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Critique de liredelivre


J'aime tenter de nouvelles choses pendant les opérations Masse critique de Babelio. En profiter pour aller sur d'autres horizons, qui ont suscité ma curiosité à un moment donné. Je veille tout de même toujours à ce que les thèmes présentés, les personnages, cadrent plus ou moins à mes attentes. C'est ainsi que j'ai fait confiance à Des mots jamais dits, pensant qu'il me parlerait de blessures, d'attentes, de liens familiaux. Il l'a fait, et j'ai été ravie de ce point. Cependant, la narration et le personnage central de l'intrigue m'ont laissé dans ma condition de lectrice, sans rien me faire ressentir...

Des mots jamais dits est un conte moderne sur la famille, sur les liens parents/enfants/frères/soeurs et ce qu'elle transmet en termes d'attentes, de sentiments, de valeurs. Sans secret, c'est de nos familles, de nos parents, qu'on calque parfois nos habitudes, nos modes de vie. L'enfant se construit avec ce groupe, qui fait son éducation, façonne en quelque sorte l'adulte qu'il sera. Et malgré tout ce qui peut advenir, les liens familiaux restent très forts, assez pour nous influencer parfois inconsciemment, même dans les plus petites choses.
Alors voilà peut-être pourquoi notre héroïne peine à trouver son chemin, à parfois exprimer ce qu'elle ressent, sa place en dehors de sa famille. Voilà peut-être pourquoi elle cherche sans savoir quoi, part sans savoir où, aime sans savoir comment. Et si son parcours, son histoire, aurait eu de quoi m'émouvoir, elle ne m'a pas touchée, pas assez, pas profondément. le fait qu'on ne sache pas son nom, qu'il n'y ait quasiment pas de dialogue, et qu'on ait souvent envie de la brusquer, pour mieux comprendre ce qu'elle même ressent, pour qu'elle nous paraisse moins passive, me l'a rendu lointaine.
C'est un choix, un style aussi, qui a malheureusement fait mouche avec moi. Je parle de la narration. Qu'elle soit externe passe encore, c'est propre au conte, et j'ai aimé suivre ainsi cette jeune fille qui se cherche, qui essaye, qui apprend à vivre. Mais le peu de dialogue et le fait qu'il ne soit pas fait mention de son nom me l'ont rendu un peu étrangère. J'avais l'impression de ne pas savoir ce qu'elle pensait, de ne pas la suivre complètement. Je n'arrivais ni à l'anticiper ni à la cerner. Pourtant, son parcours est plein d'audace, plein de bouleversements, qui ne manquent pas de faire un appel d'émotions chez le lecteur. Malheureusement, c'est un appel que je n'ai pas ressenti. Parce que je n'ai pas su comprendre, me sentir impliquée.
Pour ce qui est du conte, Violaine Bérot lui donne une forme très moderne, qui m'a enthousiasmée. L'héroïne est souvent mentionnée comme la princesse, et son récit, son histoire, ressemble à ceux qu'on a lu/qu'on nous a lu enfants. Elle, c'est le fruit d'un amour sincère, très/trop grand, qui connaît une sorte de malédiction et dont elle devra apprendre à se détacher. Les péripéties sont de mises, à travers le départ de la jeune fille, l'arrivée de personnages qui ne seront pas toujours bons. Ce qui l'attend au final : l'amour, le vrai, celui qu'elle a toujours vu entre ses parents, celui après lequel elle courait sans savoir, et le bonheur, le fait de mettre enfin des mots sur ses sentiments.
L'auteur nous propose une belle façon de raconter/conter les liens familiaux, l'ascendant des parents, comment tout cela prend le pas chez l'enfant/l'adolescent qui construit sa personne, sa vie d'adulte. Elle nous parle aussi de ce qui manque, des fêlures qui peuvent naître d'un trop plein qui pourtant paraît parfait, d'un pas assez qui pourtant paraît suffire. Est-ce que l'amour, même très fort, d'un père pour sa fille suffit à combler celui que la mère ne sait exprimer ? Est-il possible de trouver un amour aussi fort que celui qui nous a fait naître/grandir ?
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