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Critique de sylvaine


« Cette nuit, l'envie m'est venue d'aller dire bonjour à ma grand-mère. Ce n'est pas la première fois qu'elle me manque, mais jamais je n'avais éprouvé avec autant d'insistance le besoin de la revoir. Comme elle est morte depuis plus d'un demi–siècle j'ai pensé qu'il était préférable de me mettre en route tout de suite ». C'est par ces mots que Charles Bertin commence ce petit texte écrit à la mémoire de sa grand-mère paternelle.

Le voilà redevenu ce gamin joueur mais studieux, à l'imagination dévorante pour qui passer les 2 mois des vacances d'été chez sa grand-mère à Bruges était la suprême récompense après une année scolaire réussie.

Avec infiniment de délicatesse et d'amour il nous dresse le portrait de Thérèse-Augustine, qui ne pardonna jamais à son père de l'avoir retirée de l'école à l'âge de douze ans et de l'avoir ainsi privée de tout le savoir qui s'y apprend au prétexte qu'elle n'était que la fille aînée et qu'il fallait s'occuper d'abord des garçons (nous sommes à la fin du 19ième siècle ! ).

Tel un peintre, touche après touche, une couleur puis une autre, Thérèse–Augustine nous apparaît fidèlement croquée par son petit-fils arrivé lui aussi dans la fleur de l'âge.

Imaginez la « glorieusement perchée sur un tabouret entre les capucines du perron à encorbellement de sa maison de Bruges » sonnant « de l'olifant en son honneur » lors de son dixième anniversaire.

Imaginez les tous les deux partir à la découverte de Bruges, guide touristique en main ! Nous sommes dans les années 1930, ne l'oubliez pas.

Pouvez-vous entrevoir la place qu'occupait le Nouveau Petit Larousse illustré chez Thérèse-Augustine ? « le volume à l'aigrette de pissenlit semée au vent représentait pour ma grand-mère une manière d'oracle qui était censé avoir réponse à tout. Elle entretenait avec lui les rapports de déférence précautionneuse qui unissent une dévote à son missel, et elle savourait le texte de ses définitions comme autant de friandises ».

Eh ! J'allais oublier de vous parler de Charles et Thérèse-Augustine partant de bon matin à bicyclette par de petites routes pour aller voir la mer ! laisser vos souvenirs vous envahir.

Que dire de plus si ce n'est que ce texte se savoure comme un « berlingot de pâte d'amandes ».

Véritable hymne à cette grand-mère adorée et chant d'amour pour Bruges, à savourer sans restriction.

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