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Les souvenirs d'enfance ont toujours un goût particulier, qu'il soit amer ou plein de miel.
Charles Bertin nous en fait une tendre démonstration dans ce petit livre tout entier dédié à sa grand-mère chez qui il s'est rendu entre 6 et 10 ans pendant les grandes vacances.


C'était à Bruges, cette ville fantastique, pleine d'histoire et d'art.
Alors là, me direz-vous, quoi de mieux !
En effet, ses vacances se déroulaient chaque fois sur le mode du rêve, guidées par une grand-mère fantasque et aimante, à travers les promenades dans les rues, les visites des musées et la découverte de l'architecture, de la peinture et de l'histoire, les escapades à la mer toute proche, les lectures partagées. Mais cet enfant aimait aussi la solitude, et sa grand-mère le laissait profiter de ces moments passés avec lui-même, que ce soit dans le grenier aux trésors d'où les lucarnes permettaient de voir les églises de Bruges ou de rêver à la mer, ou dans l'allée secrète et ombragée près de la maison, lieu de toutes les aventures nourries par les lectures.


La complicité magique créée entre eux se lit avec émerveillement, même si Charles Bertin adopte à quelques reprises un style un peu trop recherché mais malgré tout poétique et plein d'émotions.


Ce livre m'a touchée particulièrement, car il me rappelle tout l'amour que j'éprouvais pour ma grand-mère, et je pourrais faire mienne la prière que l'auteur lui adresse :
« Vous m'avez appris lorsque j'étais enfant qu'il fallait fermer les yeux et serrer les poings de toute son âme quand on désirait quelque chose avec intensité. J'ai fermé les yeux et je serre les poings avec tant de force que j'en ai mal aux jointures.
O ma petite dame, ô mon petit coeur, quand me ferez-vous le signe que j'attends ? »
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« Je ne me ferai jamais une raison de vous avoir perdue. »
Sobre déclaration d'un petit-fils à sa grand-mère chérie dont, fort heureusement, Charles Bertin ne s'est pas contenté pour notre plus grand plaisir de lecture.
Nostalgie, tendresse, délicatesse, compréhension s'entremêlent pour donner vie à l'un des plus beaux et sensibles portrait de grand-mère qu'il m'ait été donné de lire.

Le récit est court, mais tellement sincère et remarquablement écrit, qu'il touche au coeur, donnant couleurs et vie à cet amour inconditionnel qui unit parfois enfants et grand-parents. Pour peu qu'une grand-mère ait embelli votre enfance, vous savourerez comme moi ce texte, en laissant affleurer vos propres souvenirs, pour votre plus grand plaisir.
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Acquis dans mon ancien fief du 19e parisien- Librairie du Parc [ à
proximité de la Cité de la Musique ]--Novembre 2012...

Une petite merveille de tendresse et de lumière, prodigue en poésie et
quelque mélancolie ( qui attendait sagement mon bon vouloir !!!)

"Ma grand-mère ne possédait aucune culture littéraire. Soumise dès la naissance aux lois d'un milieu social qui considérait la lecture comme un luxe interdit aux femmes, mariée très jeune à un homme qui ne s'intéressait qu'à sa profession, bientôt chargée d'enfants, elle avait passé sa vie à sécher sur pied dans une grande faim d'évasion mentale entre
les tyrannies de la marmaille et les urgences du pot-au-feu, pour se retrouver, la soixantaine venue, avec une voracité intacte, des loisirs inattendus, et tout aussi ignorante qu'à vingt ans."

Pas de regret... puisque ce vrai petit trésor...je viens de le savourer doublement. Un style extraordinaire... des images insolites, pleines de merveilleux...

L'auteur, cinquante ans après la mort de sa grand-mère se rend compte à
quel point cette "petite dame" pleine de fantaisie...a enchanté ses vacances d'été, durant...est toujours fortement présente dans sa vie. Un hommage "craquant", provoquant des émotions en rafale !!...

