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Critique de ivredelivres


Vivre, écrire, aimer : le titre même de cette biographie virevoltante dit l'essentiel de son sujet. La vie d'un homme pour qui la vie passe avant la littérature et ne peut se concevoir sans une quête permanente de l'amour.
Je ne savais quasiment rien de la vie d'Henri Beyle, quelques clichés tout au plus. Cette lecture fut donc une totale découverte et grâce à la virtuosité de Philippe Berthier ce fut un grand plaisir. C'est enlevé, vivant, bouillonnant, parsemé de citations, de jeux de mots, de comparaisons audacieuses. Bref on ne s'ennuie pas un instant.

Amant malheureux et parfois éconduit, passionné de théâtre, complètement dingue d'opéra, un amoureux de l'Italie et de ses peintres, un écrivain magnifique mais qui ne connu pas le vrai succès de son vivant, journaliste pour faire bouillir la marmite, perpétuellement à court d'argent. Voilà le portrait brossé à grands traits d'Henri Beyle dit Stendhal.
Mais approchons nous plus près grâce à la lorgnette de Philippe Berthier
Je vous fais grâce des détails pour retenir les traits caractéristiques.
Henri Beyle fut un lecteur acharné.
Chez lui l'amour des femmes et l'amour des livres se mêlent « Lire c'est jouir. Et écrire donc ! »
Il écrivit pendant des années des chroniques pour les journaux anglais « N'ayant personne à ménager pour des lecteurs d'outre-Manche, Stendhal à la bride sur le cou et s'ébroue en toute liberté » il y parle de tout, de politique, d'actualité littéraire, de théâtre.
Il n'aimait pas tout le monde, dans une notice biographique il dit de lui « Il n'aima aucun de ses parents » on peut dire même qu'il détesta son père alors que celui-ci lui permit de passer des années à faire ce que bon lui semblait.
Les moments les plus précieux de son existence ne seront pas la publication des ses romans mais ses séjours italiens qui parfois tournent à la farce tant il est habile à se mettre les gens à dos.
A t-il comme on le prétend occupé des postes de façon bien légère ? Souvent malade c'est le roi de la demande de congés exceptionnels, jugez en « Les uns prétendent que Stendhal a été un fonctionnaire dilettante, négligent, scandaleusement même, si l'on songe qu'en additionnant ses éclipses, on arrive parfois au total en effet effarant de sept mois en un an »

Mais la littérature dans tout ça ? Philippe Berthier nous dit « Stendhal n'a jamais sacralisé la littérature au point de lui sacrifier les autres plaisirs de la vie » J'ai découvert que Henri Beyle n'était pas du tout gêné de plagier allégrement , il a une façon bien à lui d'écrire « je compose 20 ou 30 pages puis j'ai besoin de me distraire, d'un peu d'amour quand je puis ou un peu d'orgie »
Il écrit la Chartreuse de Parme en quelques 60 jours !!!
Cet homme qui courut après l'amour d'une femme toute sa vie n'était pas beau et le savait « il a été capable d'en parlé avec simplicité » cela ne l'empêchait pas de poursuivre les soubrettes avec acharnement tant son amour de la vie était grand.
Loin des pensums d'analyse d'oeuvres littéraires ou des biographies poussives, ce livre est tonique et drôle, d'une érudition folle, bref un livre passionnant. Une critique et après on en parle plus : je trouve un peu méprisant pour le lecteur que l'auteur ne juge pas nécessaire de traduire les citations en italien, allemand ou latin. Travers d'universitaire peut être ?
Le tempo de la biographie est celui de la vie de Stendhal, toujours courant après l'amour, le plaisir et parfois les honneurs qui toujours lui échappent


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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