On a tort d'employer le verbe "partager" quand on poste un morceau de notre vie sur Internet. Partager, c'est noble : c'est morceler ce qu'on a pour en donner un bout à quelqu'un qui n'en n'a pas. [...] On ne peut pas partager un moment. On le vit et on le montre, mais celui qui le voit ne le vivra pas.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit comme on prend l'escalier qui mène au fond de soi.
Proust me rappelait à sa façon que tous les moments vécus ne seraient un jour que des morceaux du passé et qu'à les vivre intensément j'allais les rendre plus solides.
Le smartphone était le compagnon d'une hibernation qui durait toute l'année.
Le monde du senti et du ressenti se donnaient la main et, si certains se font mettre par des opticiens des lunettes de vue, Marcel Proust, lui, venait de me mettre des lunettes de vrai.