" O Thérèse- augustine, ma grand-mère des groseilles de juin qui tricotiez en me racontant votre vie sur le perron aux capucines, bien des poètes, c'est vrai, firent moins que vous." (p. 133)
L'impression d'y être, tous les sens titillés: respirer les senteurs...profiter des
paysages et des couleurs...décrites...

Plusieurs hommages se croisent: le central, qui est une reconnaissance pour cette grand-mère épatante, pleine de fantaisie et d'imagination, insatiable curieuse et aventureuse ( à son niveau) qui est parvenue à enchanter les moments avec ce petit-fils adoré ..Petite dame modeste,
vivant à proximité de Bruges et Gand, s'instruisant sur tous les monuments et l'histoire de Bruges, afin d'en faire profiter son petit fils !
Une complicité sans faille, de la fantaisie, de la bonne humeur et tant de tendresse !!

Le deuxième hommage est celui adressé à cette ville de caractère, cette "Venise du Nord", La Sérénissime Bruges, qui m'avait enchantée, il y a de nombreuses années, et même sous la pluie, la magie a opéré...Après les extraordinaires descriptions de l'auteur, je n'ai qu'une envie : y retourner...au plus vite et plus longuement !

"(...) Bruges était pour moi une ville bien vivante. Mélancolique, mais vivante: les morts ne sont pas tristes. J'aurais été incapable d'entamer une discussion sur le sujet, mais ce que j'admirais d'instinct, c'est la dignité rêveuse avec laquelle la cité assumait la déchéance dont la sévérité de l'Histoire l'avait frappée. (p. 63)

"Sans aller jusqu'à imaginer que je lui étais redevable du bonheur qui me faisait monter les larmes aux yeux devant l'oeuvre d'art accomplie [cf. celle de Memling ] que le rapprochement des tours suggérait à l'esprit, je pense que je lui [ la grand-mère de l'auteur -narrateur ] savais obscurément
gré de m'entrouvrir les portes du monde merveilleux dont je commençais à pressentir l'existence au-delà des apparences , et de se comporter à mon égard à la façon des bonnes fées de ma petite enfance qui accordaient toujours leur chance aux miracles." (p. 81)

Un immense coup de coeur pour ce petit livre qui va devenir un livre de chevet, à lire à voix haute... pour apprécier à sa juste musique la beauté du texte ; un récit qui n'est que lumière et bonheur des apprentissages partagés avec une " grand-mère -gâteau" , que l'on rêve pour chacun... Ce texte m'a fait revivre mes propres souvenirs complices exceptionnels,
uniques avec ma "mémé" bretonne...!!
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Comme j'ai aimé ce plongeon dans l'enfance de l'auteur quand il passait ses vacances auprès de Thérèse-Augustine, sa grand-mère !
Forcément à la lecture de ses souvenirs, se sont superposés les miens. D'autant plus que ma grand-mère paternelle était originaire de Bruges et qu'une de ses soeurs y tenait un magasin de bonbons.
Bien sûr ils ne datent pas de la même époque, mais l'amour et la connivence entre deux êtres sont bien semblables pourtant.
Des douces parenthèses, des odeurs si reconnaissables, des voix aussi, tout cela arrive par vagues successives et c'est un bonheur tout entier qui remonte de l'enfance et vous envahit. Que c'est bon ! Non, la nostalgie n'est vraiment pas la tristesse mais la resucée de petits instants magiques qui enchantent le présent.

Charles Bertin, écrivain belge né en 1919, évoque dans ce court récit les temps partagés avec sa grand-mère résidant à Bruges. Une grand-mère un peu fantasque mais pleine d'envie pour son petit-fils avec lequel elle n'hésite pas à partager son amour pour la lecture, la peinture, l'architecture ou de plaisirs plus simples comme ceux de savourer des berlingots de pâte d'amandes.
Et c'est avec une écriture très soignée, pleine de poésie et de délicatesse que l'auteur vous entraîne dans les méandres de ses souvenirs.

