. Elle avait de la répartie, au point que certains avaient du mal à réprimer un sourire lorsqu'elle mouchait un de leurs pairs.
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Avoir la Pucelle à ses côtés, c'était doubler la capacité de ses forces. Les soldats étaient galvanisés par sa présence et rivalisaient d'audace. Ses cris, ses encouragements, sa voix, aiguë, joyeuse jusque dans l'engagement, l'apparition de son étendard produisaient un effet étonnant. La Hire n'avait pas autant d'ascendant sur sa bande de guerriers. Jean d'Alençon voulait l'avoir pour cela, et parce qu'il aimait sa compagnie, sa bonne humeur. La guerre l'avait endurcie, pas abîmée. Elle pleurait quand elle était émue, ce qui lui arrivait souvent. L'excès d'enthousiasme, ce caractère présomptueux que lui reprochaient ses détracteurs, était pour lui énergie, lucidité et fermeté d'âme. Tout prince de sang qu'il fût, il aurait aimé que ces qualités lui eussent été accordées avec la même intensité. Il se sentait meilleur près d'elle et souvent heureux. Avoir la grâce, ce devait être cela.
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Privée de ravitaillement, à bout de ressources, Orléans finirait par tomber. Alors l'Anjou ne serait plus tenable et il ne resterait au dauphin qu'à se replier en Auvergne, dans une des vieilles forteresses de granit qu'il avait là-bas. Ensuite, ce serait le Languedoc, les remparts ensablés d'Aigues-Mortes, la résignation et la mer. Parfois, au réveil, au sortir de rêves dont il ne se souvenait pas, Charles était surpris de voir ses serviteurs encore là, à s'affairer autour de lui, la garde se relayer dans la cour du château, et la bannière aux lys de France, celle de ses ancêtres, dans les remous de l'air, balayer de ses plis la coiffe d'une tour.
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Dans cette petite ville sur le Cher , en lisière de la forêt de Sologne, se trouvait une des grandes abbayes du royaume. D’Alençon considérait l’appui logistique que les moines pourraient apporter à un grand rassemblement d’hommes et de chevaux , Jeanne pensait au soutien spirituel que les saints hommes dispenseraient à une armée de pêcheurs. La débauche ne pourrait se donner libre cours dans un pays bâti et labouré par les hommes de Dieu. C’est par la vertu que nous vaincrons, répétait Jeanne, car c’est elle qui donne au bras sa force et à l’épée son tranchant.
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La Hire, de la gueule dirigeait sa compagnie, des yeux suivait sa Pucelle et le grand guerrier qu’il avait dévolu à sa sauvegarde. Le capitaine le plus brutal de l’armée française se montrait le plus attentif à son intégrité. Dans la furie du combat, s’il la savait près de lui, il ravalait ses jurons, ce qui lui coûtait plus que de renoncer à achever un Anglais à terre. Cela aussi, au nom de Dieu, elle l’avait interdit
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Le commandant de l’armée anglaise Lord Glasdale, était préoccupé. Les affaires prenait mauvaise tournure. Mécontents de leurs alliés, les Bourguignons avait retiré leur force du siège à la fin de l’hiver. L’entente entre les deux puissances, celle qui faisait bouillir le bœuf et celles qui le mouillait de vin rouge, s’était refroidie.
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Jean d’Orléans l’avait vue à Chinon et il avait encouragé le roi à l’écouter et tenter le coup. Il n’était pas sûr qu’elle parviendrait à délivrer la ville, mais sa promesse, en versant l’espoir dans le cœur des gens, l’aidait à tenir. C’était déjà ça. Le roi lui avait confié la défense de ces murs. C’était son affaire, puisque le fief de la famille se trouve et là, et que Charles d’Orléans et son autre demi-frère étaient détenus en Angleterre. Il n’avait que 27 ans, mais c’était aussi l’âge du roi. Assez vieux pour s’être beaucoup battu, il avait non seulement du courage, chose commune chez les gens de guerre, mais de l’instruction, du jugement et de la mesure. Sa bâtardise empêchait que lui soit donné le commandement de l’armée, mais il avait l’estime du roi et de ses pairs qui cherchaient ses avis. Lui aussi avait décelé dans la paysanne de Domrémy ce qui faisait le plus défaut en France, la foi, le désintéressement et le sens d’une grandeur retrouvée.
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Des folles, des illuminées, il en avait vu des dizaines depuis quinze ans qu’il commandait la place au nom du roi, mais comme celle-là, qui non seulement lui demandait une lettre de recommandation et une escorte pour la conduire sur la Loire, auprès de son souverain, mais prétendait qu’il lui donnerait, à elle , cette gamine, l’armée à conduire, ça jamais il n’avait connu. Les extravagants couraient les rues et la campagne en ces temps calamiteux. La guerre, la famine et les épidémie les faisaient sortir de nulle part, pulluler et brailler sur les places les carrefours et jusqu’aux porches des églises, chaque fois en se réclamant de Dieu, de la Vierge et de tous les saints.
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Sa popularité était immense .Charles l'avait constaté ,tout en mesurant que la sienne ,emportée par les succès de la jeune fille ,n'avait pas été si haute .Lui, le malchanceux,parce qu'il lui avait fait confiance, les gens l'appelaient maintenant le sage, le clairvoyant.
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Oyez, braves gens! Oubliez les historiens, ceux qui parlaient de la bergère de Domrémy, de la guerrière, de la Sainte...Ici, vous marcherez avec Jeanne, sur les chemins de traverse, à ses côtés. Pour la petite histoire dans les livres d'Histoire!
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