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Critique de bobfutur


En voilà un humaniste ! Un auteur dont sa biographie nous relate:
« Né en 1954, Louis de Bernières a travaillé comme instituteur et cow-boy. A son retour (en Angleterre), après des études de philosophie, il a exercé toutes les professions n'exigeant pas le port de la cravate. Son idéal serait de vivre en Ariège avec assez d'espace pour accumuler des livres, faire pousser des pêches, et jouer de la guitare pour des chats mélomanes. »
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Paradoxe, oui, car c'est un humanisme dont sout une résignation misanthrope, obtenue par une lecture de l'histoire humaine réaliste, non ethno-centrée.
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Mais de quoi parle-t-on ? Ce livre étant vendu comme un roman burlesque, que je m'englue déjà dans des considérations sur les intentions de l'auteur ? Sûrement pour le caractère ambitieux de ce premier volet d'une trilogie comme fresque totale, socio-ethno-antropo-historio-tragi-comique de l'Amérique Latine par notre philosophe citoyen du monde, dont le personnage de Don Emmanuel représente à ses yeux l'idéal humain, héros auquel je m'associe dans l'identification, vivant à mon échelle sous de comparables hospices, communauté agricole subtropical régie davantage par des normes issues d'un grand brassage culturel qu'aux lois d'un Etat.
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L'intention, le message, la morale de cette histoire sont à mon sens une réussite, mais la forme soufre, d'une structure un peu rigide, faite de chapitres d'une grosse dizaine de pages, de personnages alternés et d'histoires simultanées. Y alterne forcément des hauts et des bas, dans les émotions, du sordide au carrément lumineux, auxquels s'ajoute à mesure ce réalisme-magique typique des littératures du coin, traduisant au mieux cette Colombie des contrastes et des hauteurs. On y croise, en mode concentré, tout un pan de cette société multi-culturelle, de l'armée et des guérilleros, indiens des jungles et des montagnes, avec force personnages, dont certains mériteraient volontiers quelques tours de pages supplémentaires…
C'est sans doute là que le livre parait trop ambitieux, manquant de transitions — la magie apparaissant sans autre nuance que l'absurde — comme un zapping mâchant coca.
Le risque de multiplier les personnages, toujours le même, créant selon le spectateur-lecteur, des préférences vers l'un ou l'autre, l'une ou l'autre histoire, clignant d'un léger ennui à nous changer de scènes, diluant puissance, source évidente de frustrations.
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En fait, voilà, c'est un vraiment très bon livre à lire, qui donne furieusement envie d'autres de l'auteur, à commencer par sa suite « Señor Vivo et le baron de la coca », mais ratant la marche du chef-d'oeuvre d'une arrête trop épaisse.
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