Parce qu'une grand-mère, une mémé, une mamie, c'est un paradis perdu...
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Charles Bertin est né en 1919.
Il a eu la chance de passer une partie de son enfance, pendant les vacances, chez sa grand-mère à Bruges.
C'est une charmante vieille dame qui lui fait passer des heures paisibles.
L'auteur nous décrit une vieille dame qui peut enfin s'adonner à la lecture, à la découverte du dictionnaire, de la peinture, à la narration de son histoire personnelle en compagnie de son petit-fils.
Elle aime aussi s'échapper de la réalité sans que personne ne s'aperçoive de sa rêverie quand elle est en société ( ce petit procédé risquerait bien de me servir ce soir: je vais essayer).
L'écriture est magnifique, les mots coulent poétiquement en distillant une ambiance très agréable.
Bien que ses souvenirs datent de la fin des années 1920, le concours de châteaux de sable auquel il a participé sur la plage de Wenduine s'organisait encore au début des années 1960 car j'y ai participé également, plus joyeusement que lui, je crois.
Je me suis donc sentie en pays de connaissance, pour la gentillesse et les histoires de la grand-mère( plus privilégiée que celle-ci dans son enfance), pour la ville de Bruges et pour la plage de Wenduine. La Belgique est un petit pays mais Charles Bertin, un fameux écrivain pour une lectrice qui aime la musique des mots.
Un livre qui fait du bien.
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Comment ne pas revivre à notre tour, certains moments passés avec nos grands-mères ? En ce qui me concerne, j'ai souvent posé le livre sur mes genoux pour m'imprégner de mes propres souvenirs avec mes grands-mères dans leur jardin respectif ou sur le perron de l'une d'elle.
Le roman de Charles Bertin relate ses souvenirs de vacances passées auprès de sa grand-mère.
L'écriture est belle, douce comme un bonbon, "un berlingot de pâte d'amandes".
Amour, tendresse, admiration font de ce roman un moment charmant pour celle ou celui qui a envie de prendre le temps de se poser et de se remémorer ou encore de vivre par procuration des petits moments de plaisirs simples mais ô combien source de bonheur.
Je quitte ce livre avec un peu de nostalgie...
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Il y a des livres comme ça, qui ne paie pas de mine, mais qui, mine de rien, sans faire de bruit, poursuit son petit bonhomme de chemin au fil du temps. « La petite dame en son jardin de Bruges » fait partie de ceux-ci.

Un petit-fils, l'auteur en l'occurrence, raconte les merveilleux, magiques, malicieux, inoubliables moments passés auprès de sa grand-mère, qu'il n'oubliera jamais, et où il a vécu les plus beaux jours de sa vie.

Je l'avais repéré sur Babelio, il y a de cela quelque temps déjà, régulièrement il réapparaissait par une critique d'un ou une Baleliote qui venait de le lire. Il m'obsédait, et enfin, j'ai cédé à la tentation et vous m'en voyez ravi.

L'auteur rend un très bel hommage à Thérèse-Augustine, sa grand-mère. Espérons vivement que sa mémoire continue de briller pour nous, comme elle a brillé pour Charles BERTIN.

Je lui souhaite, à ce petit livre qui ne paie pas de mine, de continuer longtemps son petit bonhomme de chemin… pourquoi pas jusqu'à chez vous ?
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Lors des vacances chez sa grand-mère, Thérèse-Augustine qui, soumise aux durs travaux agricoles, n'a pas eu la chance de fréquenter l'école bien longtemps, ils associent leurs ignorances, leur curiosité, reconstituent dans le jardin les scènes de batailles inspirées des pages couleur du petit Larousse, achètent un guide touristique et découvrent Bruges ou, inspirée par le 'rayon vert' de Jules Verne s'en vont à vélo au crépuscule sur les hautes dunes vérifier la couleur du dernier rayon de soleil sur la mer.

La prose délicieuse de Charles Bertin, longues grappes de fleurs rares et délicates, raconte avec candeur toute la tendresse et la complicité de ces éblouissants instants.
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« Cette nuit, l'envie m'est venue d'aller dire bonjour à ma grand-mère. Ce n'est pas la première fois qu'elle me manque, mais jamais je n'avais éprouvé avec autant d'insistance le besoin de la revoir. Comme elle est morte depuis plus d'un demi–siècle j'ai pensé qu'il était préférable de me mettre en route tout de suite ». C'est par ces mots que Charles Bertin commence ce petit texte écrit à la mémoire de sa grand-mère paternelle.

