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Critique de 5Arabella


Il s'agit de la publication de contributions d'un colloque autour de l'auteur des Diaboliques, tenu cent après sa mort. J'avoue avoir eu entre les mains ce livre un peu par hasard, cherchant les livres de Philippe Berthier, spécialiste du XIXe siècle, De Stendhal et de Barbey d'Aurevilly entre autres. Mais le catalogue des bibliothèques parisiennes n'est pas très explicite, et je me suis donc retrouvé entre les mains avec les textes de ce colloque, réunis par Philippe Berthier, qui se contente d'une rapide introduction.

Comme dans toutes les publications issues de colloques, c'est très divers, très disparate, et d'intérêt inégal. Et cela reflète en réalité la manière dont on appréhende une oeuvre à une époque donnée, avec les présupposés et les cadres d'analyse propres et spécifiques au moment où ils sont faits. Et que l'oeuvre, lorsqu'elle est vraiment importante, les dépasse, en permet d'autres, ne peut être limitée à cela. S'ajoute le recul lorsqu'on lit ces analyses quelques dizaines d'années d'après : les cadres et les approches ayant changé, on en trouve certains datés, et plus très pertinents. le cadre contraint du colloque, avec une dimension limitée des contributions, n'est pas non plus le plus intéressant pour un non spécialiste, cela donne parfois des choses très pointues, sans perspective plus larges. Globalement, je crois qu'on utiliserait plus l'approche psychanalytique de manière si systématique, et si poussée maintenant, et si je peux me permettre, de manière si abusive.

Certains textes offrent quand même des pistes de lecture surprenants, comme le rapprochement entre Barbey d'Aurevilly et Marguerite Duras : une analyse du vocabulaire, de la façon de dire, offre des similitudes troublantes, et finalement convaincantes. Un autre texte, qui au-delà des époques et des catégories définies de façon trop catégoriques dans les manuels de littérature (classique- romantique) montre qu'à toutes les époques il y avait des baroques et des classiques (la terminologie est de moi, elle n'a rien d'une dénomination universitaire reconnue) est aussi très féconde à mon sens. D'autres textes qui analysent la mise en scène du récit de Barbey, souvent un narrateur qui raconte un récit rapporté par un autre, avec tout les questionnement inhérents à la véridicité, aux filtres, à la transformation, apportent des pistes de lecture. Comme ceux qui tentent d'étudier la langue, le vocabulaire, les procédés stylistiques, qui se révèlent d'une grande complexité.

Pas vraiment indispensable, mais une publication qui montre l'intérêt de l'oeuvre de Barbey d'Aurevilly, qui reste, peut-être à cause de son caractère amoral, un auteur sous-estimé, et au final peu étudiée dans les lycées et même les universités.
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