Le voilà redevenu ce gamin joueur mais studieux, à l'imagination dévorante pour qui passer les 2 mois des vacances d'été chez sa grand-mère à Bruges était la suprême récompense après une année scolaire réussie.

Avec infiniment de délicatesse et d'amour il nous dresse le portrait de Thérèse-Augustine, qui ne pardonna jamais à son père de l'avoir retirée de l'école à l'âge de douze ans et de l'avoir ainsi privée de tout le savoir qui s'y apprend au prétexte qu'elle n'était que la fille aînée et qu'il fallait s'occuper d'abord des garçons (nous sommes à la fin du 19ième siècle ! ).

Tel un peintre, touche après touche, une couleur puis une autre, Thérèse–Augustine nous apparaît fidèlement croquée par son petit-fils arrivé lui aussi dans la fleur de l'âge.

Imaginez la « glorieusement perchée sur un tabouret entre les capucines du perron à encorbellement de sa maison de Bruges » sonnant « de l'olifant en son honneur » lors de son dixième anniversaire.

Imaginez les tous les deux partir à la découverte de Bruges, guide touristique en main ! Nous sommes dans les années 1930, ne l'oubliez pas.

Pouvez-vous entrevoir la place qu'occupait le Nouveau Petit Larousse illustré chez Thérèse-Augustine ? « le volume à l'aigrette de pissenlit semée au vent représentait pour ma grand-mère une manière d'oracle qui était censé avoir réponse à tout. Elle entretenait avec lui les rapports de déférence précautionneuse qui unissent une dévote à son missel, et elle savourait le texte de ses définitions comme autant de friandises ».

Eh ! J'allais oublier de vous parler de Charles et Thérèse-Augustine partant de bon matin à bicyclette par de petites routes pour aller voir la mer ! laisser vos souvenirs vous envahir.

Que dire de plus si ce n'est que ce texte se savoure comme un « berlingot de pâte d'amandes ».

Véritable hymne à cette grand-mère adorée et chant d'amour pour Bruges, à savourer sans restriction.

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Bruges...
Ses dentelles, son beguinnage, son beffroi, ses canaux qui lui valent le surnom de "Venise du Nord".
Berceau des plus grands peintres flamands, elle est également un fleuron de l'art gothique.
C'est aussi la ville des amoureux et, même si l'on peut déplorer la trop grande affluence touristique dont elle est victime, il est difficile de résister à son charme intemporel.

Charles Bertin en fit l'expérience qui, enfant, passa quelques mois de vacances d'été chez sa grand-mère, Thérèse-Augustine.

Un demi-siècle après son décès, il se réveille un matin avec l'urgence du souvenir qu'il va nous faire partager pendant cent-soixante pages de pur bonheur.

Thérèse-Augustine fait de son petit-fils le dépositaire de ses rêves et, chaque fin d'après-midi, assise entre les capucines du perron de sa petite maison, elle lui raconte son enfance.
Une merveilleuse connivence, faite de respect et d'amour, s'installe entre eux.
Ensemble, ils parcourent les rues de Bruges, un petit guide touristique à la main, à la découverte de l'histoire de la ville, ou s'échappent à bicyclettes pour aller voir la mer et s'imprégner de l'ambiance de la plage.

Se moquera-t-on de moi si j'avoue aimer faire à haute voix ce genre de lecture ?...
Il me semble impossible de goûter autrement un texte aussi beau, aussi poétique.
Il faut que je mâche les mots, que je m'en délecte pour m'en imprégner totalement.
Il faut que je les entende vibrer doucement à mon oreille pour les laisser longtemps résonner dans mon âme.


Un délicieux moment de lecture tout en émotion et un très beau portrait de grand-mère.

Une belle ode à cette très belle ville qu'est Bruges et qui me rappelle, s'il en était besoin, que notre petit pays est riche en trésors de toutes sortes, ainsi qu'en auteurs de talent.
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